Samedi 3 octobre 2020, à l’espace 233 (CEC), se sont déroulées les 28e Rencontres Historiques de la ville d’Istres, organisées par les Amis du Vieil Istres. Des Rencontres malheureusement placées sous l’égide du coronavirus qui a imposé des règles strictes d’hygiène (masque, gel hydroalcoolique, distanciation …).
Après l’accueil du public en présence de Nicole Joulia, première adjointe, Christian GIROUSSENS, ingénieur et adhérent des AVI, a ouvert les débats sur le thème : Troubles à Istres sous le Directoire . En effet, l’interprétation d’une curieuse inscription incomplète sur le Portail d’Arles : ( Tous les citoyens habitans la même … ) a fait plonger Istres dans une période trouble et assez méconnue, celle du Directoire (1795-1799). Inspiré d’une loi de 1795, ce texte tronqué avait pour objet de rendre la commune et ses habitants financièrement responsables des dommages causés aux personnes et aux biens. Un trouble qui dura plusieurs années avant de se normaliser avec l’arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte.
De gauche à droite : les quatre conférenciers Jean Chausserie-Laprée, Nicole Bonsignori, Christian Giroussens et Robert Strozzi suivis de René Giroussens (président d’honneur)
et de Claude Herrera (président des AVI).
Membre du bureau des Amis du Vieil Istres, Robert STROZZI a enchainé sur le thème : Exodus 47 : l’histoire fait escale à Port-de-Bouc. Robert nous a relaté l’histoire du navire dénommé Exodus 47) parti en juillet 1947 de Sète vers la Palestine avec à son bord plus de 4 500 émigrants juifs, rescapés des Camps de la Mort. Un navire arraisonné au large de Haïfa par les Anglais qui ont déclaré illégaux tous les passagers. Ceux-ci ont été immédiatement débarqués et répartis sur trois Liberty ships de la Royal Navy. Ces trois navires ont été alors renvoyés en France pour se présenter, le 29 juillet 1947, en rade de Port-de-Bouc. Malgré les menaces d’officiers britanniques nerveux et brutaux, les prisonniers de ces bateaux-cages ont refusé de débarquer. Rapidement, l’opinion publique internationale apprit les conditions de vie épouvantables, à bord de ces navires. Robert nous a alors décrit le vaste élan de solidarité venu en aide à ces 4 500 personnes enfermées et ballottées dans les cales de ces cargos-prisons. Un élan de solidarité dû à la population de Port-de-Bouc et des communes voisines, des autorités locales, des pouvoirs publics et qui dépassera ensuite les frontières nationales.
Repas de midi (pour ceux qui avaient réservé) au restaurant La Terrasse (CEC).
Après le repas de midi, Nicole BONSIGNORI , pharmacienne de profession mais historienne de cœur, a inauguré l’après-midi avec une conférence titrée : La folle équipée de la Duchesse de Berry sur notre côte provençale. La duchesse qui souhaitait installer son fils sous le nom d’Henri V sur le trône de France, a vécu une équipée extravagante qui fut à deux doigts de réussir. Cette passionnante épopée s’est déroulée en majeure partie sur notre Côte Bleue voisine et dans les villages l’environnant. Une conférence qui a permis de nous faire découvrir l’extraordinaire personnalité de la duchesse de Berry (née Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, 1798-1870) : une femme courageuse, dotée d’une volonté hors du commun, souvent oubliée dans les livres d’histoire.
Nicole Bonsignori pendant sa conférence sur la duchesse de Berry.
Jean CHAUSSERIE-LAPREE, chef du service Archéologie de la ville de Martigues, nous a ensuite présenté la 4ème et dernière conférence des Rencontres Historiques 2020 : A l’origine de Marseille, l’oppidum gaulois de Saint Blaise, découvertes et approches récentes . Cette conférence portait sur les travaux récemment entrepris sur l’oppidum de Saint-Blaise. Des travaux qui ont mis en évidence et confirmé l’importance et l’ancienneté de l’occupation de cette agglomération protohistorique provençale au cours du premier âge du Fer et en particulier dans les décennies qui ont précédé et accompagné la fondation de Marseille en 600 avant JC. Soit une double enquête historiographique et iconographique : la première portant sur la nature de l’occupation de Saint-Blaise dans l’Antiquité et la seconde sur la longue quête du site de la première rencontre entre Grecs et Gaulois avant la fondation de Marseille.
Jean Chausserie-Laprée pendant sa conférence, face à un public réparti
sur des sièges espacés.
La Covid-19 nous a privé du convivial vin d’honneur qui clôture traditionnellement les Rencontres Historiques. Mais vous pourrez retrouver plus en détails ces quatre conférences dans des articles qui paraitront dans le prochain bulletin des Amis du Vieil Istres (n°43, 2021).
Prochain RDV : l’assemblée générale vendredi 16 octobre à 10h00 à l’Espace 233 (CEC).