La sortie à Cavaillon

Samedi 2 juin2018, 24 Amis du Vieil Istres ont pris le car pour la troisième et dernière sortie de l’année : destination Cavaillon où les attendait une double visite, celle de la synagogue suivie du musée archéologique de l’Hôtel-Dieu.

La synagogue est forcément liée à l’histoire des juifs, expulsés du royaume de France par Charles VI en 1394. Certains ont trouvé refuge dans le Comtat Venaissin (partie du Vaucluse actuel) qui fut, de 1274 jusqu’à la Révolution, une propriété papale. L’Eglise les acceptèrent alors sous certaines conditions, avec une tolérance soumise à de nombreuses restrictions et servitudes. A Cavaillon, ils furent confinés (selon une loi de 1452) dans un quartier constitué l’année suivante : La Carrière (du provençal carriero : la rue, dénommée aujourd’hui rue Hébraïque). Une rue fermée et surveillée par des gardes chrétiens et juifs de chaque côté des barrières. Ils devaient porter des signes distinctifs : un chapeau jaune pour les hommes et un ruban de la même couleur pour les femmes. Mais dans ce ghetto où vécurent serrés jusqu’à 200 Juifs, ils eurent l’autorisation de bâtir vers 1494 une synagogue sur des plans établis par des architectes chrétiens car c’était l’une des professions interdites aux Juifs. L’édifice sera ensuite reconstruit en 1772 et 1774. Son aspect extérieur est sobre afin de ne pas faire d’ombre aux édifices chrétiens. Elle demeure cependant la seconde synagogue la plus ancienne de France.

Ci-dessus : photo souvenir devant l’entrée de la Carrière (rue Hébraïque).
Ci-dessous : les explications du guide au sein de la synagogue.



L’étage comprend la salle des prières. Elle était réservée aux hommes avec une décoration haute en couleurs. Un cas unique dans la religion juive avec un style baroque (Louis XV), influencé par les traditions provençale et chrétienne. Face à la tribune du rabbin, se trouve le tabernacle (Arche Sainte) avec à sa droite le fauteuil d’Elie, prophète cité dans l’Ancien Testament et disposé en hauteur sur une console en forme de nuage.

Les femmes y étaient interdites d’accès. Elles écoutaient cependant le rabbin depuis le rez-de-chaussée où une salle de prières leur était acquise. Une salle qui faisait également office de boulangerie.

Le mikvé, bain rituel juif, se trouve par contre dans une autre maison de la Carrière, contigüe côté sud à la synagogue. Une maison dite Jouve, du nom d’une famille sensible au patrimoine de Cavaillon et qui avait racheté de nombreux édifices afin que l’histoire de leur commune ne se perde pas. Le mikvé est inaccessible aujourd’hui pour des raisons de sécurité. Cependant, dans la salle des prières réservée aux femmes, des panneaux explicatifs retracent l’histoire de ce rite purificateur, dédié lors d’une immersion complète, à la renaissance du corps et de l’esprit. Le mikvé a été classé au titre des monuments historiques le 17 décembre 2007.

Les différentes pièces de la synagogue abritent en parallèle des pièces de collection, issues de la guenisah, une autre salle de la synagogue où étaient rangés les objets de culte. Ils sont présentés dans des vitrines formant ainsi le musée juif comtadin. Un musée créé en 1963 alors que la synagogue a été le premier édifice judaïque classé monument historique en 1924.

Dans son souci de conserver le patrimoine de Cavaillon, la riche famille Jouve avait racheté de nombreux bâtiments et, bien sûr, celui qui fut l’objet de la seconde partie de la visite de Cavaillon. Il s’agit de l’Hôtel-Dieu, de sa chapelle et de ses dépendances, rachetés en plusieurs étapes à partir de 1907. Au décès des trois frères et sœur Jouve, l’Hôtel-Dieu est devenu un musée lapidaire qui prit progressivement sa forme actuelle où domine l’archéologie de Cavaillon et de sa région.

Ci-dessus : photo souvenir devant l’entrée de l’Hôtel-Dieu.
Ci-dessous : les explications de la guide dans la seconde salle dénommée André Dumoulin.



Aujourd’hui, ce musée présente des collections témoins de l’occupation humaine et du développement urbain de Cavaillon et de sa région depuis la Préhistoire. Il est composé de trois salles :

La première, dite salle lapidaire, n’est autre que l’ancienne chapelle de l’Hôtel-Dieu, dédiée à Sainte-Marthe. Elle comporte beaucoup de vestiges d’époques gallo-grecque et gallo-romaine. Cette salle offre aux visiteurs des statues, des stèles, des colonnes, des éléments de chapiteaux, corniches et d’autels ainsi que quelques amphores.

La seconde salle (où se trouve l’accueil du musée) est dénommée André Dumoulin (1913-1981), fondateur et conservateur du musée après le décès des frères et sœur Jouve. Elle est consacrée à la Préhistoire. Les périodes néolithique et chalcolithique sont les plus représentées avec des outillages et du mobilier issus de Cavaillon (colline Saint-Jacques) et de communes voisines : Cheval-Blanc (grotte des Enfers, Grotte Basse, Grande Grotte), Robion (grottes du Lierre et du Castellas et site du Boulon), Bonnieux (site des Fabri) et Mérindol (grotte ogivale et site des Maufrines). La salle André Dumoulin présente également les ossements d’un ancien habitant de Robion (entre 2300 et 1600 avant JC). Le squelette est dénommé Ferdinand puisqu’il a été mis en vitrine un 30 mai …

La troisième salle est située au premier étage. Elle est consacrée à l’évolution de la population cavaillonnaise depuis la création de l’oppidum par les Cavares (peuple celto-ligure) sur la colline Saint-Jacques. Une population qui a évolué et a été influencée par le commerce effectué avec les Grecs et les Romains. Cette salle présente en effet des pièces relatives aux cultes, croyances, nourriture, architecture, urbanisme, santé et aux pratiques funéraires de cette population ancienne qui s’est ensuite installée dans la ville basse (Cavaillon actuel) à partir du IVe siècle avant JC.

