Samedi 5 avril 2014, les Amis du Vieil Istres se sont rendus à Beaucaire pour visiter l’Abbaye troglodytique de Saint Roman, vestiges uniques de la vie monastique en Europe Occidentale et les seuls en France à avoir été creusés dans le roc. Sur cette colline surplombant le Rhône, des ermites choisirent ce lieu au Vème siècle pour sa hauteur propice à la méditation solitaire. Ils l’occupèrent pendant 1000 ans. Dans la falaise en pente, ils aménagèrent des grottes naturelles puis quelques siècles après, ils creusèrent dans le calcaire une chapelle et toutes ses dépendances pour assumer leur vie choisie : cellules, pressoir à vin, école, nécropole … Au XIVème siècle, la falaise en pente fut taillée à la verticale pour fortifier le site et se protéger des mercenaires. Puis l’ensemble fut entouré d’un large fossé, comblé aujourd’hui. Deux siècles plus tard, le monastère troglodytique fut échangé avec une maison d’Aigues-Mortes. Le nouveau propriétaire (François de Conseil) y fit dresser un château qui sera démoli au cours du XIXème siècle. Après être passé dans plusieurs mains privées, le site fut racheté en 1925 par la Société des Ciments afin de prélever la pierre de Beaucaire. Cependant en 1988, cette société cédera ses biens à la Société d’Histoire et d’Archéologie de Beaucaire qui parviendra en 1991 à classer l’abbaye : Monument Historique.
Les Amis du Vieil Istres visitent la chapelle troglodytique de l’Abbaye de Saint Romain
(Roman en provençal). Elle était autrefois peinte …
A gauche : dans la falaise entourant le site, les premiers moines ont aménagés des grottes naturelles. La falaise en pente fut taillée à la verticale au XIVème siècle, pour fortifier le site. A droite : une partie de la nécropole. Des reliques de Saint Roman et de Saint Trophisme ont été retrouvées dans la chapelle et beaucoup ont désiré être enterrés près de ces reliques. Aussi, par manque de place au sein de la chapelle troglodytique, 152 tombes anthropomorphes (datées entre le VIIIème et XIIème siècle), taillées dans le roc, ont pu être identifiées sur le sommet du site mais on sait que la plupart ont disparu lors de la construction du château et de la mise à la verticale de la falaise.
A gauche : la salle de classe troglodytique. Taillée par les moines au XIVème siècle sur une volonté du pape Urbain V, elle présentait 3 niveaux mais les pierres de taille formant les voûtes ont été démantelées … A droite : la cellule d’un moine, autrefois entièrement fermée. Elle a été ouverte sur l’extérieur lors de la construction du château et creusée pour stocker des denrées. Celles-ci se conservaient grâce à une température constante (12 à 14°C toute l’année). Au centre : un tombeau abbatial daté du XIème siècle au sein de la chapelle troglodytique. Sa proximité avec l’autel et les niches en arrière-plan dénotent un personnage important dans l’histoire du monastère.