Les Amis du Vieil Istres passent à la TV !

Deux Amis du Vieil Istres ont fait honneur à l’association lors d’un passage télévisé dans l’émission C’est le Sud diffusée sur la chaine PROVENCE AZUR (canal 30 de la TNT ou canal 375 de la box Orange et 362 de la box Bouygues). Il s’agit de Robert Strozzi, secrétaire adjoint des Amis du Vieil Istres, qui a présenté sur le plateau TV l’histoire d’Istres et de Claude Herrera, président des AVI, qui a été interviewé au pied de la chapelle Saint-Sulpice, du Portail d’Arles et de Notre-Dame de Beauvoir.

L’émission a été diffusée pour la première fois le lundi 10 juin 2019 à 7h00 du matin. Elle est rediffusée plusieurs fois par jour jusqu’au vendredi 14 juin inclus.

Mais vous pouvez également la voir sur YOUTUBE en cliquant sur le pavé ci-dessous :

Robert Strozzi avec Anne Limbour (à droite), présentatrice de l’émission et deux autres invités (à gauche).

 

La sortie du 18 mai 2019

Samedi 18 mai 2019, à 8h00, espanade Bernardin Laugier … une trentaine d’Amis du Vieil Istres ont pris le car pour se rendre dans le Gard où une double visite les attendait.

D’abord le Seaquarium le matin, ouvert au public depuis le 11 juillet 1989. Propriété de la ville du Grau-du-Roi, il a ensuite été plusieurs fois agrandi pour présenter aujourd’hui 200 espèces sur 2 400 m2 et évoluant dans 33 aquariums géants.

Photo souvenir devant l’entrée du Seaquarium.

 

Un immense bassin est consacré aux phoques et aux otaries, où les visiteurs peuvent assister à des spectacles repas depuis les gradins de l’amphithéâtre. Un espace est réservé aux tortues marines avec un espace muséographique et, depuis 2003, un centre de soins et de recherches pour tortues : le CESTMed (Centre d’Etudes et de Sauvegarde des Tortues marines de Méditerranée).

A cela s’ajoutent l’espace tropical, le paradis sous-marin des poissons multicolores et l’espace méditerranéen où la diversité des espèces étonne. Soient 2 000 espèces de poissons mais aussi de mollusques, hippocampes, étoiles de mer, crustacés, méduses, coraux …

Le Seaquarium est réputé pour être le n°1 du requin en France. Aussi, une trentaine d’espèces nage dans le Requinarium, un espace constitué de 8 aquariums sur 1 000 m2 et sur deux étages. Le Requinarium est traversé par un tunnel en verre de 22 mètres (le premier construit en Europe).

Enfin, au cours de la visite, l’espace Imaginarium qui comprend maquettes, jeux interactifs, théâtre optique, un parcours enfants … Notons que le Seaquarium comprend également un institut marin agissant pour préserver les espèces marines et les écosystèmes méditerranéens.

Après le repas de midi au Patio de la Mer (Seaquarium), les Amis du Vieil Istres se sont rendus aux
Salins du Midi à Aigues-Mortes où une visite en petit train les attendait.
Un TGV plutôt Grandes Vibrations que Grande Vitesse …

 

C’est donc un petit train touristique qui a emmené à 14h00 les Amis du Vieil Istres visiter l’exploitation des Salins du Midi. Ils appartiennent au groupe Salins, l’un des principaux saliniers européens, propriétaire de salins en France et à l’étranger (Italie, Espagne, Afrique). Cette multinationale est également la seule à se consacrer exclusivement à la production et à la commercialisation de sel (dont la célèbre marque La Baleine créée en 1934). Sa capacité de production s’élève à 4 millions de tonnes de sel par an.

Aigues-Mortes est une commune à vocation salinière depuis le IVe siècle avant JC. Le salin fut amélioré par Pecchius, un ingénieur romain qui créa le canal de Peccais (dérivé de son nom) amenant l’eau de mer aux abords des remparts. La culture du sel s’est ensuite poursuivie par des petits propriétaires jusqu’aux inondations de 1840 et 1842. A cette date, le site détruit est repris par le sieur Rigal jusqu’en 1856 où les salins sont rachetés par une nouvelle compagnie : les Salins du Midi.

Le site est immense. Il s’étend sur 18 kms (nord-sud) et 13 kms (est-ouest). 350 kms de routes et chemins le sillonnent.

