La sortie au Château Borely

Ce samedi 18 mars 2017, 46 Amis du Vieil Istres ont visité le château Borely à Marseille. Joseph Borely, premier échevin de Marseille, a d’abord acheté différentes terres au quartier Bonneveine sur lesquelles son fils Louis (1692-1768), riche négociant, construit un château avec l’ambition que celui-ci surclasse toutes les autres propriétés marseillaises. Les plans dressés par Louis Clérisseau, architecte en vogue de l’époque, sont revus par l’architecte local Esprit Brun qui réalise les travaux sous la houlette de Louis Joseph Denis Borely (1731-1784), fils de Louis. La décoration intérieure est confiée au peintre Louis Chaix (1744-1811) et le résultat laisse alors admiratif tous les visiteurs et hôtes de la noblesse, Europe incluse.

Les Amis du Vieil Istres dans la salle réservée à l’Art Nouveau (fin XIXème-début XXème siècle) et à l’Art Déco qui remplaça le précédent vers 1910.

Nièce de Louis Joseph Denis, Louise Jeanne Marie Borely (1774-1831) hérite et se marie avec le comte Pierre Léandre Mark Tripoli de Panisse Passis. Leur fils Gaston Marquis de Panisse-Passis (1807-1891) revend alors le château à l’industriel Paulin Talabot (1799-1885) qui le cède ensuite à la ville de Marseille. La municipalité crée en 1860 l’hippodrome Borely sur une partie de la propriété. Le château est alors transformé en musée archéologique. Mais en 1989, ce musée déménage à la Vieille Charité. Le château reste abandonné jusqu’à sa restauration décidée dans le cadre Marseille Provence 2013. Il rouvre ses portes en juin de cette année-là. Il abrite désormais le musée des arts décoratifs, de la faïence et de la mode avec une sélection de 2500 œuvres d’une grande diversité de techniques : mobilier, céramiques, verres, tapisseries, objets d’art, objets exotiques rares, collections de mode et d’accessoires du XVIIIème siècle à aujourd’hui.

Pour voir un aperçu de cette immense collection ainsi que des images du parc et du château, cliquez sur le pavé ci-dessous :
Photo souvenir devant l’entrée est du château Borely.

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Conférence sur le foin de Crau

Directeur du Comité du foin de Crau (créé en 1977), l’agriculteur Didier Tronc a inauguré la première conférence de l’année 2017, organisée par les Amis du Vieil Istres. Une conférence sur la trilogie de la Crau : l’eau, les moutons et les prairies.

L’eau avec bien sûr Adam de Craponne ayant construit le canal sans qui les prairies n’existeraient pas. C’était au XVIème siècle, époque où les coussouls n’étaient voués qu’au pâturage ovin depuis 3000 avant JC. Depuis 1907, la Commission Exécutive de la Durance gère la répartition de l’eau de cette précieuse rivière entre agriculture, EDF et Tourisme. Des syndicats gèrent ensuite la répartition locale de l’irrigation entre les vastes domaines agricoles et les particuliers. 25% de l’irrigation alimente les prairies, le reste retourne vers le réseau mais une grande partie alimente la nappe phréatique par infiltration. Celle-ci n’est pas inépuisable car son niveau dépend désormais du maintien de la culture du foin de Crau. La nappe est ainsi devenue l’une des plus importantes de France, desservant 270 000 habitants répartis sur une dizaine de communes. L’irrigation d’1 hectare de prairies permet aujourd’hui d’alimenter 200 habitants environ.

Aujourd’hui, la Crau comprend 13500 ha de prairies, 11600 ha de coussouls et 4000 ha de vergers. Afin de préserver les coussouls qui hébergent des espèces protégées (flore, faune) uniques, beaucoup de personnes se sont insurgées contre les agriculteurs orientés vers la culture fruitière. Ainsi la Crau s’est vue protégée par divers organismes (Natura 2000 …) et par la création de diverses zones (ZPS pour les oiseaux en 2007 sur 39150 ha) et RNCC (réserve naturelle sur 7600 ha en 2001) entre autres.

