Les grottes de Thouzon

En avril ne te découvre pas d’un fil … Ce samedi 30 avril 2016, les Amis du Vieil Istres ont pu vérifier le proverbe car malgré le mistral, la pluie et une température fraiche (10°), une quarantaine était présente pour visiter les Grottes de Thouzon, près du Thor. Des grottes découvertes en 1902 et restées intactes grâce à un aménagement immédiat. C’est en fait un (heureux) tir de mines sur l’exploitation proche d’une carrière de calcaire qui a permis de faire apparaitre ce petit joyau vauclusien. Le retrait de la mer il y a 300 millions d’années et quelques tremblements de terre ont donné naissance à une diaclase (trou) dans laquelle s’est engouffrée une rivière (disparue il y a 25000 ans environ). Le travail érosif et naturel de cette rivière a laissé son empreinte : un long couloir au sein de parois gorgées de stalactites et de stalagmites qui se sont formées ensuite par les infiltrations d’eau. Les chauves-souris ont été les anciennes locataires de ce site naturel. La datation d’un bébé chiroptère fossilisé a permis de connaitre l’époque où elles l’ont quitté : il y a 20000 ans, une date qui donne aussi la fermeture de la diaclase. Une fermeture survenue à la suite d’un éboulement qui a rendu la grotte entièrement hermétique. Désormais, l’air ne peut entrer que par la porte d’entrée actuelle. Mais les minimes infiltrations d’eau continuent toujours la formation de stalactites et de stalagmites à raison d’un centimètre par siècle … Alors prenons rendez-vous dans quelques milliers d’années pour en découvrir de nouvelles !

A l’entrée de la grotte, avec le couloir d’accès correspondant au lit creusé par l’ancienne rivière.

 

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Le monde fermé de la Franc-Maçonnerie

Jeudi 21 avril 2016, Robert Strozzi a décrypté les rouages du monde discret de la Franc-Maçonnerie. Tout a commencé à Londres au XVIIème siècle lorsque des maçons constructeurs de cathédrale ont voulu se rassembler pour conserver sans écrit leurs secrets de bâtisseurs afin que personne ne puisse copier les connaissances de leur parfaite géométrie architecturale. La Franc-Maçonnerie est alors considérée comme un art royal. Mais éjecté du trône en 1732, le roi d’Angleterre Jacques II Stuart (cousin de Louis XIV) se réfugie en France et donne naissance à la Franc-Maçonnerie … française. Si les symboles des francs-maçons restent leurs outils (équerre et compas de l’ouvrier), la discipline des maîtres du bâtiment a ensuite évolué. La cathédrale est devenue le temple intérieur d’un être, du travail sur soi et de l’amélioration de la société. Avec des règles strictes, le monde de la Franc-Maçonnerie reste réservé à des initiés, introduits par des adeptes confirmés après une épreuve d’admission où domine le fameux rituel initiatique. Ce monde particulier reste avant tout attaché à la laïcité. Il cherche à se détacher de l’emprise d’une religion ou d’une idéologie mais sans pour autant être antireligieux. Les francs-maçons travaillent dans des ateliers et dans l’ombre. Longuement discutés, leurs travaux contribuent à des idées progressistes dans divers domaines de la vie. Leur force est redoutée. Aussi, ils ont dû se montrer discrets durant la Révolution ainsi qu’en 1940 sous le Régime de Vichy où Pétain abolit la Franc-Maçonnerie et organisa de cruelles chasses à l’homme pour mieux contrôler l’administration.

