En 1759, Carlo est proclamé Roi d’Espagne et son troisième fils, Ferdinand IV de Naples, lui succède jusqu’en 1825. On le surnomme le Re-Nasone (le Roi au gros nez) mais il sera très populaire et hautement apprécié par son peuple puisqu’il n’hésitait pas à vendre lui-même sur les marchés les produits de sa pêche. En 1789, il ouvre une manufacture de soierie à Caserte avec des employés qui vont bénéficier d’un droit à la retraite ! Rare chez un Roi dont l’originalité va se poursuivre au sein de son mariage de raison. En 1768, il s’unit avec Marie Caroline, l’une des filles de l’Impératrice d’Autriche. Ils eurent 18 enfants … (dont Marie Thérèse, future mère de Marie Louise, la seconde épouse de Napoléon). Ferdinand poursuit l’œuvre artistique de son père, les universités se modernisent, la musique rayonne, Fragonard et le Marquis de Sade n’hésitent pas à se déplacer pour visiter la ville la plus réputée d’Europe.
La France révolutionnaire était devenue pour la Reine de Naples Marie Caroline un ennemi irréductible qui avait décapité sa sœur, Marie Antoinette. Aussi la proclamation de la République française est peu appréciée au pied du Vésuve. En 1798, la République de Rome ouvre les yeux et les troupes françaises mettent en fuite la famille royale napolitaine. Elle se réfugie en Sicile. Le général français Championnet proclame alors la République Parthénopéenne. Une République éphémère qui ne durera que quelques mois jusqu’au retrait (presque) complet de l’armée française. En juin 1799, Ferdinand peut alors rentrer chez lui. Un retour triomphal à Naples où il retrouve son Royaume et son peuple qui l’aime tant. Mais tous ceux qui ont pris parti pour la République vont cependant être traqués et exécutés sans pitié.
L’image de Naples est aujourd’hui faussée par la Camorra et le chômage. Mais comme le soulignait Jean Pane, l’ancienne capitale de l’Europe au siècle des Lumières a su recenser dans ses musées et ses palais la richesse incomparable de son patrimoine issu du siècle des Lumières.
conférencier Jean Pane.