Didier Tronc a passionné l’assistance durant 1h30 et reçoit un cadeau bien mérité de Claude Teissier, trésorière des Amis du Vieil Istres.

Le foin de Crau s’est développé à la fin du XVIIème siècle. Sa réputation a impliqué la création de syndicats agricoles (1894, 1924), un périmètre de cultures (en 1941), l’intégration de négociants (1947), un label créé par le ministère de l’agriculture (1948). Suite à des fraudes, il obtient un label d’origine judiciaire (1958) puis l’AOP (1997) et l’AOC (1999). Mais suite à des lois européennes, il est redevenu AOP en 2015. Il reste néanmoins la seule espèce protégée en France où il est vendu presque de partout mais il est également exporté en Europe et dans les Emirats (pour les chevaux). 3 coupes sont effectuées : en mai (la plus riche en graminées, destinée surtout aux chevaux et bovins), en juillet (riche en légumineuses, destinée aux vaches laitières) et en septembre (la moins importante en quantité, destinée aux chèvres et brebis).

Après ces 3 coupes, la 4ème est effectuée d’octobre à janvier par les ovins, lors de retour de la transhumance alpine. Les moutons paissent ensuite dans les coussouls de février à juin jusqu’à leur départ pour les Alpes (la flore des coussouls n’étant pas prête au pâturage avant la mi-janvier). Ainsi, les Crau humide (cultivée) et sèche (coussouls) ont trouvé leur équilibre. Un équilibre où la traditon pastorale se conjugue avec la culture du foin de Crau tout en maintenant (grâce à l’irrigation) le niveau si important de la nappe phréatique …

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Les activités 2017

Le programme des activités pour l’année 2017 est finalisé … Le prix et l’heure de RDV des sorties vous seront communiqués ultérieurement. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter la rubrique Agenda (sorties, conférences, AG, Rencontres Historiques … Accès direct à chaque rubrique en fin d’article). Voici cependant un résumé des principaux rendez-vous :

Trois sorties sont prévues :
– Samedi 18 mars (après-midi) : Visite du Musée et du parc Borelly à Marseille.
– Samedi 6 mai (après-midi): Cavaillon : visite du musée archéologique et de la synagogue (réouverture après restauration et nouveautés du musée le 2 mai). Sortie annulée.
– Samedi 20 mai (journée entière) : La forteresse de Salses (le matin) puis (l’après-midi) le célèbre musée de la préhistoire à Tautavel (repas de midi pris sur place à Tautavel).

L’assemblée générale :
Elle est fixée au samedi 25 mars 2017, à 10h00 au Pavillon de Grignan avec la remise du bulletin n° 39.

Quatre conférences sont prévues
Toutes à l’Espace 233, CEC (sauf la première prévue à l’auditorium André Noël, nouvelle mairie) :

– Jeudi 26 janvier, 18h00 : Didier Tronc, directeur du comité du foin de Crau : Histoire du foin de Crau.
– Jeudi 23 mars, 18h00 : Guy Toscano, pharmacien : Les huiles essentielles, définition, historique, propriétés et utilisation au quotidien.
– Jeudi 6 avril, 18h00 : Robert Strozzi, membre des AVI : Le Milieu marseillais des années 30 à la Collaboration.
– Jeudi 4 mai, 18h00 : Michel Sciara, médecin istréen : La Sicile, du Haut-Moyen Age ou la seconde Andalousie.

Les Rencontres Historiques :
La date est fixée au samedi 7 octobre 9h00. 5 communications historiques sont prévues (3 le matin et 2 l’après-midi). Le repas sera pris sur place (et toujours sur réservation). Le programme détaillé des RH vous sera communiqué vers le début de l’été. Elles se dérouleront toujours au CEC, espace 233.

