Le président Claude Herrera a ensuite pris la parole. Dans son discours, on retient deux nouveautés : d’abord la collaboration de l’association sur l’histoire d’Istres avec les écoles de notre commune, un appui qui a déjà débuté avec les élèves du groupe scolaire Jacqueline Auriol. La seconde est la collaboration avec l’office du tourisme et l’entrée dans le conseil d’administration de madame Isabelle Mordenti.
Le maire Monsieur François Bernardini, a pris la parole et, après les éloges de l’association, il nous a donné deux rendez-vous : celui de la visite du pôle aéronautique Jean Sarail et celui du 5 mai, date de l’inauguration de Notre-Dame de Beauvoir récemment restaurée. Cependant, les perspectives d’une réouverture du musée ne sont toujours pas à l’ordre du jour de la municipalité …
Le secrétaire Michel Issert a ensuite présenté le PV de l’assemblée générale 2017, suivi du bilan des activités 2017. Il a cédé la parole à madame Claude Teissier, trésorière, pour la présentation du bilan financier 2017, entièrement approuvé par les auditeurs aux comptes madame Chantal Husson et monsieur Jacques Vanden Driessche.
Claude Herrera, a repris le micro pour présenter les activités 2018 et la soumission aux votes des membres 2018 du conseil d’administration, dont les tâches seront définies ultérieurement. Les adhérents présents ont ensuite posé leurs questions. Parmi eux, on retient une nouvelle adhérente domiciliée aux Pennes-Mirabeau qui est une descendante de deux familles istréennes célèbres : les Ferrier et les Dedons. Monsieur Denis Vargin, président de l’association Saint-Etienne Renaissance, nous a invité à la procession qui débute au chemin de croix menant à la chapelle Saint-Etienne (vendredi 30 mars 2018, 17h00).
Avant le vin d’honneur, le président a, comme chaque année, présenté le bulletin annuel ainsi que le premier hors-série des Amis du Vieil Istres : Les grands domaines istréens de la Crau, offert gratuitement (en supplément du bulletin 40) aux adhérents. Un cadeau pour remercier la fidélité des membres et en l’honneur des 70 ans de l’association qui avaient été fêtés à l’Espace 233 lors des 25e Rencontres Historiques.
Le rôle des femmes pendant la Grande Guerre
Le 3 août 1918, la guerre est déclarée et les hommes sont mobilisés. Que va-t-il advenir des cultures et des commerces ? En plus de leur travail quotidien déjà assez chargé, les femmes doivent les remplacer. A la campagne, les femmes labourent et tirent la charrue en l’absence des chevaux eux aussi réquisitionnés. A la ville, elles doivent effectuer le travail de leur mari, à la forge comme à la boucherie. Mais l’absence d’hommes va impliquer aussi l’emploi des femmes dans des métiers auparavant masculins : elles conduisent l’autobus, le tramway, distribuent le courrier ou collent des affiches. La guerre demande des armes. Elles sont alors embauchées dans des manufactures comme celle de Saint-Etienne : 17 000 employés majoritairement féminins (pour 1 000 hommes avant les hostilités) fabriquent l’armement et manipulent un poids total d’obus d’une tonne par jour alors qu’aux abords du front, elles deviennent infirmières. Dès 1915, certaines deviennent des marraines de guerre et conversent par courrier avec des soldats pour remonter le moral des troupes dans les tranchées.
auditeur aux comptes des Amis du Vieil Istres.
Durant les cinquante-deux mois de conflit, les femmes ont soutenu l’économie du pays en l’absence des hommes. Evidemment, le travail indispensable fourni par ces femmes était moins rémunéré. Beaucoup ont fait grève pour obtenir quelques droits mérités. Ce qui a fortifié à juste titre la condition féminine à une époque où la loi déclarait encore que la femme devait être soumise à l’autorité du mari. Mais après l’armistice, les quelques avantages sociaux obtenus ou tolérés ont été aboli. L’émancipation tant espérée n’eut pas lieu alors que ces femmes espéraient par leur travail exceptionnel un minimum de considération et de respect de la part de la société. Les hommes de retour au foyer veulent à tout prix redevenir le chef de famille et que la vie familiale retrouve les conditions hiérarchiques d’avant-guerre.
Une conférence maitrisée, passionnante et très bien documentée que Jeanne Marie Sauvage a terminé en citant quelques lois portant sur l’évolution de la place et du respect de la femme dans la société : suppression de l’incapacité juridique de l’épouse (1938), droit de vote (1944), l’exercice d’une profession sans l’autorisation du mari (1965) et bien d’autres qui suivront comme le salaire hommes-femmes égal, l’IVG …
Notons cependant que le gouvernement avait fait quelques efforts après l’armistice du 11 novembre 1918 : le baccalauréat féminin en 1919 qui, s’il s’ouvrait aux femmes, n’offrait que trois options limitées (couture, ménage et cuisine) alors que six écoles d’ingénieur en France acceptaient l’entrée des femmes.