La conférence de Jo Ros

Jeudi 26 janvier 2023, à l’auditorium Charles Aznavour, Jo Ros, peintre, écrivain et poète, nous a offert la première conférence de l’année organisée par les Amis du Vieil Istres. Le thème portait sur un sujet proche d’Istres : Histoire de la prud’homie de pêche de Martigues.

Tout avait commencé au IXe siècle avec la création des bourdigues, un système d’agencement de roseaux servant par barrage à piéger les poissons dans le canal de Martigues. Ce qui créa des conflits entre les pêcheurs bourdigaliers et les embarcations se rendant en mer. D’autres conflits sont nés également entre les pêcheurs martégaux et les autorités friandes de poissons tels les comtes de Provence, le vicomte de Marseille, les seigneurs de la région, l’archevêché d’Arles, les Papes … Des pêcheurs professionnels sont alors devenus des médiateurs pour apporter une expertise dans les décisions de justice liées à ces rivalités, toujours oralement, sans écrit et sans frais.

Jo Ros lors de sa conférence à l’auditorium Charles Aznavour.

Il en a été ainsi jusqu’à la Révolution. En effet, la prud’homie de Martigues est devenue une institution officielle le 1er janvier 1791. Les prud’hommes siégeaient alors au Plan de Meyran (îlot disparu entre Jonquières et l’Île) et dans l’ancienne chapelle des Pénitents noirs désaffectée depuis 1758. Puis en 1859 dans une nouvelle bâtisse proche de la précédente.

Mais au début du XXe siècle, le Plan de Meyran est détruit afin d’élargir et approfondir le canal Gallifet (entre Jonquières et l’Île) et permettre le passage de navires plus importants vers l’étang de Berre. La prud’homie est expropriée. Elle déménage alors en 1920 dans ses locaux actuels, situés au 12, quai Lucien Toulmond (quartier de l’Île).

L’actuelle prudhommie martégale (ou tribunal de pêche) est depuis le siège de la juridiction des prud’hommes du quartier maritime de Martigues. Onze prud’hommes y siègent. Sa juridiction s’étend de la Camargue (embouchure du Rhône) jusqu’à l’anse de Boumandariel (entre Carro et Sausset-les-Pins), étang de Berre (et donc Istres) inclus. Elle gère toujours les conflits liés à la règlementation de la pêche décidée par le ministère de la Mer (outils employés, périodes de récoltes etc …). Notons que 33 prud’homies sont recensées de Vintimille à Port-Vendres

Jo Ros répondant aux nombreuses questions du public en fin de conférence.

Prochaine conférence : jeudi 9 février 2023 à 18h00 à l’auditorium Charles Aznavour. Thème : D’Arles la romaine à la Cité médiévale par Robert Strozzi, membre du bureau des AVI.

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Les activités 2023

Le programme des activités pour l’année 2023 est en partie finalisé … Pour les sorties, le prix et l’heure de RDV vous seront communiqués ultérieurement sur cette même page. Voici cependant un résumé des principaux rendez-vous :

1. Trois sorties sont prévues :

Samedi 4 février 2023, journée complète, Marseille : visites de la réplique de la grotte Cosquer et du MUCEUM (accès libre au fort Saint-Jean inclus).
Prix : en attente.
Départ du car : heure en attente, esplanade Bernardin Laugier.
Réservation avant le 29 janvier.

Samedi 11 mars 2023, journée complète, Arles : visites du Muséon Arlaten et du musée Arles Antique.
Prix : 35 euros.
Départ du car : 8h30, esplanade Bernardin Laugier.
Réservation avant le 4 mars.

ATTENTION changement de date, sortie à Marseille avancée au VENDREDI 12 MAI : visite guidée du stade vélodrome (et si le temps restant le permet => possibilité de visiter librement la Cité radieuse – Le Corbusier).
Prix : 25 euros.
Départ du car : 13h00, esplanade Bernardin Laugier.
Réservation avant le 8 mai.