Les travaux des ateliers maçonniques sont à l’origine de nombreuses évolutions sociales parmi lesquelles on peut citer le planning familial, les congés payés, la Croix-Rouge, l’école laïque et obligatoire, l’abolition de l’esclavage puis de la peine de mort, la légalisation de l’avortement et de la pilule, le mariage officiel en mairie, la loi de 1901 sur les associations et celle de 1905 qui sépare l’Eglise de l’Etat. Une autre évolution sociale sans doute moins appréciée : les impôts sur le revenu …

Robert a illustré les différentes parties de sa conférence en présentant des francs-maçons célèbres : Parmi les plus anciens connus, on peut citer quelques figures politiques de la Révolution Française comme La Fayette, Marat, Talleyrand, Mirabeau, Fabre d’Eglantine et l’auteur de La Marseillaise : Rouget de Lisle. On peut rajouter trois musiciens classique : Michael Haydn, Frantz Litz et Mozart. Ce dernier, initié en 1781, rappelle en filigrane la Franc-Maçonnerie dans son opéra La Flûte Enchantée avec des thèmes découlant du rituel d’initiation.

Deux résistants et martyrs de la seconde guerre mondiale : Pierre Brossolette (une rue lui est dédiée à Istres) et Jean Zai, un franc-maçon à l’origine de la création du CNRS, du prolongement obligatoire des études scolaires jusqu’à 14 ans, du sport à l’école et du Festival de Cannes.

Plus récemment, d’autres personnalités ont dévoilé leur appartenance à la Franc-Maçonnerie. Citons : le fondateur de la Croix-Rouge Henry Dunant, l’humoriste Pierre Dac, l’acteur Paul Meurisse, la meneuse de revue Joséphine Baker, le clown Achille Zavatta, les jazzmen Duke Ellington et Louis Armstrong, l’ancien président de TF1 Patrick Le Lay, le syndicaliste (FO) Marc Blondel, le cuisinier étoilé Joël Robuchon et le journaliste Serge Moati. 4 présidents de la IIIème République ont également été francs-maçons : Félix Faure, Gaston Doumergue, Paul Doumer et Alexandre Millerand. Le père de Jacques Chirac appartenait à une loge maçonnique mais aucun président de la Vème République ne s’est encore dévoilé. Par contre, quelques hommes politiques actuels sont connus comme Bertrand Delanoe, Christian Estrosi et peut-être Jean-Luc Melanchon qui n’a jamais démenti sans jamais … avouer. Plus sûrs sont quelques anciens personnages politiques tels Gaston Monnerville, Félix Eboué et Winston Churchill.

La Franc-Maçonnerie a longtemps était l’exclusivité des hommes. Ainsi, la féministe et femme de lettres Maria Deraismes fut la première à être initiée en France en 1893, une introduction qui mit le feu aux poudres des loges maçonniques de l’hexagone. Elle dut alors fonder Le Droit Humain, un Ordre maçonnique mixte international, présent aujourd’hui dans plus de 60 pays. La gente féminine s’est donc vue dans l’obligation d’adhérer à leur propre loge comme Yvette Roudy (l’ex-ministre des Droits de la Femme) qui appartient à la Grande Loge Féminine de France, créée en 1952. Ses 15000 membres actuels en font la loge la plus importante sur notre planète. En 2010, Olivier Chaumont devenu(e) Olivia Chaumont a pu réintégrer la loge du Grand Orient de France après son opération … D’autres femmes (cette fois naturelles) ont suivi et suivront. Tout évolue … même dans le monde discret de la Franc-Maçonnerie dont l’un des principes est l’avancée sociale.

Combien d’autres personnalités ont dû appartenir à la Franc-Maçonnerie sans jamais le reconnaitre. Mais à Istres, on sait que le célèbre maire Félix Gouin fut initié franc-maçon au sein de la loge les Arts et l’Amitié à l’Orient d’Aix-en-Provence.

Robert Strozzi, félicité à droite par Huguette Giroussens, vice-présidente des Amis du Vieil Istres

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L’assemblée générale 2016

Samedi 2 avril, 10h00 s’est tenue au Pavillon de Grignan, l’assemblée générale des Amis du Vieil Istres. Les adhérents sont venus nombreux à ce rendez-vous annuel. De ce fait, le quorum était largement atteint pour ouvrir la séance et délibérer.