Sur le site des salins d’Aigues-Mortes, 200 espèces d’oiseaux, dont 157 espèces protégées, sont présentes. Les oiseaux migrateurs sont peu dérangés dans les vastes étendues de cette entreprise où ils trouvent un grand réservoir alimentaire et un lieu de reproduction. C’est aujourd’hui la première réserve de flamants roses en Europe. Un site où la récolte du sel depuis des centaines d’années a favorisé une flore particulière et spécifique. Soient 208 espèces végétales dont 20 sont protégées. Le site fait partie du parc naturel et régional de Camargue. Il est classé Natura 2000.

Photo souvenir en haut d’une camelle datant de 2013.

 

Les Salins du Midi sont connus dans la région istréenne. En effet, cette société, créée en 1856, avait aussitôt racheté les salins autour des étangs de Lavalduc et d’Engrenier (à l’exception des salins Cappeau). Ce rachat incluait la fabrique de produits chimiques du Plan d’Aren créée au début du XIXe siècle. On en reparlera de manière plus détaillée dans le bulletin 2022 des AVI.

Cliquez sur les pavés ci-dessous pour voir plus d’images et d’explications sur le Seaquarium (matinée) et sur les Salins d’Aigues-Mortes (après-midi).

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La conférence de Jean Philippe Lagrue

Jeudi 9 mai 2019, Jean Philippe Lagrue, archéologue et conférencier, a su, par son talent, passionner le public de l’auditorium André Noël sur le thème : Le pays de l’étang de Berre au Moyen Age (Xe-XVe siècle) : châteaux, villages et territoires.

Alors qu’aujourd’hui le plus grand étang salé d’Europe pourrait être classé à l’UNESCO, l’histoire des communes qui entourent l’étang de Berre débute en 962. Certes, par leurs fouilles, les archéologues ont décelé des habitats plus anciens mais aucun texte officiel ne les mentionne avant cette date.

Jean Philippe Lagrue a débuté sa conférence avec des cartes anciennes en décrivant la flore de ce Moyen Age avec en particulier celle de la Nerthe où le chêne vert dominait le pin d’Alep. Cette forêt était à cette époque un defens seigneurial où seuls les nobles pouvaient chasser le cerf et le sanglier. Des arbres ont aujourd’hui disparu tels le noisetier, l’érable, l’hêtre et le châtaignier.

Jean Philippe Lagrue pendant sa conférence.

 

Les châteaux sont mentionnés pour la première fois au Xe siècle dans les communes de Marignane, Vitrolles, Saint-Chamas, Miramas, Les Pennes, Jonquières (Martigues), Fos et Istres. Apparait ensuite une seconde génération de châteaux autour de l’étang de Berre entre 1050 et 1150 dans les communes de Berre, Châteauneuf, Cornillon, l’Ile de Saint Genies et Ferrières (Martigues), La Fare, Gignac, Grans, Lançon et Saint-Mitre.

Des villages se sont apparemment construits au bas de ces châteaux entourés de remparts de protection qui délimitaient le bourg de la campagne. Ils ont appartenu au Moyen Age (Xe-XVe siècle) à différents propriétaires :

  • L’archevêché d’Arles pour Salon, Grans, Saint-Chamas, Castelveyre (Saint-Blaise), Ferrières (Martigues) et Fos où la famille des Porcelet a partagé la seigneurie avec l’archevêché. Une famille seigneurale qui devint ensuite propriétaire des territoires et châteaux sur les domaines de Castelveyre, l’Ile de Saint-Genies et Saint-Mitre. Grans est un cas particulier. Le village s’est construit non pas au bas d’un castrum mais autour d’une église.
  • La seigneurie des Baux, la plus importante sur le plan politique, pour Berre, Châteauneuf, La Fare, Marignane, Rognac, Vitrolles, Lançon et bien sûr : Istres qui comptait 672 habitants en 1378.
  • Les Templiers à Gignac dont il reste aujourd’hui les vestiges de la chapelle Saint-Michel au bord de l’autoroute.
  • Le comte de Provence avec l’ile de Saint-Genies (à partir de 1226) et le fort de Bouc (également à partir de 1226 après avoir été la propriété des seigneurs de Fos). Ce qui lui permettait de verrouiller l’entrée de l’étang de Berre et d’exercer un droit de passage, y compris entre les quartiers martégaux de Jonquières et de Ferrières.
  • Enfin, l’abbaye de Montmajour pour Cornillon, Miramas (le-Vieux) et Jonquières (Martigues).

