Un château reconstruit vers 1180 sous les ordres de Raymond VI comte de Toulouse, à son retour des croisades. Suite au conflit avec les cathares, la forteresse est ensuite assiégée et Simon de Montford prend alors les commandes du site en 1209. Mais le comte de Toulouse Raymond VII qui naquit en 1197 dans ce château, l’assiège et le reconquit en 1216. Pas pour très longtemps … En effet, Raymond VII dut capituler devant le roi de France Louis VIII. Le château de Beaucaire devînt alors une forteresse royale (traité de Paris) qui s’agrandit pendant la Guerre de 100 ans. Cependant en 1632, pour des raisons politiques (en représailles de la rébellion de Gaston d’Orléans contre Louis XIII, son frère), Richelieu ordonna son démantèlement. Aujourd’hui, il ne reste que quelques murs d’enceinte, la cour (ou basse-cour), le donjon et la chapelle Saint Louis.
Les Amis du Vieil Istres ont eu le privilège de visiter le donjon, lieu de résidence seigneuriale. Des ouvertures et des escaliers très étroits (spécialement conçus pour freiner la progression des ennemis en cas d’attaque) ont permis d’accéder aux différents étages de cette tour haute de 24 mètres et aux murs épais d’1,3 mètre. Le seigneur rendait la justice dans la salle du 1er niveau (qui faisait également office de chapelle) alors qu’il dormait avec son épouse dans celle du second . La salle du 3ème étage était consacrée aux armes. Enfin, c’est l’accès à la terrasse qui offre toujours un magnifique panorama sur 360°. Le donjon est de section triangulaire. Ce choix suppose une meilleure résistance peut-être imposée par la forme du sol.
Après une courte visite à la chapelle Saint Louis, le guide nous conduit au musée, en contrebas du château. Il est dédié à Auguste Jacquet (ancien président du Comité des Musées) et aménagé en 1982 sur 700 m2, près des jardins du château, au lieu-dit La Vignasse (La Grande Vigne). Ce musée renferme quelques petits trésors : tableaux, ouvrages, fonds iconographiques précieux, bibliothèque scientifique, mobilier provençal d’époque, coiffes des beaucairoises, costume d’Arles et les portraits des bienfaiteurs des hospices de Beaucaire. Une salle est entièrement consacrée à la célèbre foire de Beaucaire. Une réussite due à l’emplacement de cette cité historique sur la rive ouest du Rhône où trônait un port depuis l’antiquité. Une nouvelle foire (dite de La Madeleine) est créée en 1464. Elle devient régionale au XVIème siècle puis s’offre une envergure internationale deux siècles plus tard. Beaucaire, carrefour routier et fluvial, est alors un rendez-vous commercial des plus prisés avec 100000 visiteurs venus de toute l’Europe pour échanger, négocier, acheter … et trouver tout ce que l’on peut imaginer ! Le niveau inférieur du musée est réservé à l’archéologie avec différentes salles : de l’outillage du Paléolithique Supérieur (-40000 ans avant JC) jusqu’au Néolithique, du mobilier gallo-romain (lampes à huile, pendentifs phalliques … parmi la multitude d’objets de la vie quotidienne), sculptures, statues, sarcophages, nécropoles, autels funéraires … Une salle rend hommage au docteur Numa Julian, archéologue et géologue amateur qui créa le premier musée en 1927 résultant de ses recherches et de ses fouilles. Ses ouvrages et ses découvertes furent les premiers témoignages de la protohistoire jusqu’à l’époque gallo-romaine autour de Beaucaire.