Réservation des sorties :
Chèque à l’ordre des Amis du Vieil Istres et à envoyer à :
Les Amis du Vieil Istres, boulevard de la République (ancienne mairie), 13800 Istres.
ou à :
Michel Issert, Terrasse des Oliviers, 30, rue du roi René. 13800 Istres.
Pour tout autre renseignement, tel : 06 60 17 61 04 ou 06 23 98 17 85.

2. L’assemblée générale :
Elle est fixée au samedi 25 mars 2023, à 10h00 au Pavillon de Grignan avec la remise du bulletin n° 45.

3. Cinq conférences sont prévues, toutes à l’auditorium Charles Aznavour (derrière le gymnase Le Podium, quartier de Trigance) et à 18h00 :

Jeudi 26 janvier 2023 : Histoire de la prud’homie de pêche de Martigues, par Jo Ros, écrivain.

Jeudi 9 février 2023 : D’Arles la romaine à la Cité médiévale par Robert Strozzi, membre du bureau des AVI.

Jeudi 2 mars 2023 : Le droit des femmes dans l’entre deux guerres par Jeanne Marie Sauvage-Avit, historienne.

Jeudi 6 avril 2023 : Florence, de la Cité à l’État par Jean Pane, historien.

Jeudi 27 avril 2023 : Les habitations troglodytiques de Saint-Chamas par Jacques Lemaire, ancien président des Amis du Vieux Saint-Chamas.

NOUVELLE CONFERENCE 2023 :
Jeudi 14 décembre à 18h00 à la nouvelle Maison du Combattant, boulevard de Vauranne (près du parking Sicardi). Les Canons de la Couronne (commune de Martigues) et les fortifications de la Côte Bleue par Nicolas Balique.

4. Les Rencontres Historiques , CEC (Espace 233) :
La date est fixée au samedi 7 octobre 2023 à 9h00.
4 communications historiques sont prévues (2 le matin et 2 l’après-midi).
Le repas sera pris sur place (et toujours sur réservation).
Le programme vous sera dévoilé au cours de l’été.

Pour plus de détails :

Accès direct à la page des conférences.

Accès direct à la page des sorties.

Accès direct à la page des Rencontres Historiques.

Accès direct à la page de l’Assemblée Générale.

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Conférence de Jacques Lemaire

La conférence de Jacques Lemaire (Les maisons troglodytiques de Saint-Chamas) prévue le jeudi 24 novembre 2022 à 18h00 à l’auditorium Charles Aznavour est ANNULEE pour cause de COVID du conférencier.

Cette conférence est reportée. N’hésitez pas à consulter cette même page pour être informé de la date du report.

Sortie au Camp des Milles

Samedi 19 novembre 2022, les Amis du Vieil Istres s’étaient rassemblés à 13h00 au bas de l’esplanade Bernardin Laugier. Le car les a emmenés dans la banlieue d’Aix-en-Provence pour visiter le Site-mémorial du Camp des Milles.

Inauguré le 10 septembre 2012 en présence de 2 000 personnalités nationales et internationales, puis ouvert au public le 14 septembre suivant, le site-mémorial du camp des Milles allie histoire et mémoire pour ne pas oublier la tragique période de la Shoah (catastrophe en hébreu). Il a, de plus, la vocation d’alerter les générations actuelles et futures pour les prévenir des menaces permanentes du racisme, de la xénophobie, de l’antisémitisme, de l’intolérance et du fanatisme.

Les Amis du Vieil Istres devant l’entrée du site mémorial du Camp des Milles.

 

Pour leurs sorties, les Amis du Vieil Istres recherchent l’histoire et la culture. Mais cette fois-ci, ils ont subi un pénible retour au passé après s’être confrontés de plein fouet au génocide de la Seconde Guerre mondiale, qui a vu l’extermination de 6 millions de Juifs (sur les 10 millions vivant en Europe). Le camp des Milles y a tristement participé. Choisi pour sa position éloignée (en pleine campagne à cette époque) mais proche d’une voie ferrée, ce camp avait ouvert ses portes en 1939 dans une tuilerie-briquèterie désaffectée pour connaitre ensuite trois phases différentes :

Première phase, de septembre 1939 à juin 1940 : la Seconde Guerre mondiale est déclarée. C’est le camp dit des sujets ennemis, placé sous commandement militaire français. Des Allemands et des Autrichiens sont alors détenus par sécurité (risques d’attentats, d’espionnage …), y compris ceux ayant fui (par émigration) le régime nazi.