La partie suivante de la conférence de Jean Philippe Lagrue s’est portée sur les ressources des habitants de ces villages. La vigne prédominait (car on préférait le vin à l’eau) au sein d’autres cultures comme les céréales et l’olivier. Les villageois possédaient des petits jardins complémentaires où ils cultivaient bettes, concombres, choux, épinards, orties, laitues, asperges, pois, fèves, ail, oignons, genévrier et autres arbres fruitiers tels l’amandier, le figuier, le murier et le pommier. Certaines denrées étaient prélevées dans la nature dans des secteurs autorisés.

Dans la nature, on prélevait également le vermillon sur les chênes kermès) pour la teinture rouge. Cette économie sauvage rapportait quelques sous aux habitants qui devaient malgré tout payer une taxe au seigneur. Istres a bien connu cette époque.

La viande consommée était en premier lieu le mouton suivi du porc et du bœuf. La pêche provenait essentiellement des bourdigues. Les villageois, très pieux, mangeaient du poisson environ 150 jours par an. La chasse en barque permettait de prélever quelques foulques alors que le cygne était un mets réservé aux seigneurs.

Jean Philippe Lagrue a ensuite terminé sa conférence non sans avoir évoqué les carrières (celles de Fos au Collet de la Carbonnière et de La Couronne) et bien sûr le sel exploité depuis l’Antiquité tout autour de l’étang de Berre et notamment sur le rivage de l’étang de Lavalduc. Vous en saurez plus sur le Moyen Age autour de l’étang de Berre dans le prochain bulletin (mars 2020) où paraîtra l’article de Jean Philippe Lagrue.

Jean Philippe Lagrue remercié en fin de conférence par Huguette Giroussens,
vice-présidente des Amis du Vieil Istres.

 

Prochaine conférence : rendez-vous le samedi 5 octobre 2019 pour les Rencontres Historiques. Le programme des 4 conférences prévues vous sera communiqué au cours de l’été.

Prochain rendez-vous : sortie en car (journée complète) le 18 mai 2019 au Seaquarium (Grau-du-Roi) suivi l’après-midi de la visite des Salins du Midi à Aigues-Mortes. Prix : 48 euros par personne, repas du midi inclus. Il reste quelques places … Tel : 04 42 55 12 91.

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Le musée Jean Moulin à Saint-Andiol

En avril ne te découvre pas d’un fil… l’adage a pu être vérifié ce samedi 6 avril 2019. La baisse brutale des températures et la pluie battante n’ont pas découragé les Amis du Vieil Istres qui s’étaient inscrits pour visiter le musée Jean Moulin (Souvenirs de mon pays) à Saint-Andiol. Une commune qui lui avait déjà dédié une rue, une place, une école maternelle et désormais ce musée, inauguré le 6 juillet 2018. Il est né grâce à la volonté du maire Luc Agostini et à l’investissement de l’historien Thomas Rabino.

Ce musée occupe un espace de 200 m2 en lieu et place d’une ancienne école communale restaurée que Jean Moulin a fréquenté en tant qu’élève. Il rassemble 10 années de travaux, de recherches et de collectes. 200 photos rares, des films d’époque ainsi que des documents et objets inédits retracent ainsi l’histoire de Jean Moulin, qui a passé son enfance à Saint-Andiol. Les Amis du Vieil Istres ont pu découvrir un Jean Moulin méconnu, souvent masqué par son illustre parcours de résistant et de martyr.

Photo souvenir dans le hall du musée Jean Moulin.

 

La première salle est dite républicaine. Elle offre des panneaux relatant l’enfance de Jean Moulin, son attachement à Saint-Andiol, son itinéraire d’étudiant (licencié en droit), sa mobilisation lors de la Première Guerre mondiale, sa nomination au poste de sous-préfet d’Albertville (Savoie) en 1925 (le plus jeune de France à cette époque) puis au poste de sous-préfet à Châteaulin (Finistère) en 1930, sa nomination au poste de préfet à Chartres (Eure-et-Loir) où il sera révoqué par Vichy le 2 novembre 1940, son mariage éphémère en 1926 avec Marguerite Cerruty, sa passion pour l’art et la peinture.

La seconde salle est dite route résistante. Car comment oublier les activités clandestines de Jean Moulin ? Ainsi, de nouveaux panneaux décrivent ses activités durant la Résistance. Après avoir été relevé de ses fonctions de préfet par le gouvernement de Vichy, Jean Moulin retourne à Saint-Andiol où il s’installe dans la maison de ses parents. Il déclare à la mairie sa nouvelle profession (agriculteur) et son faux nom (Joseph Mercier), une couverture masquant ses activités de l’ombre.