Le président Claude Herrera a d’abord rendu hommage aux sept adhérents disparus cette année. Puis Marc Suarez (secrétaire) a pris le relais pour nous lire le procès-verbal de l’assemblée 2015 et nous rappeler le bilan des activités de cette même année. La trésorière Claude Teissier nous a ensuite présenté le bilan comptable 2015, un bilan approuvé et encensé par les auditeurs aux comptes pour sa parfaite tenue.

Puis Claude Herrera a repris le micro pour aborder les autres sujets de l’ordre du jour :

  • Présentation des activités 2016 des Amis du Vieil Istres (sorties, conférences, Rencontres Historiques) avec une possible conférence supplémentaire en novembre (date à définir) : par l’historien Hubert Gay : Les unités du XVème corps d’Armée en août 1914 d’après les Journaux des Marches et Opérations ( J.M.O.) des différentes unités.
  • Présentation du nouveau conseil d’administration avec l’entrée de Nicole Ferrer alors que Chantal Husson remplace Gilberte Mistral dans le rôle d’auditeur aux comptes.
  • Passage de la cotisation de 16 à 18 euros (il n’y avait plus eu d’augmentation depuis 2004).
  • Suite à des problèmes de réception d’emails, le président a rappelé que le site internet des AVI était en secours et qu’on pouvait y trouver les renseignements désirés en cas de non réception de mail informatif : les dates, horaires et lieux des conférences ainsi que le prix pour les sorties organisées. Fiches PDF téléchargeables pour une sortie et pour la procuration en cas d’absence à l’assemblée générale.
  • Le budget prévisionnel de l’association pour l’année 2016 est d’environ 14000 euros.
  • Claude Herrera a ensuite évoqué les Rencontres Historiques de 2017 où seront fêtés les 70 ans des Amis du Vieil Istres. Puis, inquiet pour l’avenir de l’association face à la fatale pyramide des âges, il a rappelé la nécessité d’avoir de nouveaux adhérents, en demandant à toute l’assistance de faire un effort en ce sens.

Avec le soutien formel de Nicole Joulia (première adjointe), Marc Suarez a repris la parole pour nous présenter son intention de faire adhérer des écoliers à des projets d’histoire locale.
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L’assemblée générale 2016 des Amis du Vieil Istres avec en fin de séance
un vin d’honneur toujours aussi convoité.

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L’interview des AVI sur France Bleu Provence

Deux Amis du Vieil Istres bien connus ont eu le privilège d’être interviewés sur la radio France Bleu Provence (Fréquence FM : 103.6). Il s’agit du conférencier Robert Strozzi (membre du conseil d’administration, ancien secrétaire) et de René Giroussens, président honoraire de notre association. Cédric Fremy anime Racontez-nous, une émission quotidienne diffusée entre 13h30 et 14h00 où il donne la parole à des historiens, guides, conférenciers, ou tout simplement à des passionnés. Ceux-ci viennent nous raconter chaque jour l’histoire des villes, villages, monuments et personnages de Provence. Robert le Port de Boucain et René l’Istréen, tous deux ancien cheminots, ont été à leur aise puisqu’ils ont relaté l’histoire des villes d’Istres et de Port de Bouc ainsi que celle de la célèbre gare Saint Charles.

Ci-dessous cliquez sur un pavé pour écouter l’interview (format audio MP3), chaque sujet étant découpé en 4 parties (puis cliquez sur le signe LECTURE et patientez environ 20 secondes pour que l’écoute débute).

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Porte d’Arles … la conférence de René Giroussens

Ce jeudi 24 mars, un public nombreux est venu à l’espace 233 du CEC, pour assister à la conférence de René Giroussens, président honoraire des AVI. Le sujet très istréen (Portail d’Arles, Chapelle Saint Eloi) avait de ce fait attiré des élus municipaux ainsi que du personnel de l’Office du Tourisme et d’Istres Mag.