Seconde phase, de juillet 1940 à juillet 1942 : le camp des Milles devient celui des indésirables. Y sont transférés les étrangers des camps du Sud-Ouest, des Brigades internationales d’Espagne ainsi que des Juifs expulsés du Palatinat, du Wurtemberg et du pays de Bade. En novembre 1940, le camp, passé sous l’autorité du ministère de l’Intérieur, devient le seul camp de transit en France pour une émigration Outre-Mer, transit régulier ou illégal avec l’aide de particuliers, d’organisations ou de filières locales et internationales.

Troisième phase, août et septembre 1942 : le site des Milles devient un camp de déportation. Après leurs détentions, plus de 2 000 Juifs ont été embarqués de force dans des trains (via 5 convois échelonnés entre le 11 août et le 13 septembre 1942) pour rejoindre Auschwitz en Pologne : un camp de concentration et d’extermination devant répondre à La Solution Finale imposée par Hitler en 1942.

Pendant la visite avec un guide passionné qui a passé son enfance à Istres.

 

Le gouvernement de Vichy a tristement collaboré pour déporter, sans retour, ces milliers de Juifs détenus au camp des Milles … alors que la zone sud de la France (dite libre) n’était pas encore occupée par l’Allemagne. Parmi ces passagers de l’horreur : des hommes, des femmes et plus d’une centaine d’enfants (le plus jeune n’était âgé que d’un an). Ils entraient dans l’accord des 10 000 Juifs promis par Pétain et Laval à … Hitler.

Dans notre région, les rafles de Juifs ont continué en 1942 et 1943 et le camp des Milles a ensuite servi de détention provisoire avant de transférer les détenus dans d’autres camps. Durant ces trois périodes, il a vu passer 10 000 internés de 38 nationalités dont de nombreux artistes et intellectuels comme les peintres-sculpteurs allemands Max Ernst et Hans Bellmer.

Reconnu par l’Etat comme Monument historique, le site mémorial du camp des Milles est le seul grand camp français d’internement et de déportation resté intact. Il fait désormais partie des neuf hauts-lieux de mémoire en France.

Pour en savoir plus sur la visite du Camp des Milles, cliquez sur le pavé ci-dessous :

Prochain RDV : Jeudi 24 novembre à 18h00 à l’auditorium Charles Aznavour pour une conférence sur les maisons troglodytiques de Saint-Chamas par Jacques Lemaire, ancien président des Amis du Vieux Saint-Chamas.

Rendez-vous ensuite l’année prochaine, le programme des activités 2023 vous sera bientôt dévoilé.

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Vos prochains RDV (novembre 2022)

Les Amis du Vieil Istres ont prévu une nouvelle conférence et une sortie supplémentaire en novembre 2022 :

Samedi 19 novembre 2022 : sortie près d’Aix-en-Provence avec la visite du site mémorial du Camp des Milles (après-midi).

Prix : 25 euros, chèque à l’ordre des Amis du Vieil Istres.
Départ du car : 13h00 précises, esplanade Bernardin Laugier.
Réservation : jusqu’au 11 novembre 2022 inclus.

Réservation et informations sur la sortie au Camp des Milles :
Courrier postal : Les Amis du Vieil Istres, boulevard de la République, 13800 Istres.
Amis du Vieil Istres : 06 60 17 61 04 ou 06 23 98 17 85.
Souvenir Français : 06 70 38 93 49.
Ammac : 06 21 03 28 53.