L’après-midi ne comportera que 2 conférences, suivies d’un spectacle célèbrant le 70ème anniversaire des Amis du Vieil Istres. Après ce spectacle, sera offert un majestueux gâteau anniversaire accompagné de champagne.

Pour plus de détails :

Accès direct aux conférences.

Accès direct aux sorties.

Accès direct aux Rencontres Historiques.

Accès direct à la page de l’Assemblée Générale.

Les Rencontres Historiques 2016

L’orage matinal n’a pas découragé le public des Rencontres Historiques 2016. Professeur d’histoire-géo, Hubert Gay a inauguré la première conférence en retraçant l’histoire journalière du XVème Corps d’Armée regroupant les soldats provençaux de la Grande Guerre lors de la défaite controversée de l’été 1914. Des soldats provençaux faussement accusés de lâcheté mais ensuite réhabilités. A Istres, un rond-point de la zone du Tubé leurs rend hommage. Après la faillite de Joseph Vert, négociant de Saint Rémy par l’historien Félix Laffe, Frédéric d’Agay nous a mis en appétit avec les plats de la cuisine provençale des siècles précédents. L’après-midi, Jacques Lemaire, président des Amis du Vieux Saint-Chamas, nous a maintenu en haleine avec les travailleurs indochinois de la poudrerie de Saint-Chamas. Cette conférence a été suivie de celle de Jean Chausserie-Laprée, archéologue de la ville de Martigues, venu nous livrer les derniers résultats des fouilles mitoyennes au lycée Paul Langevin qui ont permis de certifier le véritable emplacement de Maritima Avaticorum, ancienne capitale des gaulois Avatiques de l’étang de Berre. Enfin, Christian Giroussens a clôturé les débats en apportant des précisions notoires sur Paul Ferouil de Montgaillard, l’aéronaute décédé à Istres et qui avait traversé les lignes prussiennes lors du siège de Paris en 1870-1871. Si celui-ci avait déjà fait l’objet d’un article publié dans le bulletin n°30 des AVI, vous pourrez retrouver les 5 autres conférences dans le prochain bulletin des des Amis du Vieil Istres (n°39, à paraître mars 2017).
LES RENCONTRES HISTORIQUES 2016 EN IMAGES :
Christian Giroussens lors de sa conférence sur Paul de Montgaillard.

Photo souvenir dans le hall de l’espace 233 avec quelques conférenciers, membres des AVI
et Nicole Joulia, 1ère adjointe.

L’archéologue martégal Jean Chausserie-Laprée et Robert Strozzi, membre des AVI.

Jacques Lemaire, président des Amis du Vieux Saint-Chamas et Robert Strozzi.

Max Fabre, vice-président des AVI, remercie Hubert Gay pour sa conférence sur le XVème Corps.

De gauche à droite : Claude Herrera, président des AVI et les 6 conférenciers : Félix Laffe, Hubert Gay, Christian Giroussens, Jacques Lemaire, Frédéric d’Agay et Jean Chausserie-Laprée.

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La fin des Bourbons et l’Italie Unifiée

En avril 2015, Jean Pane était venu nous présenter Naples au siècle des Lumières (XVIIIème siècle). La conférence s’achevait à la fin de ce siècle avec un retour triomphal à Naples de Ferdinand dit le Re Nasone qui retrouvait son Royaume et son peuple.

Ce mardi 19 mai 2016, Jean Pane est venu au CEC nous raconter la suite de l’histoire napolitaine (XIXème siècle). Une histoire qui commence mal pour les Bourbons. En effet, vainqueur à Austerlitz contre la coalition Russie-Autriche-Suède-Royaume Uni à laquelle Ferdinand s’était allié, Napoléon 1er envahit sans problème le Royaume de Naples en février 1806 puis installe son frère Joseph Bonaparte sur le trône. Celui-ci prend le nom de Joseph 1er et remplace Ferdinand qui se réfugie une nouvelle fois en Sicile.