Issues d’une importante collection de René, des cartes postales anciennes ont d’abord illustré le Portail d’Arles, classé Monument Historique le 5 mai 1930. René a retracé son histoire. Autrefois, le centre ancien était entouré de murailles et seulement deux portes permettaient d’y accéder : la Haute (sur l’actuelle place Georges Darrason) et la Basse (entre les rues Juiverie et de la Roque). Mais le 29 octobre 1769, la Porte Basse et une partie des remparts se sont écroulés … On décida alors après avoir eu l’autorisation de Louis XV de détruire quelques maisons attenantes, de reconstruire une nouvelle porte : le Portail d’Arles actuel … avec des pierres provenant du Cros de la Carrière (pierres de Toti). 2 ans et demi de travaux, de 1771 à 1773 pour les maçons Jean Tabusteau (Istres) et François Peytrau (Saint Mitre). Le portail est alors dédié au Maréchal Claude Louis Hector de Villars (1653-1734), l’un des plus brillants généraux de Louis XIV et célèbre par sa victoire surprise à Denain, sur les austro-hollandais en 1712. Décédé en 1770, son fils, le Duc de Villars, également Seigneur d’Istres et Prince de Martigues, ne put lui aussi assister à l’inauguration. L’édifice porte une inscription inachevée : Tous les citoyens habitant la même … La suite fut trouvée par René Giroussens sur un mur de la mairie de Marseille (côté rue de la Loge) : … cité sont garants civilement des attentats commis sur territoire de la commune, soit envers les personnes, soit envers les propriétés.

René Giroussens (à gauche) assisté par Marc Suarez, secrétaire des Amis du Vieil Istres.

La porte d’Arles est ornée de deux fontaines dites de Saint Eloi, ancien approvisionnement d’eau des habitants du Vieil Istres et abreuvoir pour animaux. Une appellation qui doit son nom à l’ancienne chapelle Saint Eloi et qui se situait à l’extérieur des remparts (vers les locaux de l’actuel Office du Tourisme). Construite en 1644, cette chapelle abritait la confrérie Saint Eloi où adhéraient les ménagers (paysans aisés). Saint Eloi était honoré à Istres le dimanche suivant la Saint Jean. C’était l’occasion d’une fête avec messe, procession et bénédiction du bétail. La chapelle qui a suppléé à Notre Dame de Beauvoir (trop élevée pour certains) pour le culte des défunts, a également servi de lieu d’inhumation pour quelques notables istréens. Après la Révolution, elle a été vendue (13 octobre 1793) comme bien national puis détruite pour créer une cour à son emplacement.

A la fin de la conférence, Claude Teissier, trésorière des AVI, remet le cadeau traditionnel à René Giroussens

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Sortie au château de Beaucaire

Samedi 12 mars 2016, le car était plein pour conduire les Amis du Vieil Istres visiter le château de Beaucaire. La ville est d’abord née au IIème siècle avant JC sous le nom d’Ugernum, un habitat antique construit sur une colline surplombant le Rhône. Cet oppidum a ensuite pris (XIème siècle) l’appellation de Belcaïre, la belle pierre, une pierre locale très claire, vieille de 25 millions d’années et qui a servi à la construction du château.

Un château reconstruit vers 1180 sous les ordres de Raymond VI comte de Toulouse, à son retour des croisades. Suite au conflit avec les cathares, la forteresse est ensuite assiégée et Simon de Montford prend alors les commandes du site en 1209. Mais le comte de Toulouse Raymond VII qui naquit en 1197 dans ce château, l’assiège et le reconquit en 1216. Pas pour très longtemps … En effet, Raymond VII dut capituler devant le roi de France Louis VIII. Le château de Beaucaire devînt alors une forteresse royale (traité de Paris) qui s’agrandit pendant la Guerre de 100 ans. Cependant en 1632, pour des raisons politiques (en représailles de la rébellion de Gaston d’Orléans contre Louis XIII, son frère), Richelieu ordonna son démantèlement. Aujourd’hui, il ne reste que quelques murs d’enceinte, la cour (ou basse-cour), le donjon et la chapelle Saint Louis.

