Le musée de la Légion étrangère à Aubagne

Tiens, voilà du boudin … Samedi 12 mars 2022, cet hymne célèbre a retenti aux oreilles des 30 Amis du Vieil présents à 13h00 au bas de l’esplanade Bernardin Laugier. Le car les a emmenés à Aubagne visiter le musée de la Légion étrangère.

Le 9 mars 1831, le roi Louis-Philippe signe la loi créant la Légion étrangère. Cette loi reprend la tradition ancestrale des étrangers ayant servi la France depuis l’époque de la Guerre de 100 ans. Sept bataillons sont alors formés de militaires suisses, allemands, italiens, espagnols, belges et hollandais. Dès l’été 1831, ils embarquent à Toulon pour l’Algérie dont la conquête avait débuté l’année précédente. La Légion étrangère combattra ensuite pour la France en Espagne (guerre carliste, 1835-1838), en Crimée (1854-1856), en Italie (1859), au Mexique (1863-1867), et lors de la guerre franco-prussienne (1870-1871). Elle atteint alors sa maturité sous la IIIème République.

 

Les Amis du Vieil Istres devant l’entrée du musée.

 

La Légion étrangère a subi de nombreux remaniements et autres organisations de ses régiments. Elle sera envoyée combattre pour la France aux quatre coins du monde : Sud-Oranais (1882-1907), Tonkin (1883-1910 puis 1914-1940), Formose (1885), Dahomey (Bénin, 1892-1894), Soudan (1893-1894), Madagascar (1895-1901 puis 1947-1950), Maroc (1907-1918 puis 1920-1935 et 1953-1956), Orient (1914-1918), Syrie (1925-1927), Indochine (1939-1954), Tunisie (1952-1954), Algérie (1954-1962), Mauritanie (1956-1957), Tchad (1962-1970 puis 1978-1979 puis 1988 et 1992-2009), Zaïre (1978), Liban (1983-1984), Irak-Koweit (1991), République Centre Africaine (1991-1996), Cambodge (1992-1993), Ex-Yougoslavie (1993-2001), Congo (1997), Afghanistan (2001-2012) et le Mali (depuis 2013), sans oublier la France (Première et Seconde Guerre mondiale) ainsi que d’autres pays (depuis 1969) tels que les Comores, la Cote d’Ivoire, le Gabon, le Rwanda, l’Irak, Djibouti, la Somalie, l’Indonésie, Haïti …

Depuis sa création en 1831, ces interventions militaires ont causé la mort de 31 504 légionnaires auxquels il faut ajouter 969 officiers et 3 390 sous-officiers. La guerre d’Indochine a été la plus meurtrière (12 000 légionnaires tués).

Les valeurs légionnaires reposent sur quatre piliers : le caractère sacré de la mission, la rigueur dans l’exécution, la solidarité et le culte du souvenir. Les drapeaux de la Légion portent depuis 1921 la mention Honneur et Fidélité en remplacement de l’ancienne devise Honneur et Patrie.

La Légion étrangère doit être à la page. Cette modernisation a commencé sous l’égide du général Paul Frédéric Rollet (1875-1941, dit le Père de la Légion) qui fut le premier inspecteur de ce corps. Il a su adapter les inévitables évolutions militaires tout en codifiant les traditions légionnaires. Une œuvre gigantesque qui sert d’exemple aujourd’hui à ses successeurs.

 

Pendant la visite du musée et sous les commentaires du guide.

 

La légion étrangère s’est installée à Aubagne en 1962 (à la fin de la guerre d’Algérie) dans un ancien camp militaire et sous les ordres du colonel (et futur général) Albéric Vaillant, décédé à 96 ans en 2011. L’état-major et l’administration de la Légion étrangère sont depuis basés dans le centre d’Aubagne où le musée retrace avec précision l’histoire de ce corps d’élite. Un Corps composé aujourd’hui d’environ 10 000 légionnaires sélectionnés-recrutés à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) puis formés à Castelnaudary (Aude). Sous commandement français, les interventions de la Légion étrangère sont souvent placées sous l’égide des Nations Unies, de l’OTAN ou de l’Union Européenne.

Pour en savoir plus sur la visite de ce musée, cliquez sur le pavé ci-dessous :

Prochaine sortie : Samedi 2 avril 2022, journée complète dans le Gard. Le matin : visite du musée du Désert à Mialet (histoire des Huguenots et des Camisards) et l’après-midi : visite du musée du Scribe à Saint-Christol-lez-Alès (histoire de l’écriture depuis 2000 ans avant JC).