Pendant ce temps commence à Naples le Decennio Francese (ou les 10 ans d’occupation française) avec l’abolition des privilèges, la suppression de certains ordres religieux ainsi que l’apparition de nouvelles taxes et lois proches du Code Civil qui écrasent l’ancienne législation bourbonienne. Naples se transforme. Sous l’influence de l’Empereur, Joseph 1er améliore la voirie grâce en 1809 à la création d’un Corps des Ponts et Chaussées. Puis survient de nouvelles institutions culturelles et scientifiques comme le jardin botanique (commencé en 1807) et l’observatoire astronomique de Capodimonte (fondé en 1812 par le nouveau roi Joachim Murat).

Car dès 1808, Joseph 1er n’a pu refuser le titre de Roi d’Espagne. Il est alors remplacé par Joachim Murat, marié avec Caroline, sœur de Napoléon. Celui-ci vaillant militaire et officier de cavalerie, reprend Capri aux anglais mais en 1810, la conquête de la Sicile échoue et l’île reste aux mains des Bourbons. Murat est une girouette. Après s’être allié avec l’Autriche contre Napoléon (afin de conserver son trône napolitain), il attaque l’Autriche lors du retour de Bonaparte de l’île d’Elbe (1815). Une cuisante défaite qui l’oblige à quitter Naples pour la Provence puis la Corse après Waterloo. Voulant reconquérir son royaume, Ferdinand aura le dernier mot et fera exécuter Murat.

Ferdinand, seconde fois roi de Naples, prend le nom de Ferdinand 1er des Deux Siciles. Il rénove le théâtre San Carlo (incendié malencontreusement) et pour assoir sa position royale, il fait construire la Basilique San Francesco di Paola (terminée en 1824 et consacrée en 1836 par le Pape Grégoire XVI). L’Autriche, garante de l’ordre en Italie, doit assister militairement Ferdinand malmené par des révoltes locales ainsi qu’en Sicile. En 1825, après le décès de Ferdinand, son fils ainé François 1er lui succède. Son règne sera court : 5 ans !

A gauche : Ferdinand Ier dit le Re Nasone (1751-1825), roi des Deux Siciles. Au centre : Giuseppe Garibaldi (1807-1882) en chemise rouge. A droite : Ferdinand II dit le Re Bomba (1810-1859), petit-fils de Ferdinand Ier.

C’est donc en 1830 que son fils Ferdinand II (dit le Re-Bomba) occupe le trône de Naples, position qu’il conservera jusqu’en 1859. Son surnom provient du fait qu’il a fait bombarder Messine le 7 septembre 1848. Car Ferdinand II est hostile et sans pitié à toute répression. Cependant, il embellit Naples par de superbes villas et l’industrialise (mines de fer, centre sidérurgique) servant à l’industrie d’armement et à la construction de la première ligne ferroviaire Naples-Portici. Mais le roi n’oublie pas sa sécurité lorsqu’il fait creuser en 1853 sous le Mont Echia, le tunnel Borbonnico (430m) pour permettre à la famille royale de prendre la fuite en cas d‘émeutes. Ferdinand décède en 1859 d’une septicémie. Elle est consécutive à des blessures mal guéries lors d’un attentat survenu 3 ans plus tôt.

Son fils Franceschiello (dit le Petit François, surnom affectueux) lui succède. L’année du sacre, il épouse Marie-Sophie de Bavière, sœur de l’impératrice Elisabeth (dite Sissi et popularisée par Romy Schneider au cinéma). Malade et piètre souverain, il ne reste qu’une année sur le trône.