Vous pouvez voir cette après-midi plus en détails en images en cliquant sur le pavé ci-dessous :

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L’église de la Sainte-Famille

Ingénieur en bâtiments, Pierre Schaffauser, est venu ce mercredi 18 mai nous présenter les divers aspects de l’édification de l’église de la Sainte-Famille. Le projet est né du regretté curé Abdon Donain pour deux raisons principales : l’ancienne chapelle ne pouvait plus accueillir les paroissiens de plus en plus nombreux tandis que Notre-Dame de Beauvoir, par sa position, reste et restera éternellement difficile d’accès pour les anciens. La construction d’une église plus spacieuse et d’un centre paroissial en centre-ville s’est alors imposée.

L’architecte François Gautier a conçu cette nouvelle église du centre-ville comme un demi-œuf avec beaucoup de choix symboliques sur les matériaux tel la pierre (symbole d’éternité), le bois (paradis terrestre) ainsi que dans les formes : l’œuf (symbole de la famille), le cercle (ciel), l’ovale (image céleste) et le carré symbolisant alors le passage de la terre au ciel.

La construction d’une coupole en pierres est interdite en basse Provence. Mais des études sismiques et des modifications adaptées ont permis sa réalisation. Il a fallu 1942 pierres de taille dont 820 pour la coupole (recouverte de plaques de cuivre lors des finitions). Elles proviennent essentiellement de la carrière de Ménerbes (Vaucluse) et certaines, plus dures, d’Isère. Des pierres taillées par des machines à commande numérique, de forme plus ou trapézoïdale selon le rang et que seul le savoir-faire des Compagnons du Devoir a permis d’assembler avec un coulis de mortier particulier et chaud. Les chapiteaux sont gravés à l’effigie de 4 évangélistes. L’autel en pierre de Tavel (Gard) pèse 4 tonnes.

Pierre Schaffauser lors de ses explications sur les études de la coupole.

Les études ont commencé en 1998 et le permis de construire, obtenu en 2000, a autorisé la pose de la première pierre le 6 janvier 2001, bénite par Monseigneur Claude Feidt. Les travaux (d’un coût de 4 100 000 euros, payés par le diocèse d’Aix) ont ensuite débuté en novembre 2002. La Sainte-Famille a été inaugurée le 27 juin 2004.

La conférence de Pierre Schaffauser a été étayée par de nombreuses photos spectaculaires qui ont relaté ces travaux depuis le parking souterrain de 84 places jusqu’au sommet du dôme. Ces images ont démontré la réalisation d’un pari osé grâce à la volonté du curé Abdon Donain, la maitrise des artisans Compagnons et des conducteurs de travaux ainsi que l’originalité de l’architecte car cela faisait 350 ans qu’un bâtiment sacré n’avait plus été construit en pierres porteuses.

Pierre Schaffauser a été longuement applaudi en fin de conférence, répondant sans faille au questions du public. Il est ici remercié par Claude Teissier, trésorière des AVI.

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Sortie dans le Gard

Samedi 14 avril 2018, à 7h30 place Sainte-Catherine, 28 Amis du Vieil Istres sont montés dans le car qui les a emmenés dans le département du Gard. La matinée était consacrée à la visite du Préhistorama de Rousson, un musée dédié à la découverte de nos origines et qui accueille 10 000 visiteurs par an.

Le Préhistorama est l’œuvre du scientifique finlandais Eirik Granqvist. Cet expert de renommée internationale l’a d’abord créé en 1986 près de Vallon-Pont-d’Arc (Ardèche) avant son déménagement à Rousson en 1996. Eirik Granqvist l’a ainsi dénommé, mixant les termes préhistoire et diorama dont on va reparler.

Ce musée se compose de 78 vitrines. Citons d’abord 7 vitrines de moulages de cranes et d’ossements effectués chez nos ancêtres les plus connus (Toumaï, Lucy, Tautavel, Cro-Magnon, Neandertal …). D’autres se rapportent à l’archéologie et à l’ethnographie. Mais 38 d’entres elles sont des dioramas, soient des scènes qui reconstituent grandeur nature (en se basant sur des découvertes scientifiques) la vie des hommes et des animaux dans leur contexte de l’époque.

Le Préhistorama peut aussi se décomposer en 4 parties : les fossiles des ères primaire, secondaire et tertiaire qui représentent le début de la vie sur terre. Puis la préhistoire avec l’apparition et l’évolution d’hominidés tels les genres Australopithecus, Homo … jusqu’à l’actuel Homo sapiens (dit l’homme moderne). La troisième section du musée concerne les animaux et plus particulièrement ceux de l’ère glaciaire et de ses espèces disparues comme le célèbre mammouth. Enfin, une salle indépendante des trois parties précédentes est consacrée à l’exposition de fossiles de France et de pays étrangers.

