La Roque d’Anthéron : La terre s’est fait belle pour accueillir l’homme dit-on … Mais en cette matinée du 17 mai 2014, c’était le musée municipal de géologie et d’ethnologie de la Roque d’Anthéron qui avait revêtu ses plus beaux atouts pour accueillir les AVI. Il a été inauguré en décembre 2007, à la porte du lieu où l’homme a découvert le feu ainsi qu’à proximité d’Iter, l’énergie du futur. Deux facteurs qui ont contribué au choix de l’emplacement et plus de deux heures de visite dans cet antre qui retrace à merveille l’histoire géologique et paléontologique de la Provence, région la plus riche d’Europe en fossiles témoins. Quelques extraits en image :
Les AVI visitent le premier étage du musée, consacré à l’histoire de la faune et de la flore des ères passées. Au premier plan, à gauche : l’hipparion (ancêtre du cheval, miocène : -23 à -5 millions d’années environ) et à droite une ammonite géante reconstituée. Ce mollusque (cousin des nautiles actuels) vivait entre -251 et -65 millions d’années.
A gauche : Gigantopecten ziziniae (éventail 16 cm, Burdigalien). A droite : Chlamys scabriuscula (éventail 10 cm, Langhien). Ces 2 mollusques fossiles du Miocène sont présents à Istres,
autour de l’étang de l’Olivier notamment. Au centre : Le Raptor de Provence,
un dinosaure qui vivait dans notre région entre
-90 et -65 millions d’années.
autour de l’étang de l’Olivier notamment. Au centre : Le Raptor de Provence,
un dinosaure qui vivait dans notre région entre
-90 et -65 millions d’années.
La Roque d’Anthéron (suite) : La seconde partie de la visite s’effectua au rez-de-chaussée du musée. Là, nous attendait une exposition sur les indiens Kuna dont l’histoire a croisé par hasard celle des Vaudois de la Durance (le Valdéisme est la doctrine des vaudois, une secte chrétienne fondée au XIIème siècle par Pierre Valdo). Persécutés et massacrés, les rescapés vaudois vivant autour du Lubéron s’exilèrent vers le Nouveau Monde au XVème siècle. Ils croisèrent les Kuna dont le territoire s’éparpillait autour du Panama actuel. Aujourd’hui, il reste environ 50000 individus de cette tribu amérindienne, habitant principalement les îles San Blas. Leur société se compose de valeurs très différentes des nôtres, avec une primauté du convivial et du spirituel sur le compétitif et le matériel. La maîtrise de soi et le respect de l’autre sont à la base du comportement général de ce peuple industrieux, minutieux et travailleur … même si la relation sociale y est beaucoup plus importante que l’acquisition ou la production de biens. Cette exposition a permis aux Amis du Vieil Istres de goûter à une culture et un art des plus singuliers.
Une cuisine typique des indiens Kuna où l’on retrouve diverses poteries, vanneries, l’incontournable maïs ainsi que les outils de chasse : pirogue traditionnelle, arcs, flèches et quelques proies : crocodiles, tortues de mer, crabes …
Indien Kuna. A droite : un mola (broderie traditionnelle) avec un vampire chauve-souris à bouche de caïman qui exprime les sentiments mélês des Kuna face aux soldats des Etats-Unis
qui donnent du travail à certaines familles …
qui donnent du travail à certaines familles …
Cadenet : Après le repas au Mas de Fossyl, l’après-midi a d’abord été consacrée à la visite du musée de la Vannerie (La Vanneuse) à Cadenet. Cette ville a vécu du XVIIIème jusqu’au milieu du XXème siècle de son industrie de l’osier et du rotin. L’osier était produit par la culture de saules (tous du genre salix mais seulement trois espèces étaient retenues présentant toutes des tiges droites et régulières). Tous les produits fabriqués (paniers, nasses, corbeilles …) répondaient à cette époque aux besoins de l’agriculture, du transport de fruits et légumes et aux utilitaires de la maison. Le rotin (liane de la famille des palmiers) était la seconde matière première de l’usine. Utilisée depuis 1820, elle était par contre importée des pays tropicaux d’Asie du sud-est. Les vanniers utilisaient tout jusqu’aux chutes qui servaient alors à confectionner des capuchons de bonbonnes. En fin de visite, un film de 15 minutes a retracé l’histoire de cette ancienne vitrine industrielle de Cadenet.
La Vanneuse ou musée de la vannerie à Cadenet avec des pièces d’histoire, d’art et de collection. Certaines ont plus de 150 ans.
Cadenet (suite) : La journée s’est terminée par la visite de Cadenet avec notamment la statue d’André Estienne (1777-1835), le célèbre tambour d’Arcole, né dans ce village au bord du Lubéron. Pendant la campagne d’Italie, André Estienne est sur les rives de l’Alpole, près d’Arcole, aux côtés du général Bonaparte. Le 16 novembre 1796, les troupes françaises sont bloquées devant le pont d’Arcole. Avec quelques officiers et soldats, il traverse la rivière, contourne les lignes autrichiennes, bat la charge au roulement de son tambour et contribue ainsi à la victoire française. En 1801, le futur empereur lui offre les Baguettes d’Honneur en Argent puis le décore de la légion d’honneur en 1804. L’ensemble de ses exploits lui vaudront des effigies notoires sur le fronton de l’Arc de Triomphe et au Panthéon. Aussi, Cadenet est jumelé à la ville italienne d’Arcole depuis 1997.
Visite de Cadenet et à droite : la statue d’André Estienne au centre du village. Lors de la seconde guerre mondiale, le bronze se faisait rare en Allemagne. Il était aussitôt réquisitionné par les soldats allemands. Mais dans la nuit du 4 septembre 1943, cinq cadenétiens maquisards ont enterré la statue dans la campagne afin qu’elle échappe à la fonderie. Le tambour d’Arcole a retrouvé sa place initiale le 7 octobre 1945.