Jeudi 24 novembre 2022 à 18h00 :

  • Conférence de Jacques Lemaire (ancien président des Amis du Vieux Saint-Chamas).
  • Thème : les maisons troglodytiques de Saint-Chamas.
  • Lieu : auditorium Charles Aznavour (chemin de Cappeau, Trigance, derrière Le Podium).
  • Les Rencontres Historiques 2022

    Samedi 1er octobre 2022, à l’espace 233 (CEC), se sont déroulées les 30e Rencontres Historiques de la ville d’Istres, organisées par les Amis du Vieil Istres.

    Après l’accueil du public et le discours d’inauguration de Nicole Joulia, première adjointe, Michel METENIER, historien et président de l’association Mémoires de Gignac, a ouvert les débats sur le thème : Marseille sous le Premier Empire : à la recherche de Napoléon . En 1793, les Bonaparte de Corse s’enfuient de l’île de Beauté et passent par Marseille : Letizia (mère du futur Napoléon Ier) et une partie de sa progéniture y restent quatre ans. La réussite militaire du jeune Napoléon sortira le clan de la misère et de l’anonymat. Après le coup d’Etat (brumaire an VIII), Marseille, à l’image du pays, est aux ordres du Premier Consul : l’ordre est rétabli, les masses de granit s’imposent (préfet, lycée, concordat…). Les Marseillais n’ont pas la parole car la vie politique est muselée. La bourgeoisie est elle aussi mécontente, la guerre n’étant jamais favorable au commerce. Le blocus continental a engendré une catastrophe pour le port. Après 1810, on voit même des distributions de pain, de viande et de soupe populaire. La chute de l’Empire est ensuite accueillie dans une joie véritable. Marseille va alors connaître une première transformation urbaine, des bâtiments sont bâtis et des espaces sont aménagés … Michel Metenier nous a alors fait visiter le centre-ville de cette époque.

    Les quatre conférenciers sont fins prêts. De gauche à droite :
    Caroline Pane, Christian Giroussens, Michel Metenier et Nicole Bonsignori.

     

    Docteur en Histoire des Universités Aix-Marseille et Bologne, Caroline PANE a enchainé sur le thème : La Casa d’Italia : les Italiens et le fascisme italien à Marseille. La cité phocéenne est historiquement marquée par la Grande émigration italienne de la fin du XIXe siècle. Une période assez connue sauf celle qui concerne les années sombres du fascisme, de l’entre-deux-guerres et de la Seconde Guerre mondiale. Le régime de Mussolini a pourtant porté une attention toute particulière aux Italiens à l’étranger ( gli italiani all’estero ) selon la terminologie fasciste. Plus de 100 000 Italiens résidant à Marseille constituaient alors un levier stratégique pour l’exportation de l’idéologie fasciste et les ambitions impériales de Mussolini.

    En 1936, le régime entreprend l’édification d’un vaste complexe architectural : la Casa d’Italia. Cette Maison d’Italie va devenir jusqu’à la fin de la guerre le théâtre du Culte du littorio, la religion civique du fascisme, dont elle va afficher les emblèmes. Tous les Italiens émigrés à Marseille ne fréquentaient pas la Casa certes mais sa dimension physique et symbolique n’était pas négligeable, d’autant plus qu’elle accueillait également le siège du Consulat et les écoles italiennes. Aujourd’hui, les fresques et les motifs fascistes ont été effacés mais les murs de la Casa sont toujours debout. Le Consulat a conservé ses bureaux et le siège du parti fasciste a laissé la place, dans l’après-guerre, au nouvel Institut culturel italien. C’est lui qui fait aujourd’hui vivre et résonner cet espace aux sons et couleurs de l’Italie.

     

    Repas de midi au restaurant La Terrasse du CEC.

     

    Après le repas, Christian GIROUSSENS , ingénieur et membre des AVI, a inauguré l’après-midi avec une conférence titrée : Les records aéronautiques de vitesse de Sadi-Lecointe et Bonnet, les hommes les plus rapides du monde (Istres, 1923-1925)..