Photo souvenir des Amis du Vieil Istres devant l’entrée du Visiatome à Marcoule.

Après le repas de midi au restaurant L’Atomic à Bagnols-sur-Cèze, les Amis du Vieil Istres ont oublié la préhistoire matinale pour un tout autre domaine : celui du Visiatome à Marcoule. Créé en 2005 par le CEA de Marcoule, ce musée pédagogique est consacré à la radioactivité et au partage des connaissances du monde nucléaire. Il s’étend sur 600 m2 et se compose de 10 salles. 75 % de l’électricité en France est d’origine nucléaire et place notre pays en seconde position mondiale après les Etats-Unis.

Les trois premières salles sont consacrées aux déchets en France. Des déchets de tout ordre : ordures ménagères, boues des stations d’épuration, déchets agricoles … ainsi que leurs traitements. Chaque personne rejette chaque année 500 kg de déchets : 40 % sont incinérés, 40 % sont enfuis et 20 % sont recyclés. Les déchets industriels sont plus importants (10 tonnes / an / personne) alors que les déchets radioactifs sont de l’ordre d’1 kg / an / personne. Et bien sûr les déchets radioactifs sous contrôle qui nous attendaient plus en détails dans les salles suivantes

Ce fut le cas dès la salle 4 qui présente les centres de stockage spéciaux des déchets peu et moyennement radioactifs. Deux centres sont établis dans le département de l’Aube : celui de Morvilliers (ouvert en 2003 pour stocker jusqu’à 650 000 m3 de déchets très faiblement radioactifs) et celui de Soulaines (ouvert en 1992, 1 million de m3, déchets moyennement radioactifs à vie courte). Pour les plus dangereux (déchets hautement radioactifs a vie longue), L’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) a prévu, vers 2025, de les enfouir dans le sous-sol argileux de la commune de Bure dans la Meuse à 500 mètres de profondeur. Ce site remplacera celui des usines (traitant le combustible usé issu des centrales nucléaires) de La Hague dont le stockage est proche de la saturation.

La salle 5 aborde la radioactivité, un phénome naturel découvert par Henri Becquerel au XIXe siècle et approfondi ensuite par Pierre et Marie Curie. Ainsi sont traités les types d’exposition (contamination, irradiation), les rayons alpha, beta, gamma, comment s’en protéger et les éliminer ainsi que l’utilisation de la radioactivité dans les usines nucléaires.

La salle 6 présente le cycle du combustible nucléaire avec évidemment l’uranium depuis l’extraction du minerai, suivi de ses étapes industrielles de transformation et jusqu’à la gestion des déchets. La radioactivité de ces déchets diminue dans le temps. Elle devient nulle au bout de 300 ans pour les peu radioactifs alors qu’il faut attendre 20 000 ans pour les hautement radioactifs. Cette salle présente également les différentes utilisations de la radioactivité : électricité, examens et traitements médicaux, stérilisation d’équipements médicaux, datation de vestiges anciens …

Les salles 7, 8 et 9 sont consacrées aux lois et décisions gouvernementales liés au retraitement du combustible nucléaire usé ainsi qu’au stockage des déchets radioactifs à longue vie. Avec bien sûr le stockage géologique sous terre dans des containers où ces déchets sont piégés puis emprisonnés pour des milliers d’années. L’isolement de ces déchets dangereux est effectué par du bitume et du béton pour les déchets moyennement radioactifs alors que la fusion du verre est réservée aux déchets hautement radioactifs.

La salle 10 se compose d’arches formant un périphérique autour de la salle 6. Elle est dédiée aux principales ressources énergétiques actuelles ainsi qu’à des réflexions sur l’avenir. Car certaines énergies s’épuisent et l’avenir s’annonce lié à l’énergie nucléaire et au développement durable …

La visite s’est clôturée après la projection de trois films sur les rayons X, puis sur l’épopée du radium et enfin sur la surveillance des usines nucléaires et de leur environnement.

Vous pouvez voir cette journée plus en détails en images en cliquant sur le pavé ci-dessous :

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La conférence de Nicolas Balique

Jeudi 5 avril à l’Espace 233, l’historien militaire Nicolas Balique est venu nous nous présenter la quatrième conférence organisée par les Amis du Vieil Istres : Ernst Dunker et la Gestapo de Marseille.

Né à Martigues, Nicolas Balique nous a d’abord offert un documentaire vidéo sur l’occupation allemande de sa ville natale avec de nombreux témoignages de Martégaux dont celui de Paul Lombard, maire honoraire de la Venise provençale.

Puis, il est entré dans le vif du sujet avec l’horrible Ernst Dunker, né le 27 janvier 1912 à Halle (Allemagne), Un petit voyou, condamné à plusieurs mois de prison pour vols alors qu’il était encore mineur et qui récidive après sa sortie dans le proxénétisme. Un vice qu’il va conserver pendant la Seconde Guerre mondiale où, après diverses aventures et mésaventures à l’échelle internationale, il devient sergent dans l’armée allemande. Ce qui ne l’empêchera pas d’être dégradé dans une affaire louche. Il est ensuite réintégré et promu au grade de sergent-chef lorsqu’il est muté en 1943 à Marseille dans la police de sureté allemande.

