Les Enfants de la Guerre

C’est à l’auditorium André Noël que Marc Suarez, a présenté ce jeudi 25 février, la première des cinq conférences organisées par les Amis du Vieil Istres pour l’année 2018. Le sujet était ambitieux et vaste : Les Enfants de la Guerre. Soient des enfants soldats, victimes et bourreaux, recrutés jeunes pour mieux les manipuler, les soumettre et les influencer après les avoir séparés sans scrupules de leur famille.

La pratique est ancienne. Marc l’a survolée depuis les tribus primitives d’Océanie jusqu’à nos jours, avec, entre autres, Daesh. A Sparte, les enfants de 7 ans étaient soumis à la vie militaire puis mis en caserne dès l’âge de 12 ans. Les enfants Aztèques recevaient une éducation équivalente : apprendre à tuer un homme pour être un homme alors que les adultes n’hésitaient pas à les sacrifier pour honorer les Dieux. Pour combler les carences de soldats, des rafles d’enfants étaient organisées sous Louis XIV, une méthode également employée par Napoléon pour renforcer ses armées. Mais ces renforts prévus en 3ème ligne se retrouvaient rapidement au front. Puis ce fut le tour d’Hitler formant les Jeunesses hitlériennes avec des enfants de 13 ans, drogués pour augmenter leur efficacité et utilisés par le Führer lors de la bataille de Berlin en 1945. Durant cette Seconde Guerre mondiale, les Japonais n’ont pas hésité à former des enfants pilotes (kamikazes) pour un vol unique … Une Seconde Guerre qui a malheureusement offert deux autres types d’Enfants de la Guerre : ceux nés des 900 000 viols en Allemagne, orchestrés à grande échelle par les Soviétiques (490 000) ainsi que (dans une moindre mesure) par les Américains, les Français et les Britanniques, et ceux nés d’expériences nazies pour générer la race arienne. En Afrique, les guerres de tribus et les affrontements politiques ont impliqué l’enrôlement de force d’enfants de 10 ans. Marc a également abordé l’épineux dossier des victimes collatérales : enfants victimes de bombardement ou encore ceux qui périssent dans les camps de réfugiés.

Marc Suarez pendant sa conférence sur les Enfants de la Guerre. L’Ami du Vieil Istres a soulevé une question essentielle : celle de l’adolescence perdue pour ces jeunes soldats manipulés qui portent en eux
des germes dont nul ne sait s’ils pourront être déracinés.

Publié dans AVI