    Entre le premier vol contrôlé des frères Wright en 1903 aux Etats-Unis et la Première Guerre mondiale, l’aviation a connu de longs balbutiements. La France s’est très vite hissée à la pointe du progrès. Alors qu’en 1907 Farman réalise le premier vol de plus d’une minute sur le continent sur 1 km de distance, un an plus tard, les records de durée et de distance sont portés à 29 minutes sur 24 km. L’émulation sportive accélère les innovations techniques. En 1913 le record de vitesse est détenu par Jules Védrines, à 200 km/h. La Guerre de 1914-1918 a freiné la course aux records et laissé sa place à l’aviation militaire. Une école de pilotage d’Istres est alors créée en 1917 dans la plaine de la Crau pour fournir les équipages à la nouvelle arme.

    La paix revenue, la course aux records a aussitôt repris. Les nations rivalisent en permanence pour améliorer les performances de leurs avions. Au début des années 20, pilotes et constructeurs français tiennent encore le haut du pavé. Entre 1919 et 1922, pas moins de 7 records du monde de vitesse sont successivement établis par Joseph Sadi-Lecointe sur avion Nieuport, jusqu’à atteindre 342 km/h en septembre 1922. Mais dès le mois suivant, le record est pris par un pilote américain. Sadi-Lecointe décide alors d’aller à Istres, seul endroit en France où l’on dispose d’assez de place au sol en bon état pour prendre l’envol et pour l’atterrissage. Un choix heureux, car en février 1923, il porte le record de vitesse à 375 km/h. La même année, les Etats-Unis reprennent le record, jusqu’en décembre 1924 où, à Istres toujours, Florentin Bonnet le pousse à 448 km/h. Dans ce contexte, c’est tout naturellement la base d’Istres qui est retenue pour une course aéronautique internationale de vitesse financée par un mécène américain, soit la course Beaumont, disputée en 1924 et 1925. Celle-ci n’aura cependant guère de rayonnement, et se réduira à l’affrontement entre pilotes français, dont Sadi-Lecointe et Bonnet. C’est ainsi qu’il y a un siècle déjà, Istres fut le lieu incontournable des exploits des meilleurs pilotes et avions français de l’époque.

     

    Membre des AVI, Robert Strozzi remet un cadeau à Christian Giroussens
    à la fin de sa conférence.

     

    Nicole BONSIGNORI, pharmacienne de profession, historienne par goût, nous a ensuite présenté la dernière conférence des Rencontres Historiques 2022 : Sébastien le Prestre dit Vauban. Derrière les forteresses : l’homme .

    Trois siècles ont passé depuis la mort de Vauban mais son souvenir est toujours présent dans de nombreuses villes de France. Un guerrier avant tout qui a mené 50 sièges victorieux, un bâtisseur qui a construit plus de 30 places neuves et en a fait restaurer plus d’une centaine. Nicole Bonsignori nous a fait découvrir la face cachée du célèbre architecte. Car, derrière la légende se cachait une personnalité fascinante, un homme aux multiples facettes et un immense humaniste, en avance sur son siècle. Et cela 50 ans avant les lumières et les grands philosophes. Vauban fut le défenseur des petites gens. Il connaissait leurs misères mais aussi la dignité de l’homme et la liberté d’opinion.

    Les 30e Rencontres Historiques se sont d’abord poursuivies par une remise de médaille : René Giroussens, président d’honneur des Amis du Vieil Istres, a remis la médaille d’or de la jeunesse et des sports et de l’engagement associatif à Michel Yssert pour son activité dans diverses associations istréennes et notamment pour avoir organiser en 2015 l’inauguration de la voie ferrée de la Côte Bleue lors de son centenaire. Un vin d’honneur a ensuite clôturé les Rencontres Historiques 2022.

    René Giroussens décore Michel Yssert, en présence de Yolande, son épouse.

     

    Deux prochains rendez-vous sont prévus en novembre :
    suivre l’annonce sur la page d’accueil du site.

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    La sortie à Montélimar

    Samedi 21 mai 2022, 27 Amis du Vieil se sont levés à l’aube pour prendre le car à 07h00, devant l’esplanade Bernardin Laugier. Le car les a emmenés à Montélimar où plusieurs rendez-vous les attendaient.