Dans la cité phocéenne, il vit dans une villa située au n° 425 de la rue Paradis. C’est là qu’il dirige le service de la Gestapo locale. Un sergent-chef, capable des pires tortures et de tuer de sang-froid, qui devint rapidement directeur de ce service pour avoir eu la chance de côtoyer Jean Multon, un résistant qui vira casaque en dénonçant et livrant différents réseaux de la Résistance régionale. A Marseille, il fut également aidé et appuyé par le milieu marseillais : Sabiani, Carbone, Spirito …

Ernst Dunker est donc à l’origine de la chaine de répression qui a conduit, via des réseaux allemands parallèles à des centaines d’arrestation de résistants. Citons Jean Moulin, arrêté par Klaus Barbie à Lyon le 21 juin 1943 alors qu’à Martigues, c’est toujours sur dénonciation qu’il a pu démanteler un réseau de résistance qui, après tortures, conduira en juin 1944 au tristement célèbre massacre du Fenouillet, près de Lambesc.

La guerre aborde sa phase finale et, juste avant le débarquement allié à Marseille, Ernst Dunker, sur ordre de l’état-major allemand, réussit à prendre la fuite et regagner l’Allemagne. Après un passage en suisse, il retourne en mars 1945 sous une fausse identité à Paris où il est reconnu et arrêté. Le 2 janvier 1947, le tribunal militaire de Marseille le juge et décide de son sort : Ernst Dunker est condamné à mort. La sentence sera appliquée trois ans plus tard, soit le 6 juin 1950.

Huguette Giroussens, vice-présidente des Amis du Vieil Istres, remercie Nicolas Balique. Le conférencier possède un CV assez chargé. Auteur de divers ouvrages, ce journaliste fut rédacteur en chef à
Radio France Internationale, grand reporter en Afrique et enseignant à l’école de journalisme
de Yaoudé (Cameroun). Il est aujourd’hui spécialisé en histoire militaire.

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L’assemblée générale du 24 mars 2018

Samedi 24 mars 2018, les Amis du Vieil Istres se sont réunis au pavillon de Grignan pour leur assemblée générale annuelle. Le quorum étant atteint, René Giroussens, président honoraire de l’association, a rendu hommage aux adhérents qui nous ont quitté en 2017.

Le président Claude Herrera a ensuite pris la parole. Dans son discours, on retient deux nouveautés : d’abord la collaboration de l’association sur l’histoire d’Istres avec les écoles de notre commune, un appui qui a déjà débuté avec les élèves du groupe scolaire Jacqueline Auriol. La seconde est la collaboration avec l’office du tourisme et l’entrée dans le conseil d’administration de madame Isabelle Mordenti.

Le maire Monsieur François Bernardini, a pris la parole et, après les éloges de l’association, il nous a donné deux rendez-vous : celui de la visite du pôle aéronautique Jean Sarail et celui du 5 mai, date de l’inauguration de Notre-Dame de Beauvoir récemment restaurée. Cependant, les perspectives d’une réouverture du musée ne sont toujours pas à l’ordre du jour de la municipalité …

Le secrétaire Michel Issert a ensuite présenté le PV de l’assemblée générale 2017, suivi du bilan des activités 2017. Il a cédé la parole à madame Claude Teissier, trésorière, pour la présentation du bilan financier 2017, entièrement approuvé par les auditeurs aux comptes madame Chantal Husson et monsieur Jacques Vanden Driessche.

Claude Herrera, a repris le micro pour présenter les activités 2018 et la soumission aux votes des membres 2018 du conseil d’administration, dont les tâches seront définies ultérieurement. Les adhérents présents ont ensuite posé leurs questions. Parmi eux, on retient une nouvelle adhérente domiciliée aux Pennes-Mirabeau qui est une descendante de deux familles istréennes célèbres : les Ferrier et les Dedons. Monsieur Denis Vargin, président de l’association Saint-Etienne Renaissance, nous a invité à la procession qui débute au chemin de croix menant à la chapelle Saint-Etienne (vendredi 30 mars 2018, 17h00).

Avant le vin d’honneur, le président a, comme chaque année, présenté le bulletin annuel ainsi que le premier hors-série des Amis du Vieil Istres : Les grands domaines istréens de la Crau, offert gratuitement (en supplément du bulletin 40) aux adhérents. Un cadeau pour remercier la fidélité des membres et en l’honneur des 70 ans de l’association qui avaient été fêtés à l’Espace 233 lors des 25e Rencontres Historiques.

Présentation du premier hors-série des Amis du Vieil Istres : Les grands domaines istréens de la Crau par madame Nicole Joulia et monsieur François Bernardini aux côtés de Claude Herrera.

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Le rôle des femmes pendant la Grande Guerre

Professeur d’histoire et de géographie à la retraite, Jeanne Marie Sauvage nous a offert ce jeudi 15 mars, la troisième conférence de l’année 2018, organisée par les Amis du Vieil Istres : Le rôle des femmes pendant la Grande Guerre et leurs premiers pas vers l’émancipation.

Le 3 août 1918, la guerre est déclarée et les hommes sont mobilisés. Que va-t-il advenir des cultures et des commerces ? En plus de leur travail quotidien déjà assez chargé, les femmes doivent les remplacer. A la campagne, les femmes labourent et tirent la charrue en l’absence des chevaux eux aussi réquisitionnés. A la ville, elles doivent effectuer le travail de leur mari, à la forge comme à la boucherie. Mais l’absence d’hommes va impliquer aussi l’emploi des femmes dans des métiers auparavant masculins : elles conduisent l’autobus, le tramway, distribuent le courrier ou collent des affiches. La guerre demande des armes. Elles sont alors embauchées dans des manufactures comme celle de Saint-Etienne : 17 000 employés majoritairement féminins (pour 1 000 hommes avant les hostilités) fabriquent l’armement et manipulent un poids total d’obus d’une tonne par jour alors qu’aux abords du front, elles deviennent infirmières. Dès 1915, certaines deviennent des marraines de guerre et conversent par courrier avec des soldats pour remonter le moral des troupes dans les tranchées.