En 1860, le royaume des deux Siciles est envahi par les Chemises Rouge de Giuseppe Garibaldi qui va mettre un terme, après maintes batailles, au règne des Bourbons. Il aura duré 126 ans. Après un référendum, le Royaume des Deux Siciles est annexé au Royaume d’Italie. L’Italie est réunifiée ? Presque car pour Garibaldi, l’Italie le sera vraiment lorsque le Latium et Rome, appartenant au Pape Pie IX seront annexés. De nouveaux combats commencent mais l’honneur revient au marquis Emilio Pallavicini di Priola (1823-1901) qui met fin à l’expédition de Garibaldi en août 1862. Garibaldi blessé, est emprisonné puis amnistié sur les conseils de Napoléon III. Huit ans plus tard, les troupes du général Rafarle Cadorna réussissent leur entrée triomphale dans Rome (septembre 1870). Et le 30 Juin 1871, Rome devient la capitale d’une Italie enfin unifiée.

Cependant, cette nouvelle Italie unifiée va rester divisée dans les esprits et dans les faits. Le nord riche par son industrie va longtemps narguer le sud plutôt pauvre, délaissé et contraint au chômage tout en étant gangréné par la Camorra à Naples et la Mafia en Sicile. Des moqueries, affronts et injures qui se sont même frayés un chemin dans le sport. En football notamment. Lorsque le SSC Naples se déplaçait à San Siro (stade fétiche de du Milan AC et de l’Inter de Milan), les tifosi milanais humiliaient les napolitains en brandissant des banderoles : Bienvenue en Italie ! Quel mépris pour le sud, une terre de culture où se sont développées les civilisations grecques et romaines à la base de notre identité européenne.

Ainsi s’achevait la magnifique conférence de Jean Pane qui nous recommandait le livre et le film Le Guépard (avec Burt Lancaster, Alain Delon et Claudia Cardinale dans les rôles principaux). Une conférence étoffée d’une multitude de détails, volontairement omis dans ce résumé mais que vous pourrez retrouver au complet dans le prochain bulletin des Amis du Vieil Istres (mars 2017) … Patience !

Jean Pane à droite remercié en fin de conférence par Robert Strozzi.

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Bernard Faure sur France Bleue Provence

Expert bouliste, l’Ami du Vieil Istres vous donne Rendez-vous jeudi 26 mai à 13h00 sur la Radio France Bleue Provence (FM 103.6). Le sujet de l’interview est passionnant : la Pétanque bien sûr !

Bernard est l’auteur d’un essai intitulé : LES PIEDS TANQUES, LE CŒUR LEGER, un livre qui résume l’essentiel de la pétanque. Il a été publié au éditions Scribe d’Opale et commandable à cet email :

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Sortie à Tautavel

Suite à un manque d’inscriptions et à des problèmes familiaux chez les organisateurs, la sortie à Tautavel (avec les visites du musée de l’abeille et du miel puis du célèbre musée de la préhistoire) prévue le samedi 21 mai 2016 … est annulée. Désolé …

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Centenaire de la voie ferrée de la Côte Bleue

23 tunnels, 18 viaducs et 11 années de travaux ont été nécessaires pour créer la ligne ferroviaire reliant Marseille à Port de Bouc via la côte Bleue et prolonger la voie unique entre Port de Bouc et Miramas. Cette voie a permis de suppléer la ligne unique et déjà existante Marseille-Miramas via Rognac. Cette ligne qui surplombe les calanques de la Côte Bleue a été ouverte en 1915. Cependant, la guerre de 1914-1918 a empêché son inauguration. Mieux vaut tard que jamais … Car le retard a été rattrapé le dimanche 4 octobre 2015, lors de la célébration de son centenaire, en mémoire des Poilus avec une locomotive à vapeur du Creusot qui a réuni 400 personnes de la gare de Miramas jusqu’à la gare Saint Charles.

Pour voir le film de cette journée historique :

avec entre autres l’intérieur du pont tournant de Martigues, prouesse technique avec des engrenages à chevrons fabriqués par André Citroën (d’où les deux chevrons sur les voitures Citroën),

CARRY VIDEO vous donne RDV :

Le jeudi 9 juin 2016 à 18h00 à la mairie d’Istres,
Auditorium André NOËL.