Les Amis du Vieil Istres ont eu le privilège de visiter le donjon, lieu de résidence seigneuriale. Des ouvertures et des escaliers très étroits (spécialement conçus pour freiner la progression des ennemis en cas d’attaque) ont permis d’accéder aux différents étages de cette tour haute de 24 mètres et aux murs épais d’1,3 mètre. Le seigneur rendait la justice dans la salle du 1er niveau (qui faisait également office de chapelle) alors qu’il dormait avec son épouse dans celle du second . La salle du 3ème étage était consacrée aux armes. Enfin, c’est l’accès à la terrasse qui offre toujours un magnifique panorama sur 360°. Le donjon est de section triangulaire. Ce choix suppose une meilleure résistance peut-être imposée par la forme du sol.

Après une courte visite à la chapelle Saint Louis, le guide nous conduit au musée, en contrebas du château. Il est dédié à Auguste Jacquet (ancien président du Comité des Musées) et aménagé en 1982 sur 700 m2, près des jardins du château, au lieu-dit La Vignasse (La Grande Vigne). Ce musée renferme quelques petits trésors : tableaux, ouvrages, fonds iconographiques précieux, bibliothèque scientifique, mobilier provençal d’époque, coiffes des beaucairoises, costume d’Arles et les portraits des bienfaiteurs des hospices de Beaucaire. Une salle est entièrement consacrée à la célèbre foire de Beaucaire. Une réussite due à l’emplacement de cette cité historique sur la rive ouest du Rhône où trônait un port depuis l’antiquité. Une nouvelle foire (dite de La Madeleine) est créée en 1464. Elle devient régionale au XVIème siècle puis s’offre une envergure internationale deux siècles plus tard. Beaucaire, carrefour routier et fluvial, est alors un rendez-vous commercial des plus prisés avec 100000 visiteurs venus de toute l’Europe pour échanger, négocier, acheter … et trouver tout ce que l’on peut imaginer ! Le niveau inférieur du musée est réservé à l’archéologie avec différentes salles : de l’outillage du Paléolithique Supérieur (-40000 ans avant JC) jusqu’au Néolithique, du mobilier gallo-romain (lampes à huile, pendentifs phalliques … parmi la multitude d’objets de la vie quotidienne), sculptures, statues, sarcophages, nécropoles, autels funéraires … Une salle rend hommage au docteur Numa Julian, archéologue et géologue amateur qui créa le premier musée en 1927 résultant de ses recherches et de ses fouilles. Ses ouvrages et ses découvertes furent les premiers témoignages de la protohistoire jusqu’à l’époque gallo-romaine autour de Beaucaire.

Photo souvenir dans les jardins du château

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Albert Londres, conférence de Marc Suarez

A l’espace 233 du CEC, Marc Suarez a présenté jeudi 25 mars la première des 4 conférences 2016 des Amis du Vieil Istres : le journaliste Albert Londres. C’est au travers de ses reportages et ouvrages que Marc a su tirer la quintessence de ce grand reporter hors normes et qui ne voulait rien dire sans avoir vu. En effet, né le 1er novembre 1884 à Vichy, Albert Londres a parcouru les 4 coins du monde. Ses publications étaient attendues comme le Messie tant elles brillaient par leurs forces et leurs grandeurs. Il analysait, annonçait et dénonçait … Le public l’a immédiatement perçu lorsque Marc nous a fait le plaisir de lire quelques extraits de ses reportages : d’abord à l’aube de sa carrière avec les allemands lors de la Grande Guerre qui ont détruit la cathédrale de Reims, l’un des symboles de la France. Puis le conférencier a ensuite choisi d’autres sujets phares d’Albert Londres :

Dans la Russie des Soviets (1920) où, écœuré par le régime bolchevik, il décrit la souffrance du peuple et la dictature du prolétariat.