    La matinée était consacrée à la visite du musée européen de l’aviation de chasse, mitoyen à l’aérodrome de Montélimar. 66 avions de chasse et civils se sont laisser admirer sur un espace de 25 000 m2 (dont 5 000 couverts). Parmi eux, des marques légendaires telles Breguet, Douglas, Mig, De Havilland et bien sûr Dassault avec divers Mirage, Falcon, Alphajet, Mystère … A cela se sont ajoutés des réacteurs, un cockpit de DC7, une Caravelle ouverte au public et bien d’autres surprises. Notons que ce musée constitue le site de sauvegarde le plus important du sud de la France. Ouvert au public en décembre 1995, il est géré par des bénévoles passionnés au sein d’une association créée le 24 juin 1987.

    Les AVI devant le Jaguar. En arrière-plan, l’avant d’une Caravelle.

     

    Après le repas au restaurant Le Saint Mart, les Amis du Vieil Istres ont pris le petit train touristique qui les a emmenés visiter le quartier Saint-Martin, le Jardin Public, les gares routière et SNCF, les Allées Provençales (ex RN7) et le centre historique de Montélimar : un centre piétonnier et commerçant hébergeant des demeures anciennes où vécurent des personnalités tels Diane de Poitiers et Emile Loubet.

    Montélimar est indissociable du nougat depuis le XVIIe siècle. La journée s’est inévitablement terminée par la visite d’une fabrique artisanale de nougat : L’Artisan Nougatier. < p>

    En voiture !

     

    Dernière photo souvenir devant l’entrée de la boutique de L’Artisan Nougatier. .

     

    Pour en savoir plus sur la journée à Montélimar, cliquez sur les pavés ci-dessous :

    Prochaine sortie : rendez-vous cet automne pour la visite du Camp des Milles, près d’Aix-en-Provence. La date vous sera communiquée ultérieurement.

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    La conférence de Bernard Mille

    Jeudi 28 avril 2022, à l’auditorium André Noël, Bernard Mille, vice-président de l’Académie d’Aix-en-Provence, nous a offert la cinquième conférence de l’année organisée par les Amis du Vieil Istres. Le thème portait sur un personnage célèbre : Machiavel.

    Qui ne connait pas le terme machiavélique (rusé, perfide, astucieux, diabolique … selon nos dictionnaires) ? Un adjectif qui provient de Nicolas Machiavel (1469-1527) humaniste florentin, théoricien de la politique, de l’histoire et de la guerre mais aussi poète et dramaturge.

    Bernard Mille nous a d’abord présenté l’histoire de ce personnage haut en couleurs, né le 3 mai 1469 à Florence. Il a débuté sa carrière politique en 1498, date où il est nommé secrétaire général à la seconde chancellerie. En 1513, impliqué dans une conjuration contre les Médicis, il est emprisonné et torturé. Mais le pape Leon X l’amnistie. Machiavel se retire alors chez la famille Rucellai.

    Machiavel a écrit deux pièces de théâtre (la Clizzia et Mandragore). Mais ce philosophe est surtout célèbre pour ses écrits politiques et ses prises de position. Il était anticlérical et républicain par l’esprit (bien qu’ayant servi des ducs et des rois). Au sujet des femmes, il les considérait comme un danger dans la maison, causant la ruine d’un Etat et menant un gouvernement à sa perte ! Ses œuvres majeures sont cependant entrées dans l’histoire : L’art de la guerre, le Prince, Discours sur la première décade de Tite-Live, Histoires florentines

    Machiavel voyait la politique comme des faits ayant des causes et des conséquences sans lien avec la morale chrétienne. Quelques extraits de ses textes : Il faut ruser pour tromper l’esprit des hommes … Un homme ne peut être grand que s’il dépasse la loyauté des autres … L’Etat doit avoir une solide organisation intérieure, avec des lois pourvues à tout et une milice autonome efficace … Il savoir être méchant pour être craint et faire le mal si nécessaire.