La conférencière Jeanne Marie Sauvage, remerciée par Jacques Vanden Driessche,
auditeur aux comptes des Amis du Vieil Istres.

Durant les cinquante-deux mois de conflit, les femmes ont soutenu l’économie du pays en l’absence des hommes. Evidemment, le travail indispensable fourni par ces femmes était moins rémunéré. Beaucoup ont fait grève pour obtenir quelques droits mérités. Ce qui a fortifié à juste titre la condition féminine à une époque où la loi déclarait encore que la femme devait être soumise à l’autorité du mari. Mais après l’armistice, les quelques avantages sociaux obtenus ou tolérés ont été aboli. L’émancipation tant espérée n’eut pas lieu alors que ces femmes espéraient par leur travail exceptionnel un minimum de considération et de respect de la part de la société. Les hommes de retour au foyer veulent à tout prix redevenir le chef de famille et que la vie familiale retrouve les conditions hiérarchiques d’avant-guerre.

Une conférence maitrisée, passionnante et très bien documentée que Jeanne Marie Sauvage a terminé en citant quelques lois portant sur l’évolution de la place et du respect de la femme dans la société : suppression de l’incapacité juridique de l’épouse (1938), droit de vote (1944), l’exercice d’une profession sans l’autorisation du mari (1965) et bien d’autres qui suivront comme le salaire hommes-femmes égal, l’IVG …

Notons cependant que le gouvernement avait fait quelques efforts après l’armistice du 11 novembre 1918 : le baccalauréat féminin en 1919 qui, s’il s’ouvrait aux femmes, n’offrait que trois options limitées (couture, ménage et cuisine) alors que six écoles d’ingénieur en France acceptaient l’entrée des femmes.

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La sortie à Orgon

Ce samedi 10 février, une vingtaine d’Amis du Vieil Istres ont bravé le Mistral et la glaciale météo pour visiter le sympathique village d’Orgon. Un village traversé par la Durance, l’ancienne nationale 7 et qui fut jadis le passage obligé des voyageurs Paris-Marseille. De ce fait, Orgon comptait presque autant d’habitants au XIIIe siècle qu’aujourd’hui. Son nom dérive du nom latin Urbs Gothum, et attesté Orgono en 1114.

La visite a débuté par le bâtiment qui abrite désormais l’office du tourisme et le musée Urgonia. Ce bâtiment a été aménagé dans une ancienne prison du XIXe siècle. Le musée comprend trois parties. Elles ont été présentées par Fabrice Aubert, un guide parmi les plus expérimentés qui, par sa transmission pédagogique, nous a livré de multiples détails sur les richesses d’Orgon et de sa région. La première est la plus ancienne puisqu’elle retrace l’histoire géologique et paléontologique d’Orgon et de sa région. Les Amis du Vieil Istres ont pu presque toucher du doigt, le célèbre calcaire urgonien, formé il y a 115 millions d’années au cours du Crétacé inférieur. C’était alors une époque où la mer recouvrait Orgon alors que les Alpilles ne s’étaient pas encore formées. Le musée abrite de ce fait des fossiles marins d’espèces disparues. L’Urgonien est une appellation créée en 1850 par le paléontologue français Alcide d’Orbigny (1802-1857) pour désigner le massif calcaire de cette commune.

La seconde partie du musée est plus récente. Elle est consacrée à l’archéologie avec plusieurs sites locaux : l’abri sous-roche de la Fanfarine (période Alleröd, il y a environ 11 000 ans), deux autres : le Dolmen des Gavots et les Calades, deux habitats du 3ème millénaire avant JC et de la période Campaniforme (céramiques à faciès particulier et en forme de cloche renversée) ainsi que de nombreux autres sites éparpillés avec des habitats s’étalant du néolithique à l’âge du fer.

Enfin, la troisième partie présente l’avifaune régionale, du moins quelques espèces emblématiques des milieux ouverts (sur le haut plateau) : le pipit rousseline, l’alouette lulu, la fauvette pitchou, la pie-grièche méridionale, l’engoulevent d’Europe, le rollier d’Europe … ainsi que quelques visiteurs nichant dans les Alpilles et venant chasser tels l’aigle de Bonelli, le circaète-Jean-le-Blanc ou encore le vautour percnoptère.

Photo souvenir des Amis du Vieil Istres devant le musée Urgonia.

Repas de midi au restaurant Côté Jardin

Après un très bon repas au restaurant Côté Jardin, l’après-midi a débuté avec la visite du centre ancien et de ses ruelles étroites comparables à celles du Vieil Istres. Une visite dirigée tambour battant par Richard Deunette, un guide aussi compétent et dynamique que l’animateur du musée Urgonia. Monuments et façades étaient au rendez-vous :

Les anciennes portes d’entrée du village avec tout d’abord la porte de la Durance côté est. Egalement surnommée porte de l’Ange, elle date de 1591 et fait partie de la seconde enceinte. C’est dans une grotte proche que les voyageurs devaient s’acquitter d’un droit de péage s’ils traversaient ou longeaient la rivière.