Au bagne (1923). Albert Londres s’affirme alors comme un reporter engagé. Il prend parti pour les bagnards de Cayenne qui purgeaient (par la loi de l’époque) une double peine et dénonce leurs conditions de détention. Des conditions qui, au lieu de réparer, ne les poussaient qu’à s’évader et … recommencer.

Les forçats de la route (1924) décrit la vie impitoyable du Tour de France où les coureurs cyclistes se dopaient pour compenser une exigence physique presque intolérable.

Chez les fous (1925) : Albert Londres dénonce les traitements inappropriés ainsi que les carences alimentaires et sanitaires des hôpitaux psychiatriques. Il rappelle une évidence criante de vérité : Notre devoir n’est pas de nous débarrasser du fou, mais de débarrasser le fou de sa folie

Marseille, porte du sud (1927) avec des réflexions bien de chez nous et toujours valables aujourd’hui.

Les thèmes se sont ainsi enchaînés avec des textes réalistes et dénonciateurs où l’humour noir de l’auteur venait appuyer son analyse … sur des sujets graves … tel l’esclavage (Terre d’ébène, 1929) et la vie des juifs (Le juif errant est arrivé, 1930). Albert Londres était un visionnaire. Ce journaliste avant-gardiste avait prévu le retour des juifs en terre promise, le conflit avec les palestiniens, la Shoah, la dérive de l’Union Soviétique … entre autres.

Albert Londres fit également office d’agent de renseignements durant ses périples à l’étranger. Sa disparition dans l’océan indien reste un mystère lors de l’incendie du paquebot Georges-Phillipar le 16 mai 1932. Je ramène de la dynamite avait-il dit … Aussi, son décès n’est peut-être pas le fruit du hasard tant ses dénonciations avaient engendré beaucoup d’ennemis. Mais les hommages furent unanimes et le Prix Albert Londres récompense depuis 1932 le meilleur journaliste francophone.

A la fin de sa conférence, Marc Suarez (à droite) a été remercié par Jacques Vanden Driessche, auditeur aux comptes des Amis du Vieil Istres

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Le Programme des Activités 2016

Le programme des activités pour l’année 2016 est finalisé … Le prix et l’heure de RDV des sorties vous sera communiqué ultérieurement. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter la rubrique Agenda (sorties, conférences, AG, Rencontres Historiques … Accès direct à chaque rubrique en fin d’article). Voici cependant un résumé des principaux rendez-vous :

Trois sorties sont prévues :
– Samedi 12 mars (après-midi) : Le château de Beaucaire (Gard).
– Samedi 30 avril (après-midi): Les grottes de Thouzon (près du Thor, Vaucluse).
– Samedi 21 mai (journée entière) : Tautavel avec le musée de l’abeille et du miel (le matin) puis (l’après-midi) le célèbre musée de la préhistoire (repas de midi pris sur place au restaurant El Silex de Tautavel).

L’assemblée générale :
Elle est fixée au samedi 2 avril 2016, à 10h00 au Pavillon de Grignan avec la remise du bulletin n° 38.

Cinq conférences sont prévues (Espace 233, CEC les Heures Claires):
– Jeudi 25 février, 18h00 : Albert Londres, humaniste, amoureux de Marseille, créateur du journalisme d’investigation par Marc Suarez, secrétaire des AVI.
– Jeudi 24 mars, 18h00 : De la Chapelle St Eloi au portail d’Arles par René Giroussens, président d’honneur des AVI.
– Jeudi 21 avril, 18h00 : Le monde fermé de la Franc-Maçonnerie ; essai de décryptage par Robert Strozzi, membre des AVI.
– Jeudi 19 mai, 18h00 : Les derniers Bourbons et l’entrée de Naples dans l’Italie unifiée par Jean Pane, historien.
– En novembre (date à définir), conférence supplémentaire d’Hubert Gay : Les unités du XVéme corps d’Armée en août 1914 d’après les Journaux des Marches et Opérations ( J.M.O.) des différentes unités.

