Sortie au Musée Raimu à Marignane

J’aime bien jouer avec Fernandel parce que justement avec lui, je ne joue pas, je parleJe ne suis pas marseillais, je suis toulonnais, l’accent est plus distingué … Deux des nombreuses citations du célèbre acteur que 45 Amis du Vieil Istres ont pu découvrir samedi 11 avril sur les panneaux du Musée Raimu à Marignane.

Anciennement installé à Cogolin, ce musée a ouvert ses portes le 18 septembre 2014 dans l’ancienne villa bourgeoise de Marius Martin, cuisinier du Tsar Nicolas II. Un projet né d’une double volonté : celle d’Eric Le Dissès, conseiller général, maire de Marignane et d’Isabelle Nohain-Raimu, petite fille de l’acteur et de l’animateur Jean Nohain.

Isabelle Nohain-Raimu nous attendait pour nous présenter l’histoire du musée et de sa double ascendance aux noms célèbres. Puis place exclusive à son grand-père : Jules Muraire né le 18 décembre 1883 à Toulon, soit 131 ans avant l’ouverture du musée. A partir de 1910, il choisit d’inverser les deux premières syllabes de son nom et devient Raimu pour le grand public. La chanteuse française Esther Lekain lui avoue alors : Raimu, c’est un nom qui n’accroche pas, ça ne marchera jamais … Et pourtant, l’acteur qui galérait dans le music-hall amateur, est à l’aube d’une immense carrière qui va s’envoler avec la rencontre de son ami Marcel Pagnol. Les Amis du Vieil Istres ont pu ensuite visionner dans une salle de cinéma de 50 places, un film sur cet acteur hors normes, élaboré à l’aide de nombreux documents par des élèves de 14 à 16 ans.

De gauche à droite, 4 affiches parmi les 46 films de Raimu : La Fille du Puisatiers (1940), Ces Messieurs de la Santé (1934), Théodore et Cie (1933) et son dernier film : L’Homme au Chapeau Rond (1946).

Le musée s’étend sur deux niveaux. Il est composé de pièces et documents (tous originaux) retraçant sa vie au théâtre, au cinéma ainsi que dans son cadre familial et privé. Y figurent plus de 800 photos ainsi que des affiches, manuscrits, correspondances, contrats, vêtements, décorations, mobilier et autres objets personnels. Des anecdotes également. Citons en trois : Raimu refusa que sa charmante épouse, Honorine Metayer, au look de star, joue devant une caméra … Il n’y aura qu’un seul couillon à faire du cinéma dans la famille disait-il ! La Femme du Boulanger, l’un de ses films les plus célèbres, resta projeté en VO durant 7 années dans une salle de New-York. Une performance record qui lui vaudra en 1940, le prix américain de meilleur acteur de l’année. Un prix qu’il n’a jamais pu recevoir en mains propres à cause de ses phobies du bateau et de l’avion. Enfin, 3ème anecdote : Raimu refusa le rôle de Panisse dans la trilogie de Pagnol. Il imposa celui de César et demanda à l’écrivain aubagnais de l’étoffer. C’était d’ailleurs souvent Raimu qui mettait en scène certains passages, changeant le projet et les textes de Pagnol qui lui confia ensuite : Jules, tu es un génie !

A gauche, la statue de Raimu, promu Chevalier de la Légion d’Honneur le 4 février 1938 en tant qu’acteur dramatique. Le prodige a également reçu un César d’Honneur en 1983. A droite : la table originale de la célèbre partie de cartes jouée au théâtre.

Le 20 septembre 1946, Raimu entre à l’hôpital de Neuilly-sur-Seine pour une banale opération d’hémorroïdes. Allergique au chloroforme, il ne rouvrira plus les yeux après l’anesthésie. Un Monstre Sacré du cinéma français et sociétaire de la Comédie Française venait de disparaitre. Orson Welles le considérait comme le plus grand acteur ayant jamais vécu.

Samedi 11 avril 2015 : photo souvenir des 45 Amis du Vieil Istres devant l’entrée du Musée Raimu.


Publié dans AVI