Ces documents retracent également ses autres pseudonymes de résistant (Rex, Max … sous lesquels se cachait la véritable identité du patron des MUR : Mouvements Unis de la Résistance), ses faux papiers sous les identités de Joseph Jean Mercier ou encore de Jacques Martel, sa traque par les Allemands, son arrestation, les tortures infligées par Klaus Barbie (chef de la Gestapo), son décès le 8 juillet 1943 … jusqu’à l’entrée de ses cendres présumées au Panthéon. Une entrée illustrée par un document d’archive particulier. Il s’agit de la vidéo du discours d’André Malraux dont voici un court extrait : Entre ici Jean Moulin avec ton terrible cortège … bafoué, sauvagement frappé, la tête en sang, les organes éclatés, il atteint les limites de la souffrance humaine sans jamais trahir un seul secret …

Pendant la visite de la salle dite route Route Résistante.

Entre ces deux salles, le clou du musée : un SAS reconstitue la mission Rex, c’est-à-dire la mission ordonnée par le général de Gaulle que Jean Moulin avait rencontré le 23 octobre 1941. Ce jour-là, l’enfant de Saint-Andiol devient le délégué personnel du général pour unifier et financer la Résistance dans la zone sud de la France. La mission Rex a débuté par un parachutage (dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942) de Jean Moulin, Raymond Fassin et Joseph Monjaret au-dessus des Alpilles. Les trois résistants ont pu rejoindre le maset d’Eygalières (propriété de Jean Moulin), pour parvenir ensuite à intégrer au MUR, les trois principales organisations clandestines : Combat, Libération et Franc-Tireur.

Le groupe des Amis du Viel Istres s’est scindé en deux. Pendant que le premier visitait le musée, l’autre partie a pu voir un film dans une salle cinéma, retraçant la vie de ce résistant hors du commun.

Prochaine sortie : le samedi 18 mai (journée complète) avec la visite du Seaquarium (Grau-du-Roi), suivie l’après-midi de la visite des Salins du Midi à Aigues-Mortes.

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Le château d’If, conférence de Robert Strozzi

Ce jeudi 4 avril, Robert Strozzi, secrétaire adjoint des Amis du Vieil Istres, nous a offert, à l’Espace 233, une magnifique conférence : Le roman du Château d’If : légendes et réalités.

Parti d’un poème de Jacques Barreau, écrit en 1871 (l’un des derniers prisonniers politiques que compta le Château d’If), Robert nous a d’abord décrit le célèbre îlot marseillais dont le nom provient sans doute du grec hypos: petite île, les Phocéens l’ayant baptisé Hypée.

Ce rocher a, pendant des siècles, constitué un refuge pour les pirates et autres contrebandiers. Il n’a appartenu à personne jusqu’au XIVe siècle. Car, il faudra attendre l’an 1381 pour que Jeanne de Naples, comtesse de Provence, se l’approprie, comme elle s’est appropriée toutes les îles, depuis Marseille jusqu’à Toulon.

Après l’annexion de la Provence au royaume de France en 1481, François Ier décide en 1524 de fortifier l’îlot afin de sécuriser la rade de Marseille. Les tours du fort sont munies de canons. Ce qui n’est pas du goût des Marseillais, inquiets de leur indépendance, car le fort est munie d’une garnison dévouée au roi de France et peut servir à les intimider en cas de conflit sur leurs privilèges. En 1533, François Ier se rend à Marseille pour le mariage de l’un de ses fils : Henri (futur Henri II) avec Catherine de Medicis et constate que le fort est pratiquement achevé.

En 1590, lors des guerres de religion, les troupes du Grand-duc de Toscane bivouaquent au pied du fort et construisent une enceinte provisoire. Celle-ci sera reprise et améliorée par l’ingénieur Raymond de Bonnafous, responsable des fortifications pour la Provence, de 1600 à 1607, sous le règne d’Henri IV. Le Grand-duc de Toscane ayant prêté beaucoup d’argent à Henri IV, le château d’If sert alors (provisoirement) de gage

Robert Strozzi, assisté de Yolande Issert.

 

Sous Louis XIV, Vauban juge l’emplacement de l’île très bon pour défendre Marseille mais il souligne la construction paresseuse du fort, prévu à une époque où l’artillerie n’était qu’à ses balbutiements. Des négligences qu’il va s’empresser d’améliorer. Depuis 1598, le fort est géré par la famille de Fortia, viguiers de Marseille. Il en sera ainsi, de père en fils, jusqu’en 1771. L’île d’If devient alors un rendez-vous de pique-niques auxquels participent le roi ainsi que des nobles telle la marquise de Sévigné et la comtesse de Grignan.

