La sortie du 18 mai 2019

Samedi 18 mai 2019, à 8h00, espanade Bernardin Laugier … une trentaine d’Amis du Vieil Istres ont pris le car pour se rendre dans le Gard où une double visite les attendait.

D’abord le Seaquarium le matin, ouvert au public depuis le 11 juillet 1989. Propriété de la ville du Grau-du-Roi, il a ensuite été plusieurs fois agrandi pour présenter aujourd’hui 200 espèces sur 2 400 m2 et évoluant dans 33 aquariums géants.

Photo souvenir devant l’entrée du Seaquarium.

 

Un immense bassin est consacré aux phoques et aux otaries, où les visiteurs peuvent assister à des spectacles repas depuis les gradins de l’amphithéâtre. Un espace est réservé aux tortues marines avec un espace muséographique et, depuis 2003, un centre de soins et de recherches pour tortues : le CESTMed (Centre d’Etudes et de Sauvegarde des Tortues marines de Méditerranée).

A cela s’ajoutent l’espace tropical, le paradis sous-marin des poissons multicolores et l’espace méditerranéen où la diversité des espèces étonne. Soient 2 000 espèces de poissons mais aussi de mollusques, hippocampes, étoiles de mer, crustacés, méduses, coraux …

Le Seaquarium est réputé pour être le n°1 du requin en France. Aussi, une trentaine d’espèces nage dans le Requinarium, un espace constitué de 8 aquariums sur 1 000 m2 et sur deux étages. Le Requinarium est traversé par un tunnel en verre de 22 mètres (le premier construit en Europe).

Enfin, au cours de la visite, l’espace Imaginarium qui comprend maquettes, jeux interactifs, théâtre optique, un parcours enfants … Notons que le Seaquarium comprend également un institut marin agissant pour préserver les espèces marines et les écosystèmes méditerranéens.

Après le repas de midi au Patio de la Mer (Seaquarium), les Amis du Vieil Istres se sont rendus aux
Salins du Midi à Aigues-Mortes où une visite en petit train les attendait.
Un TGV plutôt Grandes Vibrations que Grande Vitesse …

 

C’est donc un petit train touristique qui a emmené à 14h00 les Amis du Vieil Istres visiter l’exploitation des Salins du Midi. Ils appartiennent au groupe Salins, l’un des principaux saliniers européens, propriétaire de salins en France et à l’étranger (Italie, Espagne, Afrique). Cette multinationale est également la seule à se consacrer exclusivement à la production et à la commercialisation de sel (dont la célèbre marque La Baleine créée en 1934). Sa capacité de production s’élève à 4 millions de tonnes de sel par an.

Aigues-Mortes est une commune à vocation salinière depuis le IVe siècle avant JC. Le salin fut amélioré par Pecchius, un ingénieur romain qui créa le canal de Peccais (dérivé de son nom) amenant l’eau de mer aux abords des remparts. La culture du sel s’est ensuite poursuivie par des petits propriétaires jusqu’aux inondations de 1840 et 1842. A cette date, le site détruit est repris par le sieur Rigal jusqu’en 1856 où les salins sont rachetés par une nouvelle compagnie : les Salins du Midi.

Le site est immense. Il s’étend sur 18 kms (nord-sud) et 13 kms (est-ouest). 350 kms de routes et chemins le sillonnent.

Sur le site des salins d’Aigues-Mortes, 200 espèces d’oiseaux, dont 157 espèces protégées, sont présentes. Les oiseaux migrateurs sont peu dérangés dans les vastes étendues de cette entreprise où ils trouvent un grand réservoir alimentaire et un lieu de reproduction. C’est aujourd’hui la première réserve de flamants roses en Europe. Un site où la récolte du sel depuis des centaines d’années a favorisé une flore particulière et spécifique. Soient 208 espèces végétales dont 20 sont protégées. Le site fait partie du parc naturel et régional de Camargue. Il est classé Natura 2000.

Photo souvenir en haut d’une camelle datant de 2013.

 

Les Salins du Midi sont connus dans la région istréenne. En effet, cette société, créée en 1856, avait aussitôt racheté les salins autour des étangs de Lavalduc et d’Engrenier (à l’exception des salins Cappeau). Ce rachat incluait la fabrique de produits chimiques du Plan d’Aren créée au début du XIXe siècle. On en reparlera de manière plus détaillée dans le bulletin 2022 des AVI.

Cliquez sur les pavés ci-dessous pour voir plus d’images et d’explications sur le Seaquarium (matinée) et sur les Salins d’Aigues-Mortes (après-midi).

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La conférence de Jean Philippe Lagrue

Jeudi 9 mai 2019, Jean Philippe Lagrue, archéologue et conférencier, a su, par son talent, passionner le public de l’auditorium André Noël sur le thème : Le pays de l’étang de Berre au Moyen Age (Xe-XVe siècle) : châteaux, villages et territoires.