Au nord-ouest, la porte Sainte-Anne date également de 1591. Elle fait donc partie elle aussi de la seconde enceinte. Des personnages célèbres l’ont traversée tels François Ier, Nostradamus ou encore Napoléon Ier lors de son passage en direction de l’île d’Elbe, le 26 avril 1814 ainsi que … les Amis du Vieil Istres ce samedi 10 février 2018.

Au sud-ouest, la porte de l’Hortet est la plus ancienne (XIe siècle) et dépend de la première enceinte. Son nom provient du latin hortus (jardin … d’où l’horticulture). Elle donnait accès à l’ancien village dit de La Savoie que le duc de Savoie s’était accaparé en 1590. 110 habitations y avaient pris place, la dernière maison a été détruite en 1956 mais il reste quelques traces d’anciens murs. Ce village se situait au pied du château (en ruines) du duc de Guise. Fortifiée à la fin de l’Empire romain, cette forteresse, perchée sur un emplacement stratégique, avait pour mission de surveiller la vallée de la Durance. Le château a subi quelques mésaventures : après avoir été détruit par les Wisigoths au VIe siècle, il a été reconstruit au XIe pour devenir le fief des comtes de Provence. Une place forte militaire réputée au XIIe siècle que Louis XI a fait démanteler en 1483. Elle sera partiellement restaurée le siècle suivant pour être entièrement détruite sur ordre de Richelieu en 1630.

L’église de l’Assomption n’est autre que l’église paroissiale d’Orgon, mitoyenne à la mairie et supervisant la place de la Liberté. On y accède par un double escalier monumental qui se croise comme un fer à cheval. Sa construction date de 1325, le clocher de 1660 (lorsque Louis XIV traversa Orgon) et la cloche en bronze (baptisée Anne-Marie) de 1754. Le sommet du fronton de l’église supporte une croix de mission datée de 1902 (année de sa bénédiction) alors qu’à gauche de l’escalier monumental, trône une autre croix simplement dénommée croix du parvis de l’église de l’Assomption.

L’intérieur de l’église est magnifique. Il comprend six chapelles dont une, comporte une Vierge en bois tenant l’enfant Jésus dans ses bras. Cette statue a vécu une histoire mémorable le 8 septembre 1562. Des soldats pillards sous les ordres du baron des Adrets pillèrent la chapelle primitive de Notre-Dame de Beauregard et la jetèrent du haut de la falaise du site. Une chute de 100 mètres qui ne parvint pas à briser la statue … En action de grâce, un monument expiatoire a été érigé pour honorer ce miracle qui aurait même fait jaillir une source …

Au fil des rues, les Amis du Vieil Istres se sont arrêtés devant la Croix de la Conillière, construite en souvenir des morts de la peste de 1721. Certaines maisons ont pu conserver quelques bribes du style Renaissance comme la façade du n° 4 de la rue Georges Coste (ancienne demeure consulaire du XVIe siècle) ainsi qu’au n° 2 de la rue Edmond Coste. Au n° 15 de cette même rue Edmond Coste, trône l’hôtel Berne, une demeure qui hébergea des célébrités : la reine Christine de Suède en 1657 et la pape Pie VII en 1814. La rue Edmond Coste fut l’artère commerçante d’Orgon lors de l’apogée du village entre 1850 et 1900. Le n° 20 de la rue Jules Robert était quant à lui un ancien hôtel où résidait la famille Collin (notaires royaux).

Devant la porte Sainte-Anne.

L’après-midi s’est achevée par la visite de Notre-Dame de Beauregard, perchée sur le plus haut sommet de la commune. Elle repose sur un éperon rocheux qui se laisse volontiers admirer depuis l’autoroute du Soleil. Six Amis du Vieil Istres y sont montés à pied par le sentier des Oratoires dont on reparlera en images.

Le site de Beauregard fut jadis un oppidum religieux celto-ligure (second âge du fer) dont les autels, qui honoraient des divinités gréco-romaines, sont aujourd’hui exposés au musée lapidaire d’Avignon. Le site conserva ensuite sa vocation religieuse avec la création d’une modeste chapelle au début de l’ère chrétienne.

Vers 1638, des moines Augustins déchaussés du couvent de Saint-Pierre d’Aix, s’y installent. Ils bâtissent un nouveau couvent qu’ils achèvent en 1660 sur l’emplacement d’un ermitage séculaire. Le monastère perdure jusqu’en 1789 où il subit alors les tourments de la période révolutionnaire. Le site est abandonné. Mais en 1878, il va subir une seconde révolution. Pierre Anselme Bonnard, chanoine et curé doyen d’Orgon, fait restaurer le couvent et édifier la basilique Notre-Dame de Beauregard sur des plans de l’abbé Joseph Pougnet, l’un des prêtres architectes les plus féconds du sud-est au XIXe siècle.

Le site a ensuite hébergé diverses confréries : les Frères Servites en 1935 (Ordre fondé en 1233), la congrégation des Petites Sœurs de Foucauld en 1958 puis la Communauté du Lion de Judas et de l’Agneau Immolé en 1970, une communauté cette fois à l’esprit plutôt baba cool … Le site est ensuite de nouveau abandonné et vandalisé.