Robert nous a ensuite détaillé le fort de bas en haut et de long en large avant de l’aborder sous l’angle carcéral. Car dès 1540, il a servi de prison, enfermant des prisonniers de droit commun ou hébergeant, à l’écart de Marseille, des galériens malades. 3 500 protestants du sud du royaume y ont été incarcérés. Cependant, parmi les légendes du château d’If, il faut souligner que le marquis de Sade et le masque de Fer, n’y ont jamais été emprisonné. Mais certaines personnalités célèbres (comme Honoré Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau, 1749-1791) l’ont été.

La Révolution n’a pas eu d’impact direct sur la vie de l’îlot, les contre-révolutionnaires étant guillotinés sur place à Marseille. Plus tard, au cours du XIXe siècle qui connut divers régimes de gouvernement, les cachots ont accueilli durant cette époque de nombreux opposants politiques. Des incarcérations qui se sont poursuivies jusqu’à la Grande Guerre 1914-1918 où furent alors emprisonnés des Allemands travaillant en France où en visite touristique ainsi que des Français soupçonnés d’espionnage et de collaboration avec l’ennemi.

Quant à Edmond Dantès, le célèbre évadé devenu comte de Monte-Cristo dans le roman du non moins célèbre Alexandre Dumas, c’est évidemment une fiction mais qui a rendu célèbre les prisons de ce château, effaçant presque l’histoire militaire du fort et de l’îlot. Une renommée qui a largement contribué à rendre le site touristique, après avoir été classé monument historique en 1926.

En fin de conférence, Robert a été applaudi et remercié ici par Michel Issert, secrétaire des AVI.

 

PROCHAINE CONFÉRENCE : Jeudi 9 mai 2019, 18h00 à l’auditorium André Noël (nouvelle mairie): Le pays de l’Etang de Berre au Moyen Age : châteaux, villages et territoires par Jean Philippe Lagrue, archéologue, chargé de mission

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L’assemblée générale 2019

Malgré l’absence de la municipalité, prise par l’inauguration du pôle mère-enfant Simone Veil, les Amis du Vieil Istres ont tenu leur assemblée générale au pavillon de Grignan, ce samedi 23 mars 2019.

Les présents (plus de 50 adhérents) et les 26 bons pour pouvoir ont permis d’avoir le quota nécessaire pour débuter la séance. René Giroussens a lancé les débats en annonçant aux plus grands regrets de tous, les décès survenus l’année 2018 avec notamment celui de Jean Pierre Bonnet, président des AVI de 2006 à 2014.

L’assemblée générale s’est ensuite déroulée sans accroc avec la lecture du PV de l’AG du 24 mars 2018, le rappel des activités 2018, la présentation des activités 2019 et la présentation des comptes 2018, approuvés par les commissaires délégués à cet effet.

Signalons l’entrée dans le conseil d’administration de Michel Rubio et de Marcel Roos alors que Bernard Faure nous quitte pour convenance personnelle.

Enfin, Claude Herrera, président des AVI, a présenté le bulletin n°41, toujours offert gratuitement en fin d’assemblée aux adhérents. Lors de son intervention, la trésorière a signalé qu’un second hors-série (Les acquisitions de la municipalité istréenne et du SAN) paraitra en 2020 et sera également remis gratuitement aux adhérents avec le bulletin n°42.

Présentation du bulletin n°41 par les membres du Conseil d’Administration .
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Le musée de la Romanité à Nîmes

Samedi 9 mars 2019, une trentaine d’Amis du Vieil Istres ont pris le car pour la visite du musée de la Romanité à Nîmes. Un musée récent, inauguré le 2 juin 2018 en présence de Françoise Nyssen, ministre de la Culture. Il rassemble 25 siècles d’histoire grâce à 5 000 pièces exceptionnelles et 64 dispositifs multimédia. Cet immense musée a remplacé le précédent plus modeste et situé dans l’ancienne école des Jésuites.

Le musée de la Romanité présente trois périodes sur l’histoire de Nîmes et de sa région. La première est préromaine et s’étend du VIIe siècle au Ier siècle avant JC. D’abord avec les Gaulois sédentarisés à Nîmes, près de la source de la Fontaine mais aussi autour de la capitale gardoise avec le site de Grezan et l’oppidum de Gailhan où une maison entière a été reconstituée. Ces salles présentent également le mobilier des habitants et les monnaies employées.

