Dans la Russie des Soviets (1920) où, écœuré par le régime bolchevik, il décrit la souffrance du peuple et la dictature du prolétariat.
Au bagne (1923). Albert Londres s’affirme alors comme un reporter engagé. Il prend parti pour les bagnards de Cayenne qui purgeaient (par la loi de l’époque) une double peine et dénonce leurs conditions de détention. Des conditions qui, au lieu de réparer, ne les poussaient qu’à s’évader et … recommencer.
Les forçats de la route (1924) décrit la vie impitoyable du Tour de France où les coureurs cyclistes se dopaient pour compenser une exigence physique presque intolérable.
Chez les fous (1925) : Albert Londres dénonce les traitements inappropriés ainsi que les carences alimentaires et sanitaires des hôpitaux psychiatriques. Il rappelle une évidence criante de vérité : Notre devoir n’est pas de nous débarrasser du fou, mais de débarrasser le fou de sa folie …
Marseille, porte du sud (1927) avec des réflexions bien de chez nous et toujours valables aujourd’hui.
Les thèmes se sont ainsi enchaînés avec des textes réalistes et dénonciateurs où l’humour noir de l’auteur venait appuyer son analyse … sur des sujets graves … tel l’esclavage (Terre d’ébène, 1929) et la vie des juifs (Le juif errant est arrivé, 1930). Albert Londres était un visionnaire. Ce journaliste avant-gardiste avait prévu le retour des juifs en terre promise, le conflit avec les palestiniens, la Shoah, la dérive de l’Union Soviétique … entre autres.
Albert Londres fit également office d’agent de renseignements durant ses périples à l’étranger. Sa disparition dans l’océan indien reste un mystère lors de l’incendie du paquebot Georges-Phillipar le 16 mai 1932. Je ramène de la dynamite avait-il dit … Aussi, son décès n’est peut-être pas le fruit du hasard tant ses dénonciations avaient engendré beaucoup d’ennemis. Mais les hommages furent unanimes et le Prix Albert Londres récompense depuis 1932 le meilleur journaliste francophone.