Mais survient un sauveur : John-Patrick Fano, actuel trésorier adjoint des Amis du Vieil Istres, qui réussit à convaincre la municipalité de lui redonner vie. Il lance la restauration du monastère puis y réside jusqu’en 1990 en l’agrémentant de rendez-vous culturels et récréatifs. Depuis 2004, il est occupé par un artisanat de poterie, géré par Isabelle De Gea.

A l’ouest de la basilique, il reste des murs et des constructions de l’enceinte fortifiée en 1592. Une enceinte dans laquelle prend place la croix des Pénitents Gris d’Avignon. Cette confrérie l’a érigée après que le pape Pie X l’ait bénite le 20 août 1903 dans l’église des Carmes d’Avignon. Côté nord, on trouve également une autre croix, celle de la Durance qui supervise le village, le mont Ventoux et le Lubéron.

Vous pouvez voir cette journée plus en détails en images en cliquant sur le pavé ci-dessous :

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L’abbaye de Saint-Gervais à Fos

Membre du conseil d’administration de l’association, Robert Strozzi nous a offert ce mardi 6 février, la seconde conférence de l’année 2018, organisée par les Amis du Vieil Istres : Les seigneurs de Fos et la vie religieuse aux abords de l’an mil : l’abbaye oubliée de Saint-Gervais.

Robert a d’abord relaté l’histoire de Fos depuis l’âge du Bronze jusqu’au Xe siècle et plus particulièrement l’année 920 où la garde du château de Fos (Castrum de Fossis sur la colline de l’Hauture) fut confiée par Manassès, archevêque d’Arles, à une famille, de souche locale, qui donnera naissance à la lignée des seigneurs de Fos. Après cette présentation, le sujet du jour était pleinement abordé : l’abbaye de Saint-Gervais, qui fut à l’origine une simple chapelle construite par cette nouvelle famille seigneuriale de Fos afin d’asseoir son prestige par la création et la protection d’églises relevant de son domaine. La chapelle, future abbaye, prenait place sur la pointe de l’anse Saint-Gervais, proche du port antique de Fossis Marianis qui fut l’un des plus actifs du monde romain.

En 989, un prêtre nommé Paton s’installe avec quelques frères autour de la chapelle. Le petit prieuré, devient abbaye et applique la règle de Saint-Benoit, une règle écrite par Benoît de Nursie au VIe siècle pour guider ses disciples dans la vie communautaire et qui gouverne en détails la vie monastique. Au cours de ce Xe siècle, l’abbé Maïeul, à la tête de la Congrégation de Cluny, va donner une impulsion capitale à la renaissance monastique en Provence.

L’Hauture, fief des seigneurs de Fos (dessin de Robert Strozzi)

La famille de Fos, fondatrice de l’abbaye de Saint-Gervais sur ses propres alleux, refuse en 1018 de reconnaitre la suzeraineté de Guillaume II, comte de Provence et de lui restituer l’abbaye. Ce qui engendra des conflits armés durant quelques décennies. Fos abdiquera en 1056 mais cette soumission est probablement obtenue par la négociation car Rostaing, fils de Gui de Fos, est désigné archevêque d’Aix, une nomination qui n’aurait pu se faire sans l’accord du comte de Provence.

En 1081, l’Archevêque d’Aix Rostaing confie l’abbaye de Saint-Gervais à l’Ordre de Cluny : la Réforme grégorienne y est appliquée. Les archevêques d’Arles n’exercent désormais plus aucune autorité sur Saint-Gervais ainsi que sur ses nombreuses et riches dépendances.

Saint-Gervais va ainsi rester une abbaye clunisienne jusqu’au XIIIe siècle au cours duquel, la famille des seigneurs de Fos est ruinée. La décadence de la famille fondatrice entraîne inévitablement le déclin de l’abbaye. Les seigneurs fosséens sont amenés à cohabiter avec la famille Porcellet, d’Arles. Dans le même temps, l’Ordre de Cîteaux étend son influence au détriment de Cluny. L’éloignement de Saint-Gervais à la Maison mère favorise une propension à l’indépendance. Ainsi, Saint-Gervais qui a perdu ses repères, perd également son appartenance à Cluny. L’abbaye disparaît alors dans la charte du monastère de Fos. L’archevêque d’Arles la reprend en main, ainsi que ses dépendances.

Mais la situation financière se dégrade et les mœurs internes de l’abbaye se relâchent, la faute à quelques moines qui se jouent des règles et transgressent les interdits. Les moines sont remerciés par le pape et remplacés par des chanoines. La situation de l’abbaye ne s’améliore pas et les chanoines sont à leur tour chassés par des moines de Saint-Gilles-du-Gard, plus motivés sans doute par l’appât du gain que par compassion envers leurs frères de Fos …

En 1423, Saint-Gervais ne sera plus désigné que comme simple prieuré rural. Il va bientôt disparaitre … sous la mer qui a lentement et méthodiquement, envahi ce site chargé d’histoire.

Robert Strozzi pendant sa conférence et remercié par Pierre Fontaine.

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Les Enfants de la Guerre

C’est à l’auditorium André Noël que Marc Suarez, a présenté ce jeudi 25 février, la première des cinq conférences organisées par les Amis du Vieil Istres pour l’année 2018. Le sujet était ambitieux et vaste : Les Enfants de la Guerre. Soient des enfants soldats, victimes et bourreaux, recrutés jeunes pour mieux les manipuler, les soumettre et les influencer après les avoir séparés sans scrupules de leur famille.

