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Archives mensuelles : mars 2016
Porte d’Arles … la conférence de René Giroussens
Issues d’une importante collection de René, des cartes postales anciennes ont d’abord illustré le Portail d’Arles, classé Monument Historique le 5 mai 1930. René a retracé son histoire. Autrefois, le centre ancien était entouré de murailles et seulement deux portes permettaient d’y accéder : la Haute (sur l’actuelle place Georges Darrason) et la Basse (entre les rues Juiverie et de la Roque). Mais le 29 octobre 1769, la Porte Basse et une partie des remparts se sont écroulés … On décida alors après avoir eu l’autorisation de Louis XV de détruire quelques maisons attenantes, de reconstruire une nouvelle porte : le Portail d’Arles actuel … avec des pierres provenant du Cros de la Carrière (pierres de Toti). 2 ans et demi de travaux, de 1771 à 1773 pour les maçons Jean Tabusteau (Istres) et François Peytrau (Saint Mitre). Le portail est alors dédié au Maréchal Claude Louis Hector de Villars (1653-1734), l’un des plus brillants généraux de Louis XIV et célèbre par sa victoire surprise à Denain, sur les austro-hollandais en 1712. Décédé en 1770, son fils, le Duc de Villars, également Seigneur d’Istres et Prince de Martigues, ne put lui aussi assister à l’inauguration. L’édifice porte une inscription inachevée : Tous les citoyens habitant la même … La suite fut trouvée par René Giroussens sur un mur de la mairie de Marseille (côté rue de la Loge) : … cité sont garants civilement des attentats commis sur territoire de la commune, soit envers les personnes, soit envers les propriétés.
La porte d’Arles est ornée de deux fontaines dites de Saint Eloi, ancien approvisionnement d’eau des habitants du Vieil Istres et abreuvoir pour animaux. Une appellation qui doit son nom à l’ancienne chapelle Saint Eloi et qui se situait à l’extérieur des remparts (vers les locaux de l’actuel Office du Tourisme). Construite en 1644, cette chapelle abritait la confrérie Saint Eloi où adhéraient les ménagers (paysans aisés). Saint Eloi était honoré à Istres le dimanche suivant la Saint Jean. C’était l’occasion d’une fête avec messe, procession et bénédiction du bétail. La chapelle qui a suppléé à Notre Dame de Beauvoir (trop élevée pour certains) pour le culte des défunts, a également servi de lieu d’inhumation pour quelques notables istréens. Après la Révolution, elle a été vendue (13 octobre 1793) comme bien national puis détruite pour créer une cour à son emplacement.
Sortie au château de Beaucaire
Un château reconstruit vers 1180 sous les ordres de Raymond VI comte de Toulouse, à son retour des croisades. Suite au conflit avec les cathares, la forteresse est ensuite assiégée et Simon de Montford prend alors les commandes du site en 1209. Mais le comte de Toulouse Raymond VII qui naquit en 1197 dans ce château, l’assiège et le reconquit en 1216. Pas pour très longtemps … En effet, Raymond VII dut capituler devant le roi de France Louis VIII. Le château de Beaucaire devînt alors une forteresse royale (traité de Paris) qui s’agrandit pendant la Guerre de 100 ans. Cependant en 1632, pour des raisons politiques (en représailles de la rébellion de Gaston d’Orléans contre Louis XIII, son frère), Richelieu ordonna son démantèlement. Aujourd’hui, il ne reste que quelques murs d’enceinte, la cour (ou basse-cour), le donjon et la chapelle Saint Louis.
Les Amis du Vieil Istres ont eu le privilège de visiter le donjon, lieu de résidence seigneuriale. Des ouvertures et des escaliers très étroits (spécialement conçus pour freiner la progression des ennemis en cas d’attaque) ont permis d’accéder aux différents étages de cette tour haute de 24 mètres et aux murs épais d’1,3 mètre. Le seigneur rendait la justice dans la salle du 1er niveau (qui faisait également office de chapelle) alors qu’il dormait avec son épouse dans celle du second . La salle du 3ème étage était consacrée aux armes. Enfin, c’est l’accès à la terrasse qui offre toujours un magnifique panorama sur 360°. Le donjon est de section triangulaire. Ce choix suppose une meilleure résistance peut-être imposée par la forme du sol.
Après une courte visite à la chapelle Saint Louis, le guide nous conduit au musée, en contrebas du château. Il est dédié à Auguste Jacquet (ancien président du Comité des Musées) et aménagé en 1982 sur 700 m2, près des jardins du château, au lieu-dit La Vignasse (La Grande Vigne). Ce musée renferme quelques petits trésors : tableaux, ouvrages, fonds iconographiques précieux, bibliothèque scientifique, mobilier provençal d’époque, coiffes des beaucairoises, costume d’Arles et les portraits des bienfaiteurs des hospices de Beaucaire. Une salle est entièrement consacrée à la célèbre foire de Beaucaire. Une réussite due à l’emplacement de cette cité historique sur la rive ouest du Rhône où trônait un port depuis l’antiquité. Une nouvelle foire (dite de La Madeleine) est créée en 1464. Elle devient régionale au XVIème siècle puis s’offre une envergure internationale deux siècles plus tard. Beaucaire, carrefour routier et fluvial, est alors un rendez-vous commercial des plus prisés avec 100000 visiteurs venus de toute l’Europe pour échanger, négocier, acheter … et trouver tout ce que l’on peut imaginer ! Le niveau inférieur du musée est réservé à l’archéologie avec différentes salles : de l’outillage du Paléolithique Supérieur (-40000 ans avant JC) jusqu’au Néolithique, du mobilier gallo-romain (lampes à huile, pendentifs phalliques … parmi la multitude d’objets de la vie quotidienne), sculptures, statues, sarcophages, nécropoles, autels funéraires … Une salle rend hommage au docteur Numa Julian, archéologue et géologue amateur qui créa le premier musée en 1927 résultant de ses recherches et de ses fouilles. Ses ouvrages et ses découvertes furent les premiers témoignages de la protohistoire jusqu’à l’époque gallo-romaine autour de Beaucaire.