Le film (30 minutes environ) sera suivi d’un débat animé par Jean-Pierre Roubaud (fils de Louis Roubaud, auteur de l’ouvrage Le chemin de fer de la Côte Bleue vers les plaines de la Crau).

Les grottes de Thouzon

En avril ne te découvre pas d’un fil … Ce samedi 30 avril 2016, les Amis du Vieil Istres ont pu vérifier le proverbe car malgré le mistral, la pluie et une température fraiche (10°), une quarantaine était présente pour visiter les Grottes de Thouzon, près du Thor. Des grottes découvertes en 1902 et restées intactes grâce à un aménagement immédiat. C’est en fait un (heureux) tir de mines sur l’exploitation proche d’une carrière de calcaire qui a permis de faire apparaitre ce petit joyau vauclusien. Le retrait de la mer il y a 300 millions d’années et quelques tremblements de terre ont donné naissance à une diaclase (trou) dans laquelle s’est engouffrée une rivière (disparue il y a 25000 ans environ). Le travail érosif et naturel de cette rivière a laissé son empreinte : un long couloir au sein de parois gorgées de stalactites et de stalagmites qui se sont formées ensuite par les infiltrations d’eau. Les chauves-souris ont été les anciennes locataires de ce site naturel. La datation d’un bébé chiroptère fossilisé a permis de connaitre l’époque où elles l’ont quitté : il y a 20000 ans, une date qui donne aussi la fermeture de la diaclase. Une fermeture survenue à la suite d’un éboulement qui a rendu la grotte entièrement hermétique. Désormais, l’air ne peut entrer que par la porte d’entrée actuelle. Mais les minimes infiltrations d’eau continuent toujours la formation de stalactites et de stalagmites à raison d’un centimètre par siècle … Alors prenons rendez-vous dans quelques milliers d’années pour en découvrir de nouvelles !

A l’entrée de la grotte, avec le couloir d’accès correspondant au lit creusé par l’ancienne rivière.

 

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Le monde fermé de la Franc-Maçonnerie

Jeudi 21 avril 2016, Robert Strozzi a décrypté les rouages du monde discret de la Franc-Maçonnerie. Tout a commencé à Londres au XVIIème siècle lorsque des maçons constructeurs de cathédrale ont voulu se rassembler pour conserver sans écrit leurs secrets de bâtisseurs afin que personne ne puisse copier les connaissances de leur parfaite géométrie architecturale. La Franc-Maçonnerie est alors considérée comme un art royal. Mais éjecté du trône en 1732, le roi d’Angleterre Jacques II Stuart (cousin de Louis XIV) se réfugie en France et donne naissance à la Franc-Maçonnerie … française. Si les symboles des francs-maçons restent leurs outils (équerre et compas de l’ouvrier), la discipline des maîtres du bâtiment a ensuite évolué. La cathédrale est devenue le temple intérieur d’un être, du travail sur soi et de l’amélioration de la société. Avec des règles strictes, le monde de la Franc-Maçonnerie reste réservé à des initiés, introduits par des adeptes confirmés après une épreuve d’admission où domine le fameux rituel initiatique. Ce monde particulier reste avant tout attaché à la laïcité. Il cherche à se détacher de l’emprise d’une religion ou d’une idéologie mais sans pour autant être antireligieux. Les francs-maçons travaillent dans des ateliers et dans l’ombre. Longuement discutés, leurs travaux contribuent à des idées progressistes dans divers domaines de la vie. Leur force est redoutée. Aussi, ils ont dû se montrer discrets durant la Révolution ainsi qu’en 1940 sous le Régime de Vichy où Pétain abolit la Franc-Maçonnerie et organisa de cruelles chasses à l’homme pour mieux contrôler l’administration.