La pratique est ancienne. Marc l’a survolée depuis les tribus primitives d’Océanie jusqu’à nos jours, avec, entre autres, Daesh. A Sparte, les enfants de 7 ans étaient soumis à la vie militaire puis mis en caserne dès l’âge de 12 ans. Les enfants Aztèques recevaient une éducation équivalente : apprendre à tuer un homme pour être un homme alors que les adultes n’hésitaient pas à les sacrifier pour honorer les Dieux. Pour combler les carences de soldats, des rafles d’enfants étaient organisées sous Louis XIV, une méthode également employée par Napoléon pour renforcer ses armées. Mais ces renforts prévus en 3ème ligne se retrouvaient rapidement au front. Puis ce fut le tour d’Hitler formant les Jeunesses hitlériennes avec des enfants de 13 ans, drogués pour augmenter leur efficacité et utilisés par le Führer lors de la bataille de Berlin en 1945. Durant cette Seconde Guerre mondiale, les Japonais n’ont pas hésité à former des enfants pilotes (kamikazes) pour un vol unique … Une Seconde Guerre qui a malheureusement offert deux autres types d’Enfants de la Guerre : ceux nés des 900 000 viols en Allemagne, orchestrés à grande échelle par les Soviétiques (490 000) ainsi que (dans une moindre mesure) par les Américains, les Français et les Britanniques, et ceux nés d’expériences nazies pour générer la race arienne. En Afrique, les guerres de tribus et les affrontements politiques ont impliqué l’enrôlement de force d’enfants de 10 ans. Marc a également abordé l’épineux dossier des victimes collatérales : enfants victimes de bombardement ou encore ceux qui périssent dans les camps de réfugiés.

Marc Suarez pendant sa conférence sur les Enfants de la Guerre. L’Ami du Vieil Istres a soulevé une question essentielle : celle de l’adolescence perdue pour ces jeunes soldats manipulés qui portent en eux
des germes dont nul ne sait s’ils pourront être déracinés.

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Les activités 2018

Le programme des activités pour l’année 2018 est en partie finalisé … Le prix et l’heure de RDV des sorties vous seront communiqués ultérieurement. Voici cependant un résumé des principaux rendez-vous :

1. Trois sorties sont prévues :
Samedi 10 février, journée complète à Orgon. Le matin: visite du musée urgonien. Après le repas de midi, visite du centre ancien puis de la chapelle (perchée) de Notre Dame de Beauregard.
Prix : 38 euros
Départ du car : 9h00 précises place Sainte-Catherine
Réservation avant le 2 février

Samedi 14 avril, journée complète. Le matin : visite du musée le Préhistorama à Rousson (Gard). Après le repas de midi, visite du Visiatome (centre de Marcoule près de Bagnols-sur-Cèze, Gard).
Prix : 48 euros
Départ du car : 7h30 précises place Sainte-Catherine
Réservation avant le 6 avril.

Samedi 2 juin, 1/2 journée (après-midi), Cavaillon : musée archéologique suivi de la visite de la synagogue.
Prix : 16 euros.
Départ du car : 12h30, place Sainte Catherine
Réservation avant le 25 mai.

Réservation des sorties :
Chèque à l’ordre des Amis du Vieil Istres et à envoyer à :
Les Amis du Vieil Istres, boulevard de la République (ancienne mairie), 13800 Istres.
ou à :
Huguette Giroussens, 40 Avenue Marcel Roustan. 13800 Istres.
Pour tout autre renseignement, tel : 06 23 98 17 85 ou 04 42 55 12 91.

2. L’assemblée générale :
Elle est fixée au samedi 24 mars 2018, à 10h00 au Pavillon de Grignan avec la remise du bulletin n° 40 et d’un hors-série gratuit portant sur les Grands Domaines Istréens de la Crau (en l’honneur des 70 ans de l’association).

3. Cinq conférences sont prévues :

Deux à l’auditorium André Noël, nouvelle mairie :
– Jeudi 25 janvier 2018, 18h00 : Enfants soldats et enfants de la guerre, du Ier Empire à nos jours par Marc Suarez, membre du CA des AVI.
_ Mercredi 30 mai 2018, 18h00 : Construire une église (de la Sainte-Famille, Istres) par Pierre Schaffauser, ingénieur en bâtiment.

Trois autres à l’Espace 233, CEC :
– Mardi 6 février, 18h00 : Les seigneurs de Fos et la vie religieuse aux abords de l’An Mil : l’abbaye oubliée de Saint Gervais, par Robert Strozzi, membre du CA des AVI
– Jeudi 15 mars, 18h00 : Le rôle des femmes pendant la Grande Guerre, par Jeanne-Marie Sauvage, romancière et conférencière.
– Jeudi 5 avril, 18h00 : Ernest Dunker et la Gestapo de Marseille, par Nicolas Balique, historien militaire et journaliste.

4. Les Rencontres Historiques :
La date est fixée au samedi 6 octobre à 9h00. 4 communications historiques sont prévues (2 le matin et 2 l’après-midi). Le repas sera pris sur place (et toujours sur réservation). Le programme détaillé des RH vous sera communiqué vers le début de l’été. Elles se dérouleront toujours au CEC, espace 233.

Pour plus de détails :

Accès direct à la page des conférences.

Accès direct à la page des sorties.

Accès direct à la page des Rencontres Historiques.

Accès direct à la page de l’Assemblée Générale.

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