    Dans ses textes, l’auteur dévoile son style et l’originalité de son personnage : des constructions logiques, des analyses très fines révélant des détails très riches et un don particulier pour l’observation. Ses récits sont vivaces et réalistes. Mais Machiavel est toujours resté modeste quand il parlait de lui.

    Nicolas Machiavel nous a quitté le 22 juin 1527 à la suite de douleurs de ventre survenues deux jours auparavant. Les œuvres ambiguës de ce haut fonctionnaire déchu ont cependant révolutionné le monde politique. Elles ont laissé des traces ineffaçables qui ont inspiré les générations suivantes et même les actuelles.

    Bernard Mille remercié en fin de conférence par
    René Giroussens, président d‘honneur des Amis du Vieil Istres.

    Prochaines conférences : rendez-vous le samedi 1er octobre 2022 à 9h00 à l’Espace 233 (CEC) pour les 30e Rencontres historiques. Quatre conférences vous seront proposées (deux le matin et deux l’après-midi). Le programme de cette journée est accessible depuis la page d’accueil.

    La conférence de Christian Bruschi

    Jeudi 7 avril 2022, à l’auditorium Charles Aznavour, Christian Bruschi, professeur émérite d’histoire du droit et des institutions à l’Université Aix-Marseille, nous a offert la quatrième conférence de l’année organisée par les Amis du Vieil Istres : Le Parlement de Provence au XVIIIe siècle face au roi absolu et aux Lumières.

    En 1487, le comté de Provence rejoint le royaume de France. Mais ce n’est qu’en 1501 que Louis XII établit à Aix un Parlement (l’endroit où l’on parle), soit une Cour de justice qui statuait le plus souvent en dernière instance. Dans ces Parlements (Provinces et Paris), les membres n’étaient pas élus mais nommés par le roi. Ils étaient chargés d’appliquer les ordonnances royales après un enregistrement officiel. Mais, parfois, lors de désaccords, ces enregistrements tardaient. Ils étaient alors soumis à des critiques qui repoussaient l’application de ces lois royales de plusieurs années. Le monarque avait dans tous les cas le dernier mot.

    On connait l’adage, un peu caricatural : le Mistral, le Parlement et la Durance sont les trois fléaux de la Provence … Mais Christian Bruschi nous a cependant présenté un Parlement de Provence plutôt prudent et réservé, préférant la conciliation à l’opposition. Au XVIIIe siècle, les divers arrêts du Parlement démontrent qu’il ne s’est pas vraiment ouvert aux Lumières et aux idées nouvelles à l’exception du domaine économique où il a plutôt favorisé le libéralisme naissant.

    Un Parlement modéré certes mais qui a su parfois prendre parti, notamment avec une majorité de Gallicans dans ses membres qui ne reconnaissaient pas la pleine autorité du Pape sur l’Eglise. Le Parlement d’Aix a par exemple prôné la sécularisation de l’enseignement et interdit la Compagnie des Jésuites en Provence. Côté pénal, dans ses jugements et instructions, le Parlement de Provence était réticent à l’idée de l’intime conviction. Il ne connaissait que la théorie des preuves légales pour annoncer un verdict. Pour cela, il avait recours à la torture pour faire avouer les suspects, un supplice pourtant aboli par Louis XVI.

    Les Parlements de Paris et de Province ont été affaiblis et certains dissous sous Louis XV. Mais dans un but de réconciliation, Louis XVI les a rétablis. Eclaboussé par divers scandales, celui de Provence a vécu pitoyablement ses dernières années avant d’être définitivement, supprimé lors de la Révolution.

    Christian Bruschi remercié en fin de conférence par Chantal Husson.

    Prochaine conférence : jeudi 28 avril 2022, 18h00 à l’auditorium André Noël : Machiavel par Bernard Mille, vice-président de l’Académie d’Aix-en-Provence.

