Issues d’une importante collection de René, des cartes postales anciennes ont d’abord illustré le Portail d’Arles, classé Monument Historique le 5 mai 1930. René a retracé son histoire. Autrefois, le centre ancien était entouré de murailles et seulement deux portes permettaient d’y accéder : la Haute (sur l’actuelle place Georges Darrason) et la Basse (entre les rues Juiverie et de la Roque). Mais le 29 octobre 1769, la Porte Basse et une partie des remparts se sont écroulés … On décida alors après avoir eu l’autorisation de Louis XV de détruire quelques maisons attenantes, de reconstruire une nouvelle porte : le Portail d’Arles actuel … avec des pierres provenant du Cros de la Carrière (pierres de Toti). 2 ans et demi de travaux, de 1771 à 1773 pour les maçons Jean Tabusteau (Istres) et François Peytrau (Saint Mitre). Le portail est alors dédié au Maréchal Claude Louis Hector de Villars (1653-1734), l’un des plus brillants généraux de Louis XIV et célèbre par sa victoire surprise à Denain, sur les austro-hollandais en 1712. Décédé en 1770, son fils, le Duc de Villars, également Seigneur d’Istres et Prince de Martigues, ne put lui aussi assister à l’inauguration. L’édifice porte une inscription inachevée : Tous les citoyens habitant la même … La suite fut trouvée par René Giroussens sur un mur de la mairie de Marseille (côté rue de la Loge) : … cité sont garants civilement des attentats commis sur territoire de la commune, soit envers les personnes, soit envers les propriétés.
La porte d’Arles est ornée de deux fontaines dites de Saint Eloi, ancien approvisionnement d’eau des habitants du Vieil Istres et abreuvoir pour animaux. Une appellation qui doit son nom à l’ancienne chapelle Saint Eloi et qui se situait à l’extérieur des remparts (vers les locaux de l’actuel Office du Tourisme). Construite en 1644, cette chapelle abritait la confrérie Saint Eloi où adhéraient les ménagers (paysans aisés). Saint Eloi était honoré à Istres le dimanche suivant la Saint Jean. C’était l’occasion d’une fête avec messe, procession et bénédiction du bétail. La chapelle qui a suppléé à Notre Dame de Beauvoir (trop élevée pour certains) pour le culte des défunts, a également servi de lieu d’inhumation pour quelques notables istréens. Après la Révolution, elle a été vendue (13 octobre 1793) comme bien national puis détruite pour créer une cour à son emplacement.