Les Rencontres Historiques :
La date est fixée au samedi 1er octobre 9h00. 6 communications historiques sont prévues (3 le matin et 3 l’après-midi). Le repas sera pris sur place (et toujours sur réservation). Le programme détaillé des RH vous sera communiqué vers le début de l’été. Elles se dérouleront toujours au CEC, espace 233.

Pour plus de détails :

Accès direct aux conférences.

Accès direct aux sorties.

Accès direct aux Rencontres Historiques.

Accès direct à la page de l’Assemblée Générale.

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Joyeuses Fêtes

Une bonne nouvelle pour 2017 : la cotisation reste à 18 euros (!) et le programme de l’année à venir sera comme d’habitude des plus enrichissants … notamment pour le 70ème anniversaire des Amis du Vieil Istres.

Si vous êtes en panne d’idées, les AVI vous proposent un menu spécial fêtes :
– Le cocktail de l’Amitié … bien sûr.
– Le Suprême de Bonne Santé.
– La dinde accompagnée d’un gratin de Prospérité.
– Un plateau de fromages concocté par les Nouveaux Adhérents.
– Et parmi les 13 desserts : n’oubliez pas la bûche des Bonnes Nouvelles
– Le tout arrosé d’un Magnum cuvée Bonheur 2016 … Une Rencontre Historique dans votre verre !

Et quoi qu’il arrive … Vous resterez toujours nos … Amis !
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Les Rencontres Historiques 2015

Bien rodées depuis leur création en 1992, les 23èmes Rencontres Historiques des Amis du Vieil Istres se sont déroulées la journée du samedi 3 octobre 2015 de 9 heures à 18 heures à l’Espace 233 du CEC. Carole Koch a ouvert les débats dès 9h30 en nous présentant son association (ID Méditerrannnée) dont elle est la co-fondatrice. Elle rassemble des documents rares et précieux sur l’histoire du moulin de Grignan à Istres. Les recherches sont en cours. Aussi, l’urbaniste et chercheur en histoire des techniques nous a donné rendez-vous pour une prochaine conférence dans un an pour nous présenter son premier bilan. Robert Strozzi, qui avait remplacé au pied levé Jean-Marie Triat malade, a enchainé. Egal à lui même, Robert nous a offert 250 ans de franc-maçonnerie dans notre région. Puis le couple d’historiens Céline Regnard et Stéphane Mourlane ont retracé l’histoire de la migration italienne à Marseille de 1840 à 1940. Après la pause déjeuner, Claude Sintes a passionné l’assistance en relatant les fouilles du Rhône à Arles où les fonds nécessaires ont pu être débloqué grâce à Marseille Provence 2013. On retient évidemment l’épopée du bateau romain de 31 mètres depuis sa découverte dans le fleuve jusqu’à sa méticuleuse restauration et son exposition dans l’actuel Musée Arles Antique. Archéologue conservatrice du patrimoine, Hélène Barge nous a ensuite transporté dans les Hautes Alpes avec les mines de cuivre de Saint Véran. Au terme de cette conférence qui a usé d’un langage très technique et peut-être trop professionnel pour l’assistance, le pélissannais Jean Proust a clôturé la journée avec une conférence sur le passage des troupes royales en Provence du XVII au XIXème siècle.

Jean Proust (à gauche) a clôturé les 23èmes Rencontres Historiques avant le … vin d’honneur

A gauche, deux autres conférenciers : Robert Strozzi et Hélène Barge. A droite, l’accueil des Rencontres Historiques : Claude Teissier, Huguette Giroussens, Malou et Max Fabre ont gardé le sourire
malgré les pluies diluviennes qui ont probablement démotivé la venue de
certains spectateurs supplémentaires.



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