Photo souvenir devant les arènes de Nîmes.

 

La seconde période occupe de toute évidence le plus d’espace. Il s’agit bien sûr de la Romanité avec des salles consacrées à l’urbanisme, au décor architectural, à l’habitat, aux fresques et mosaïques, à l’épigraphie, aux monnaies, aux religions et aux pratiques funéraires. Parmi les nombreuses mosaïques présentées, deux sont exceptionnelles : la mosaïque de Penthée, découverte en 2007 à Nîmes lors des fouilles préventives du parking Jean Jaurès. Datée du IIe siècle après JC, elle a dû être restaurée avant son déplacement délicat au musée. 35 m2 rassemblent des tesselles en calcaire, verre et terre cuite. La seconde est la mosaïque de Bellérophon, âgée de 2 000 ans. Elle a été découverte sous le cours Gambetta en 1950. Ses 14 m2 et son poids (3 tonnes) ont nécessité une installation dans le musée deux avant son inauguration. Le toit du bâtiment n’était pas encore posé.

Vous accèderez bientôt aux images de quelques-unes de ces pièces exceptionnelles et à bien d’autres qui ne seront que le pâle reflet des 5 000 pièces offertes aux yeux du public.

La mezzanine des mosaïques.

Enfin, la troisième période du musée est double. Des salles sont consacrées à la période médiévale avec de nombreuses sculptures et d’autres à la période 1500-1900 avec les maquettes en liège de l’archéologue nîmois Auguste Pellet (1785-1865).

Le musée de la Romanité possède également un auditorium, des espaces consacrés à des expositions temporaires, des ateliers pédagogiques, un centre de documentation, une boutique librairie et bien sûr des bureaux administratifs. Mais c’est au dernier étage du bâtiment que les Amis du Vieil Istres ont profité de la terrasse du bâtiment qui offre une vue panoramique sur 360°, arènes incluses.

Prochaine sortie : le samedi 6 avril (après-midi) avec la visite du musée Jean Moulin à Saint-Andiol.

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La laïcité : un principe menacé ou liberticide ?

Ce jeudi 7 mars, Jean François Noyes nous a offert à l’auditorium André Noël, une superbe conférence sur l’histoire, l’état et le devenir de la laïcité. Celle-ci fait l’objet, depuis une vingtaine d’années en France, de vifs débats dans lesquels le grand public a du mal à s’y retrouver : êtes-vous pour ou contre le voile, le burkini, les accompagnants scolaires, les crèches dans les mairies ? Au-delà de ces questions ponctuelles qui sont les plus médiatisées, la laïcité fait aussi l’objet de débats de fond sur sa nature et sa capacité d’adaptation à un monde qui a connu de profonds bouleversements. Deux écoles s’affrontent. Certains philosophes, sociologues, juristes prétendent qu’elle est liberticide, tyrannique, frénétique alors que d’autres considèrent qu’elle est gravement menacée et qu’il faut se rassembler pour tenter de la sauver

Le conférencier Jean François Noyes et Claude Herrera, président des AVI.

 

Jean François Noyes a analysé très lucidement la réalité actuelle. D’abord avec des exemples précis de certains pays (Allemagne, Canada, Pays-Bas …) qui ont opté pour le multiculturalisme, un choix politique qui s’est souvent soldé par un échec.

Ensuite en France qui a créé lors de la Révolution la célèbre Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen puis opté pour la laïcité avec la loi de 1905 (séparation de l’Eglise et de l’Etat). En théorie, la laïcité est la protectrice du bien vivre ensemble. L’Etat est neutre et garantit le libre-service des cultes dont le fonctionnement ne peut faire l’objet de textes de lois.

C’est au travers de nouveaux exemples que Jean François Noyes nous a démontré que la réalité s’est éloignée de la théorie. En voici quelques-uns :

  • Il existe une direction des cultes au sein du ministère de l’Intérieur.
  • Les évêques ont un accès direct avec les autorités.
  • L’Etat favorise le financement des cultes en cédant des terrains par bail emphytéotique (15 euros par mois) pour la construction d’édifices religieux. Il subventionne également l’entretien et la restauration de ces édifices construits avec des aides de l’Etat (jusqu’à 70%).
  • L’Etat ou les collectivités locales financent des pratiques ou traditions cultuelles en les masquant par du culturel.
  • L’Etat ferme les yeux sur les dons reçus par des fondations religieuses non déclarées. Des cultes peuvent recevoir des dons par des mécènes qui sont défiscalisés jusqu’à 66%.
  • La loi interdisant le port du voile dans les écoles.
  • La France organise et paie la formation d’imams.
  • Procès d’assise reporté pour cause de Ramadan.
  • Pratique du culte pendant les horaires de travail
  • Etc …

Ces quelques exemples nous montrent une République assez accommodante envers les cultes. La loi de 1905 se vide de plus en plus de sa substance et les règles de la société française sont remises en cause. Ainsi, la France laïque est obligée aujourd’hui de prendre en compte la réalité religieuse. Ce qui se traduit par des rivalités politiques droite-gauche où les arguments de prise de position sont essentiellement guidés par des raisons électorales. Tels ont été les propos (résumés) de Jean François Noyes.

