Une réplique grandeur nature, stupéfiante qui a occasionné des prouesses techniques d’une durée de 3 ans pour reconstituer à l’identique l’originale. La réplique porte désormais l’appellation Caverne du Pont d’Arc mais quatre salles intérieures ont été dénommées salle Brunel (nord et sud) et salle Hilaire (nord et sud). Jean-Marie Chauvet a conservé l’appellation de l’originale. Celle-ci, protégée par un éboulement, a permis la conservation des peintures rupestres et d’autre part la reconstitution de ces chefs-d’œuvre de l’art pariétal : des centaines d’animaux sont représentés (dont une panthère des neiges, unique au monde) ainsi que des mains négatives et positives témoignant de la présence de l’homme des cavernes. Certains sont dessinés au doigt à l’ocre, au charbon de bois d’autres gravés avec des outils.
Cependant, les artistes du paléolithique n’ont pas habité la grotte même si des empreintes de pieds d’enfants y ont été décelées. La grotte était un sanctuaire visité occasionnellement. Les ours étaient en fait les habitants principaux du site. Ils hivernaient et parfois mouraient puisque les fouilles ont livré 4000 ossements d’animaux (dont 2000 d’ours et 200 cranes d’ours) mais aucun d’humain. Les dessins répliqués sont l’œuvre de deux artistes plasticiens réputés : Gilles Tosello et Alain Dalis, des faussaires certes mais dans le meilleur sens du terme et dignes d’admiration.
Après le repas au gite du Domaine des Dames (Vallon Pont d’Arc), la sortie s’est poursuivie à la Bastide de Virac, village tout en pierres abritant un château du XVème siècle : C’est le Château des Roure, perché comme la plupart des forteresses médiévales sur un bel éperon rocheux. Historiquement, ce château fut une place forte sur l’ancienne route du Pont d’Arc et présidait le passage des gorges de l’Ardèche … Un haut lieu des guerres de religion entre catholiques et protestants. Le Comte du Roure, fervent huguenot, fut l’un des grands propriétaires nobles du site durant son histoire et demanda secours au Duc de Rohan en 1628 pour combattre les catholiques. Le duc fut hébergé dans ce château. En 1825, il est vendu à la famille Pradier dont l’un des descendants James Pradier sera un sculpteur renommé (la Fontaine Pradier de Nîmes en 1851, nombreuses statues aux Invalides …).
Lors de la visite commentée, les Amis du Vieil Istres ont pu découvrir les différentes pièces du château : la cour intérieure, la grande salle (ou salle d’armes) ornée d’une cheminée monumentale, les chambres de la comtesse et du Duc de Rohan, des plafonds à la française et des manuscrits anciens de grande valeur. Des escaliers à vis nous ont conduits sur la terrasse qui offre un superbe panorama à 360° sur le village et ses alentours ainsi que par bonne luminosité sur les Cévennes, le Mont Gerbier de Jonc et le Mont Lozère.
Le château des Roure a été classé Monument Historique le 20 mars 1978. Il abrite aujourd’hui une magnanerie et un musée du ver à soie. La magnanerie fut l’une des plus importantes de la région en son époque, représentant toute une économie familiale. Aujourd’hui, l’élevage du ver à soie est toujours actif au sein du domaine où tout a été reconstitué. Ainsi ont pu être observés : le cycle complet de la larve (vers de différents âges, cocons, Bombyx du Murier, muriers) alors que l’atelier de la soie nous a présenté l’industrie du fil et les anciennes machines à tisser, colorer, torsader … Des machines qui fonctionnaient avec la force motrice de l’eau de la rivière.