Les travaux des ateliers maçonniques sont à l’origine de nombreuses évolutions sociales parmi lesquelles on peut citer le planning familial, les congés payés, la Croix-Rouge, l’école laïque et obligatoire, l’abolition de l’esclavage puis de la peine de mort, la légalisation de l’avortement et de la pilule, le mariage officiel en mairie, la loi de 1901 sur les associations et celle de 1905 qui sépare l’Eglise de l’Etat. Une autre évolution sociale sans doute moins appréciée : les impôts sur le revenu …

Robert a illustré les différentes parties de sa conférence en présentant des francs-maçons célèbres : Parmi les plus anciens connus, on peut citer quelques figures politiques de la Révolution Française comme La Fayette, Marat, Talleyrand, Mirabeau, Fabre d’Eglantine et l’auteur de La Marseillaise : Rouget de Lisle. On peut rajouter trois musiciens classique : Michael Haydn, Frantz Litz et Mozart. Ce dernier, initié en 1781, rappelle en filigrane la Franc-Maçonnerie dans son opéra La Flûte Enchantée avec des thèmes découlant du rituel d’initiation.

Deux résistants et martyrs de la seconde guerre mondiale : Pierre Brossolette (une rue lui est dédiée à Istres) et Jean Zai, un franc-maçon à l’origine de la création du CNRS, du prolongement obligatoire des études scolaires jusqu’à 14 ans, du sport à l’école et du Festival de Cannes.

Plus récemment, d’autres personnalités ont dévoilé leur appartenance à la Franc-Maçonnerie. Citons : le fondateur de la Croix-Rouge Henry Dunant, l’humoriste Pierre Dac, l’acteur Paul Meurisse, la meneuse de revue Joséphine Baker, le clown Achille Zavatta, les jazzmen Duke Ellington et Louis Armstrong, l’ancien président de TF1 Patrick Le Lay, le syndicaliste (FO) Marc Blondel, le cuisinier étoilé Joël Robuchon et le journaliste Serge Moati. 4 présidents de la IIIème République ont également été francs-maçons : Félix Faure, Gaston Doumergue, Paul Doumer et Alexandre Millerand. Le père de Jacques Chirac appartenait à une loge maçonnique mais aucun président de la Vème République ne s’est encore dévoilé. Par contre, quelques hommes politiques actuels sont connus comme Bertrand Delanoe, Christian Estrosi et peut-être Jean-Luc Melanchon qui n’a jamais démenti sans jamais … avouer. Plus sûrs sont quelques anciens personnages politiques tels Gaston Monnerville, Félix Eboué et Winston Churchill.

La Franc-Maçonnerie a longtemps était l’exclusivité des hommes. Ainsi, la féministe et femme de lettres Maria Deraismes fut la première à être initiée en France en 1893, une introduction qui mit le feu aux poudres des loges maçonniques de l’hexagone. Elle dut alors fonder Le Droit Humain, un Ordre maçonnique mixte international, présent aujourd’hui dans plus de 60 pays. La gente féminine s’est donc vue dans l’obligation d’adhérer à leur propre loge comme Yvette Roudy (l’ex-ministre des Droits de la Femme) qui appartient à la Grande Loge Féminine de France, créée en 1952. Ses 15000 membres actuels en font la loge la plus importante sur notre planète. En 2010, Olivier Chaumont devenu(e) Olivia Chaumont a pu réintégrer la loge du Grand Orient de France après son opération … D’autres femmes (cette fois naturelles) ont suivi et suivront. Tout évolue … même dans le monde discret de la Franc-Maçonnerie dont l’un des principes est l’avancée sociale.

Combien d’autres personnalités ont dû appartenir à la Franc-Maçonnerie sans jamais le reconnaitre. Mais à Istres, on sait que le célèbre maire Félix Gouin fut initié franc-maçon au sein de la loge les Arts et l’Amitié à l’Orient d’Aix-en-Provence.

Robert Strozzi, félicité à droite par Huguette Giroussens, vice-présidente des Amis du Vieil Istres

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