En fin de conférence, Jean François Noyes a été remercié par Claude Teissier, secrétaire des AVI.

 

PROCHAINE CONFÉRENCE : Jeudi 4 avril 2019, 18h00 à l’Espace 233 (CEC) : Le roman du château d’IF, légendes et réalités par Robert Strozzi, membre du bureau des AVI.

Les Procès en sorcellerie, conférence de Marc Suarez

Ce jeudi 28, dernier jour du mois de février 2019, Marc Suarez, membre du conseil d’administration des Amis du Vieil Istres, nous a offert à l’Espace 233 une superbe conférence sur les Procès en sorcellerie au XVIIe siècle en Provence.

En 1609, un curé de Marseille, chargé de faire l’éducation de trois jeunes filles mineures, en a profité pour abuser de l’une d’entre elles. Sous prétexte de lui avoir voler sa virginité pour la donner au Diable, son (pseudo) directeur spirituel fut condamné à mort en 1611 alors que la malheureuse mineure, d’abord déclarée possédée par ce même curé, eut du mal à guérir de son emprisonnement avant de s’exiler et de vivre en recluse.

Après cet exemple, Marc a démontré l’origine de sorcellerie. Elle trouve sa source dans l’Eglise qui avait fixé les limites entre le bien et le mal, Dieu ne pouvant être autrefois que le seul refuge où l’on échappait à Satan.

Les femmes ont très souvent été victimes de ces chasses aux sorcières : les charmantes et les célibataires par jalousie de leur entourage, les laides par leur aspect physique, les hérétiques, les païennes et les guérisseuses ou sages-femmes de l’époque accusées de pratiquer une médecine parallèle. Dans tous les cas, les femmes étaient considérées comme plus faible intellectuellement que les hommes. Si certaines avaient le courage de contredire l’autorité, cette force ne pouvait provenir que du mal au travers de Satan … auquel elles n’avaient pu résister par leur faiblesse naturelle.

Mais les jugements contre ces personnes qui avaient (soi-disant) pactisé avec le Diable, ne pouvaient conduire les accusés qu’au bûcher. Les magistrats étaient répressifs, cherchant dans leur verdict à plaire avant tout au public, au Roi et à l’Eglise. Les accusés n’avaient pas d’autre choix que d’avouer leurs actes maléfiques sous la torture, préalablement confortés par des recherches de preuve physique. Ainsi, un seul grain de beauté n’était qu’autre qu’une trace du Diable et s’avérait suffisant pour les qualifier de sorcier ou de sorcière.

Marc Suarez pendant sa conférence qu’il a illustrée par de nombreuses images de tableaux de sorcellerie car l’art permet de dire des choses que la parole ne permet pas.

La conférence s’est terminée par des analogies à la sorcellerie contemporaine. D’abord avec le Stalinisme et sa dictature qui a employé des moyens analogues à ceux des magistrats d’antan pour contrer, soumettre ou éliminer les récalcitrants au régime soviétique. Il en fut de même avec le Maccarthisme, période de l’histoire américaine, connue également sous le nom de Peur rouge et qualifiée de chasse aux sorcières à l’encontre des partisans du communisme.

Ensuite, par une autre forme de sorcellerie contemporaine se traduisant par la magie des marabouts, la voyance, l’horoscope, les remèdes de grand-mères et la superstition car, selon certains, il est dangereux de passer sous une échelle ! Aujourd’hui, le cinéma participe également à la sorcellerie contemporaine, au travers de films à succès, telle la série des Harry Potter.

En fin de conférence, Marc a été applaudi et remercié ici par Pierre Fontaine, membre des AVI.

PROCHAINE CONFÉRENCE : Jeudi 7 mars 2019, 18h00 à l’auditorium André Noël (nouvelle mairie): Laïcité : un principe menacé ou liberticide par Jean-François Noyes, administrateur territorial hors classe, retraité.