Alors qu’aujourd’hui le plus grand étang salé d’Europe pourrait être classé à l’UNESCO, l’histoire des communes qui entourent l’étang de Berre débute en 962. Certes, par leurs fouilles, les archéologues ont décelé des habitats plus anciens mais aucun texte officiel ne les mentionne avant cette date.

Jean Philippe Lagrue a débuté sa conférence avec des cartes anciennes en décrivant la flore de ce Moyen Age avec en particulier celle de la Nerthe où le chêne vert dominait le pin d’Alep. Cette forêt était à cette époque un defens seigneurial où seuls les nobles pouvaient chasser le cerf et le sanglier. Des arbres ont aujourd’hui disparu tels le noisetier, l’érable, l’hêtre et le châtaignier.

Jean Philippe Lagrue pendant sa conférence.

 

Les châteaux sont mentionnés pour la première fois au Xe siècle dans les communes de Marignane, Vitrolles, Saint-Chamas, Miramas, Les Pennes, Jonquières (Martigues), Fos et Istres. Apparait ensuite une seconde génération de châteaux autour de l’étang de Berre entre 1050 et 1150 dans les communes de Berre, Châteauneuf, Cornillon, l’Ile de Saint Genies et Ferrières (Martigues), La Fare, Gignac, Grans, Lançon et Saint-Mitre.

Des villages se sont apparemment construits au bas de ces châteaux entourés de remparts de protection qui délimitaient le bourg de la campagne. Ils ont appartenu au Moyen Age (Xe-XVe siècle) à différents propriétaires :

  • L’archevêché d’Arles pour Salon, Grans, Saint-Chamas, Castelveyre (Saint-Blaise), Ferrières (Martigues) et Fos où la famille des Porcelet a partagé la seigneurie avec l’archevêché. Une famille seigneurale qui devint ensuite propriétaire des territoires et châteaux sur les domaines de Castelveyre, l’Ile de Saint-Genies et Saint-Mitre. Grans est un cas particulier. Le village s’est construit non pas au bas d’un castrum mais autour d’une église.
  • La seigneurie des Baux, la plus importante sur le plan politique, pour Berre, Châteauneuf, La Fare, Marignane, Rognac, Vitrolles, Lançon et bien sûr : Istres qui comptait 672 habitants en 1378.
  • Les Templiers à Gignac dont il reste aujourd’hui les vestiges de la chapelle Saint-Michel au bord de l’autoroute.
  • Le comte de Provence avec l’ile de Saint-Genies (à partir de 1226) et le fort de Bouc (également à partir de 1226 après avoir été la propriété des seigneurs de Fos). Ce qui lui permettait de verrouiller l’entrée de l’étang de Berre et d’exercer un droit de passage, y compris entre les quartiers martégaux de Jonquières et de Ferrières.
  • Enfin, l’abbaye de Montmajour pour Cornillon, Miramas (le-Vieux) et Jonquières (Martigues).

La partie suivante de la conférence de Jean Philippe Lagrue s’est portée sur les ressources des habitants de ces villages. La vigne prédominait (car on préférait le vin à l’eau) au sein d’autres cultures comme les céréales et l’olivier. Les villageois possédaient des petits jardins complémentaires où ils cultivaient bettes, concombres, choux, épinards, orties, laitues, asperges, pois, fèves, ail, oignons, genévrier et autres arbres fruitiers tels l’amandier, le figuier, le murier et le pommier. Certaines denrées étaient prélevées dans la nature dans des secteurs autorisés.

Dans la nature, on prélevait également le vermillon sur les chênes kermès) pour la teinture rouge. Cette économie sauvage rapportait quelques sous aux habitants qui devaient malgré tout payer une taxe au seigneur. Istres a bien connu cette époque.

La viande consommée était en premier lieu le mouton suivi du porc et du bœuf. La pêche provenait essentiellement des bourdigues. Les villageois, très pieux, mangeaient du poisson environ 150 jours par an. La chasse en barque permettait de prélever quelques foulques alors que le cygne était un mets réservé aux seigneurs.

Jean Philippe Lagrue a ensuite terminé sa conférence non sans avoir évoqué les carrières (celles de Fos au Collet de la Carbonnière et de La Couronne) et bien sûr le sel exploité depuis l’Antiquité tout autour de l’étang de Berre et notamment sur le rivage de l’étang de Lavalduc. Vous en saurez plus sur le Moyen Age autour de l’étang de Berre dans le prochain bulletin (mars 2020) où paraîtra l’article de Jean Philippe Lagrue.

Jean Philippe Lagrue remercié en fin de conférence par Huguette Giroussens,
vice-présidente des Amis du Vieil Istres.

 

Prochaine conférence : rendez-vous le samedi 5 octobre 2019 pour les Rencontres Historiques. Le programme des 4 conférences prévues vous sera communiqué au cours de l’été.

Prochain rendez-vous : sortie en car (journée complète) le 18 mai 2019 au Seaquarium (Grau-du-Roi) suivi l’après-midi de la visite des Salins du Midi à Aigues-Mortes. Prix : 48 euros par personne, repas du midi inclus. Il reste quelques places … Tel : 04 42 55 12 91.

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