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    La sortie dans le Gard

    Samedi 2 avril 2022, 34 Amis du Vieil Istres ont bravé le retour du froid pour prendre le car à 07h30, au bas de l’esplanade Bernardin Laugier. Un car qui les a emmenés dans le Gard pour la visite de deux musées : celui du Désert (le matin à Mialet) et celui du Scribe (l’après-midi à Saint-Christol-lez-Ales).

    Les 15 salles du musée du Désert prennent place dans le mas Soubeyran, soit la maison natale du chef camisard Pierre Laporte (1680-1704) dit Rolland. Ce musée comporte des pièces et des documents authentiques qui retracent l’histoire des protestants en France et dans la région cévenole. En effet, suite à la Réforme et à la croissance des églises réformées (la première à Paris en 1555), les protestants sont déclarés hérétiques. Ce qui a engendré de sanglantes guerres de religion (dont le célèbre massacre de la Saint-Barthélemy) de 1562 jusqu’à la promulgation de l’édit de Nantes en 1598 par Henri IV. Un édit qui accorda enfin la liberté de culte ainsi que des droits civiques et politiques aux protestants. Mais Louis XIV le révoqua via l’édit de Fontainebleau en 1685. Les protestants devaient alors se convertir au catholicisme sous peine de répression. Ce qui déclencha de nouveaux conflits sanglants entre ces deux cultes religieux jusqu’en 1787, date où Louis XVI promulgua un nouvel édit de tolérance à Versailles.

    Photo souvenir devant l’entrée du musée du Désert.

     

    Le musée du Désert fait revivre cette longue période houleuse où les protestants ont été persécutés. Ainsi de nombreux documents attestent le passé huguenot avec la Réforme, les guerres de religion, les différents édits royaux, la période du Désert (1685-1787, avec notamment les assemblées clandestines réunissant les protestants dans des lieux secrets et hors-des sentiers battus), la guerre des camisards, la résistance pacifique de certains chefs de file, l’histoire des fugitifs réfugiés à l’étranger, celle des galériens et des prisonniers … Bref, la vie quotidienne dans la clandestinité des huguenots et la longue marche vers la liberté de conscience.

    Pendant la visite (salle de la Réforme).

     

    Autour du thème principal, le musée du Désert présente également un mobilier cévenol, des objets familiers du XVIIIe siècle, la reconstitution d’une veillée cévenole, des armes et des cartes de la guerre des Cévennes, les cachettes des hommes traqués et des livres interdits, les affiches du pouvoir royal, des chaires et des coupes de la Sainte Cène, des actes de naissance et de mariage au Désert, un ensemble remarquable de Bibles ainsi qu’une importante collection de gravures et de tableaux illustrant l’histoire et la répression protestante dans les Cévennes.

    Photo souvenir devant l’entrée du musée du Scribe.

     

    Après le repas de midi au restaurant Le Clos du Mûrier à Générargues (où l’andouillette maison cuite au feu de bois était excellente …), l’après-midi était consacrée à la visite du musée du Scribe, situé au cœur du vieux village. Il prend place dans une partie des anciennes dépendances du château central (XVIIe siècle) de la commune. Sa restauration sert aujourd’hui d’écrin à une collection complète sur l’écriture. Ce musée est né en 1991 grâce à Jean-Louis Bonnefille, un collectionneur qui a rassemblé pendant 50 ans des milliers d’objets liés à l’écriture.

    Environ huit salles s’étendent sur 450 m2 et sur deux étages. Les collections retracent l’histoire de l’écriture, ses différents supports (jusqu’au papier recyclé), les encres, les encriers les instruments d’écriture … La dernière salle reconstitue une salle de classe des années 1920.

    Pendant la visite dans la salle des encriers avec un audio-guide collé à l’oreille.

     

    Pour en savoir plus sur la visite des musées du Désert et du Scribe, cliquez sur les pavés ci-dessous :

    Prochaine sortie : samedi 21 mai 2022, journée complète à Montélimar (Drôme) avec entre autres les visites du centre historique, d’une fabrique de nougat et du musée européen de l’aviation de chasse (inscriptions avant le 14 mai 2022).