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L’énigmatique disparition d’Antoine de Saint-Exupéry

Malgré un mistral glacial, l’auditorium André Noël (nouvelle mairie) était presque plein ce jeudi 10 janvier pour la première conférence organisée par les Amis du Vieil Istres. En effet, Michel Issert, secrétaire l’association, a ouvert les débats de l’année 2019 par une conférence consacrée à Antoine de Saint-Exupéry.

Après une inévitable présentation de la généalogie et de la carrière de l’écrivain et pilote français, Michel a orienté ses propos sur le mystère entourant sa disparition, survenue le 31 juillet 1944. Ce jour-là, Antoine de Saint-Exupéry décolle à 8h25 d’un aéroport près de Bastia pour une mission militaire de reconnaissance photos dans le Vercors. Lors de son retour, il est repéré par les Allemands qui auraient aussitôt envoyé un avion de chasse à sa poursuite et abattu l’avion du célèbre écrivain. Mais où ?

Toutes les recherches effectuées sur le rivage méditerranéen, de Marseille jusqu’à Nice se sont avérées infructueuses … jusqu’au 7 septembre 1998, où Jean Claude Bianco, patron pêcheur de Mazargues, remonte de ses filets un objet avec quelques éclats brillants. La prise a eu lieu sur la partie marseillaise des calanques de Cassis. Après maints nettoyages, l’objet s’avère être une gourmette d’environ 35 grammes sur laquelle apparait après brossages d’abord la gravure Antoine prolongée après d’autres brossages par Saint Exupéry.

Michel Issert pendant sa conférence.

Si cette gourmette est vraiment celle de l’aviateur abattu le 31 juillet 1944, l’épave de son avion ne doit pas être bien loin. Ainsi commencent les recherches sous-marines par la célèbre COMEX. Des recherches secrètes mais qui n’ont pu le rester jusqu’au 28 octobre 1998, date où vont commencer les ennuis de Jean Claude Bianco. Car, selon la loi, il aurait dû déclarer la gourmette au plus tard 48 heures après sa découverte au DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines). Jean Claude Bianco est même accusé d’avoir violé cette loi du 1er décembre 1989 relative aux biens culturels maritimes. Il doit rendre aux autorités la gourmette à contre-cœur.

La gourmette sera ultérieurement restituée à la famille Giraud d’Agay, héritière légitime de l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry, décédé sans enfant (Gabrielle, sœur d’Antoine, avait épousé Pierre Giraud d’Agay). Une famille héritière qui va rentrer en conflit avec le patron pêcheur de Mazargues. Cependant, après avoir récupéré la gourmette, elle a toujours refusé de reconnaître son authenticité mais ne voulait en aucun cas la rendre à celui qui l’avait découverte.

Jean Claude Bianco vit alors plusieurs années de déprime. A son procès, il est débouté et condamné à verser 300 euros d’amende à chaque héritier d’Agay. Différentes voies de presse (journaux télévisés, Paris Match, Science et Vie …) le font passer pour un usurpateur et la gourmette pour une galéjade marseillaise. Mais les détracteurs parisiens et la famille Giraud d’Agay ont dû revoir leur copie …

En effet, le 1er septembre 2003, soit après 5 années de recherches sous-marines, Luc Vanrell de la COMEX trouve enfin une épave inconnue près de l’île de Riou … Après avoir été remontée, elle a été formellement identifiée pour être celle de l’avion piloté par Antoine de Saint Exupéry : carcasse d’un bimoteur P38 Lightning avec numéros de série correspondants.

Jean Claude Bianco a ensuite été réhabilité et conclu un pacte de paix avec la famille d’Agay. Quant à la carcasse remontée, elle a d’abord été exposée à la base d’Istres puis envoyée au Bourget où un espace Saint Exupéry a été créé.

Le lieutenant allemand Horst Rippert (1922-2013) a déclaré en 2008, être le pilote (aux commandes d’un Messerschmitt BF 109) qui a abattu le Lightning P38 de Saint Exupéry le 31 juillet 1944. C’est aujourd’hui la thèse la plus probable expliquant le crash de l’avion français. Horst Rippert était le frère ainé du chanteur Ivan Rebroff (né Hans Rolf Rippert).

Michel Issert et son épouse Yolande, tous deux remerciés en fin de conférence.

PROCHAINE CONFÉRENCE : Jeudi 28 février 2019, 18h00 à l’Espace 233 (CEC): Procès en sorcellerie au XVIIème siècle en Provence par Marc Suarez, membre du bureau des AVI.

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